dimanche 27 janvier 2013

Mali: frappes aériennes françaises à Kidal contre des cibles militaires d'Ansar Dine


MALI - 
Article publié le : dimanche 27 janvier 2013 - Dernière modification le : dimanche 27 janvier 2013


Avion de chasse français Rafale, sur la base de Saint-Dizier (centre de la France), peu avant son départ vers le Mali, le 13 janvier 2013.
Avion de chasse français Rafale, sur la base de Saint-Dizier (centre de la France), peu avant son départ vers le Mali, le 13 janvier 2013.
REUTERS/SGC. Laure-Anne Maucorps/ECPAD/Handout

Par RFI
Les forces françaises et maliennes se concentrent désormais sur les principales villes du nord du Mali. Elles ont pris le contrôle, ce samedi 26 janvier, de la ville de Gao, qui était aux mains du Mujao. Elles se dirigent maintenant vers Tombouctou, contrôlée par Aqmi. Et l'aviation française a effectué des frappes ciblées à Kidal contre des sites militaires d'Ansar Dine, qui tient la ville.


C'est une source militaire malienne basée à Bamako qui commente les frappes aériennes françaises. Aucune confirmation n'est venue du terrain pour le moment, car le réseau téléphonique de Kidal est coupé depuis deux jours. Aucune confirmation non plus du côté de l’armée française ce dimanche matin.
Différentes cibles auraient donc été visées ce samedi dans la ville de Kidal, base principale du groupe Ansar Dine. D'abord, l’ancien camp militaire numéro 2, le quartier général des jihadistes. Ensuite, des stocks de carburant. Et enfin, la maison d’Iyad Ag Ghali.
Le leader touareg d’Ansar Dine serait donc directement visé. En début de semaine, un diplomate de la sous-région nous confirmait d'ailleurs qu’Iyad Ag Ghali était dorénavant une cible privilégiée. Comme les autres cibles, sa maison en banco (en terre) se trouve dans une zone isolée, en périphérie entre les deux grands quartiers de Kidal.
« Les rébellions se terminent toujours à Kidal »
Iyad Ag Ghali est connu pour sa discrétion, pour changer de bâtiment chaque jour. Il est d’ailleurs impossible pour le moment de confirmer sa présence dans son fief.
Très difficile d’accès, la région de Kidal, de Tessalit plus au Nord, l’Adrar des Ifoghas, vaste zone de montagnes, est considérée depuis des années comme un sanctuaire pour les groupes terroristes, et comme une position de repli possible actuellement pour les jihadistes.
Un doyen qui se trouve dans la zone, Hassan, nous expliquait il y quelques jours : « les guerres, les rébellions, ont commencé à Kidal et elles se sont toujours terminées à Kidal ».
« Faisons attention à l'amalgame »
Au sujet de Tombouctou, si l’on sait que les militaires français et maliens avancent, l’état-major et le ministère de la Défense à Paris ne commentent pas ces « opérations en cours ».
Dans cette zone, le téléphone est également coupé. Il est donc difficile de joindre des habitants, et de connaître les positions les plus avancées des soldats. Une source militaire malienne affirme qu’ils ont passé Niafunké, sans rencontrer de résistance.
D'ores et déjà, le maire deTombouctou, joint par RFI au téléphone, anticipe la libération de sa cité et lance un appel pour la suite des évènements.

Hallé Ousmane
Maire de Tombouctou
Il ne faut pas (...) qu'on rentre dans des saccages, dans des règlements de compte. Il faut que cette armée française, parce qu'elle a mérité de venir à Tombouctou pour libérer les Tombouctiens, parce que les Tombouctiens sont des braves gens, fasse respecter l'autre. Donc, beaucoup de retenue, faisons attention à l'amalgame, ne touchons à aucun bien d'autrui. Cela va beaucoup nous honorer.
 
27/01/2013 par Service Documentation RFI
Etape par étape, quartier par quartier
A Gao, la libération complète engagée ce samedi est toujours en cours. Un humanitaire indiquait ce dimanche matin qu’il y avait encore des combats en ville. Les renforts tchadiens, nigériens et maliens - arrivés samedi de Niamey -, sont censés quadriller étape par étape les différents quartiers.
Gao compte près de 60 000 habitants. Les possibilités pour les jihadistes restés en ville de mener des actions de guérilla sont donc multiples. Mais la prise de l’aéroport permet d’acheminer des hommes et du matériel.
Le contrôle du seul pont bloque par ailleurs tout déplacement des combattants du Mujao vers le Sud. Ceci étant, il faudra certainement du temps pour arriver à sécuriser complètement la plus grande ville du nord du Mali.

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