L'aéroport de Kidal est désormais sous contrôle des soldats français. Comme à Gao et Tombouctou, il n'y a pas eu de combat. L’armée française attend maintenant la fin d’une tempête de sable pour reprendre la dernière grande ville du Nord. « Nous avons pris, dans la nuit de mardi, l’aéroport de Kidal. Mais l’armée française y est restée bloquée par une tempête de sable », a annoncé ce mercredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
C’est donc une nouvelle étape qui s’apprête à être franchie dans cette crise malienne, puisque Paris souhaiterait que Bamako engage rapidement des « discussions » avec les « groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali », selon les déclarations du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot. L'appui, ou du moins la neutralité du MNLA, est recherchée. Car une autre lutte va commencer, celle qui consiste à aller chasser les derniers groupes terroristes désormais réfugiés dans les zones difficiles d'accès.
Dioncounda Traoré, président malien par intérim, est l'invité de Christophe Boisbouvier, ce jeudi 31 janvier sur RFI. Dans cet entretien, il se prononce sur les négociations à venir. Selon lui, pas question de négocier ni avec Ansar Dine, qui s’est « disqualifié », ni avec le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), car les membres de ce groupe sont des gens d’Ansar Dine qui portent un « masque » pour « échapper à leurs responsabilités », explique-t-il. Reste donc le MNLA.
Les autorités françaises ménagent les rebelles du MNLA
Se dirige-t-on vers une collaboration entre l'armée française et le MNLA pour lutter contre les jihadistes ? Les autorités françaises ménagent en tout cas ces rebelles-là.
Sur le plan politique, Paris suggère en effet à Bamako de dialoguer avec les groupes armés « non terroristes ». En clair : le MNLA et le MIA - les membres de ce dernier étant effectivement des dissidents d’Ansar Dine. Quant au plan militaire, les soldats français sont arrivés à Kidal en emmenant seulement quelques éléments de l'armée malienne, respectant ainsi la volonté du MNLA, qui ne veut pas voir les soldats de Bamako dans son fief à cette étape de la crise.
Autant de prévenance s'explique par la situation sur le terrain. L'opération Serval est entrée dans une nouvelle phase. Après la reconquête du nord du Mali, l'armée française va entamer une opération contre les groupes terroristes, et en particulier Aqmi. Cette nouvelle guerre s'annonce à la fois plus longue et plus complexe, puisqu'il faut débusquer ces groupes, pour l'heure réfugiés dans le massif des Ifoghas ou peut-être même dans le long couloir du Nord, qui part vers Aguelhok et Taoudenni. Dans cette zone, les hommes du MNLA - qui disposent d'un bon réseau de renseignement - seraient des auxiliaires précieux.
Paris veut éradiquer la menace terroriste du Sahel. Et ce n'est sans doute pas un hasard si les premiers contingents de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) arrivés à Kidal sont les soldats tchadiens du général Méïri. En 2004, celui-ci avait combattu le chef islamiste Abdelrazzack el-Para aux confins du Tchad et du Niger.
« Le plus dur va commencer »
Sur le plan militaire, la seconde phase qui va commencer – celle qui consiste à aller chasser les derniers groupes terroristes qui se sont éparpillés dans un territoire très difficile à contrôler – sera sans doute la plus complexe. Certes, l'armée française est entrée dans les trois grandes villes du nord du Mali. Mais la sécurisation de la zone saharienne est encore loin. Les combattants se sont repliés et dispersés, notamment dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal.
Joint par RFI, le général de brigade aérienne Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'IRIS, estime que cette seconde phase militaire sera longue, voire très longue. Il fait la comparaison avec la bataille dans les grottes de Tora Bora, en Afghanistan, pour débusquer Oussama Ben Laden en 2001. Le chef du réseau al-Qaïda aura réussi à rester caché pendant 10 ans.
C’est donc une nouvelle étape qui s’apprête à être franchie dans cette crise malienne, puisque Paris souhaiterait que Bamako engage rapidement des « discussions » avec les « groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali », selon les déclarations du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot. L'appui, ou du moins la neutralité du MNLA, est recherchée. Car une autre lutte va commencer, celle qui consiste à aller chasser les derniers groupes terroristes désormais réfugiés dans les zones difficiles d'accès.
Dioncounda Traoré, président malien par intérim, est l'invité de Christophe Boisbouvier, ce jeudi 31 janvier sur RFI. Dans cet entretien, il se prononce sur les négociations à venir. Selon lui, pas question de négocier ni avec Ansar Dine, qui s’est « disqualifié », ni avec le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), car les membres de ce groupe sont des gens d’Ansar Dine qui portent un « masque » pour « échapper à leurs responsabilités », explique-t-il. Reste donc le MNLA.
Se dirige-t-on vers une collaboration entre l'armée française et le MNLA pour lutter contre les jihadistes ? Les autorités françaises ménagent en tout cas ces rebelles-là.
Sur le plan politique, Paris suggère en effet à Bamako de dialoguer avec les groupes armés « non terroristes ». En clair : le MNLA et le MIA - les membres de ce dernier étant effectivement des dissidents d’Ansar Dine. Quant au plan militaire, les soldats français sont arrivés à Kidal en emmenant seulement quelques éléments de l'armée malienne, respectant ainsi la volonté du MNLA, qui ne veut pas voir les soldats de Bamako dans son fief à cette étape de la crise.
Paris veut éradiquer la menace terroriste du Sahel. Et ce n'est sans doute pas un hasard si les premiers contingents de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) arrivés à Kidal sont les soldats tchadiens du général Méïri. En 2004, celui-ci avait combattu le chef islamiste Abdelrazzack el-Para aux confins du Tchad et du Niger.
« Le plus dur va commencer »
Sur le plan militaire, la seconde phase qui va commencer – celle qui consiste à aller chasser les derniers groupes terroristes qui se sont éparpillés dans un territoire très difficile à contrôler – sera sans doute la plus complexe. Certes, l'armée française est entrée dans les trois grandes villes du nord du Mali. Mais la sécurisation de la zone saharienne est encore loin. Les combattants se sont repliés et dispersés, notamment dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal.
Joint par RFI, le général de brigade aérienne Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'IRIS, estime que cette seconde phase militaire sera longue, voire très longue. Il fait la comparaison avec la bataille dans les grottes de Tora Bora, en Afghanistan, pour débusquer Oussama Ben Laden en 2001. Le chef du réseau al-Qaïda aura réussi à rester caché pendant 10 ans.
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