vendredi 25 janvier 2013

Deux Maliens « à la peau claire » abattus à Niono par l’armée malienne (entourage)


Statut De Journal24 inter Deux habitants de la région de Niono, à 370 km au nord de Bamako, ont été abattus vendredi par l’armée malienne, selon les affirmations de leur entourage à un journaliste malien. Ce journaliste malien, Seidi, de retour à Ségou, plus au sud sur la route vers Bamako, a rapporté jeudi soir ce témoignage à l’AFP: Les exécutions sommaires ont eu lieu dans le village de Seribala, quartier de Medin, à 20 km de Niono. Le cousin de la première victime, Ali Ag Noh, a raconté : « deux pick-up de l’armée sont entrés dans le quartier, ils sont partis tout droit au domicile de mon cousin, Aboubakrim Ag Mohamed qui est Touareg. C’était un marabout de 38 ans, mariée, vivant à Siribala depuis 5 ans ». « Les militaires ont dit : nous savons que tu es un islamiste. Il s’est levé pour s’expliquer, ils l’ont tiré a bout portant ». Puis, ce même cousin affirme au journaliste malien que les soldats vont dans la maison contiguë où se trouvait Samba Dicko, un éleveur peul de bétail, marié, 11 enfants. « Ils lui disent: nous savons que toi aussi tu es complice des jihadistes. Ils l’ont abattu et lui ont piqué son argent ». Les deux ont été enterrés dans la cour de la première maison. Le cousin déclare au journaliste malien avoir peur, « je n’ai nul endroit où aller ». Les soldats maliens ne sont pas revenus depuis dans la quartier. A Diabali, 40 km plus au nord, ville prise par les islamistes le 14 janvier et contrôlée depuis lundi par les armées française et malienne, un vieux berger affirme jeudi au journaliste malien avoir été frappé mardi par un soldat malien. De retour d’un pâturage, Algoumati Bilal, berger, a rencontré des militaires qui lui ont demandé ses papiers d’identité, avant de le frapper à coup de ceinturon sur le crâne « à cause, dit-il, de la couleur claire de ma peau et de ma barbe ». Agé de 72 ans, il vit depuis 40 ans à Diabali. Un colonel de l’armée malienne et le maire sont venus le lendemain s’excuser auprès du berger, affirme le vieil homme. Depuis les revers militaires des islamistes, frappés par l’aviation française dès le 11 janvier, des exactions contre des Maliens à la peau claire (Touaregs, peuls, arabes) sont rapportées car ils sont assimilés aux jihadistes qui, depuis mars 2012, ont usé de violences envers les populations noires.

Aucun commentaire: