jeudi 31 janvier 2013

SEXE, GUERRE ET LIBERTE ! Poème en deux temps.


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SEXE, 

PREMIERE TEMPS : Ni en peinture ni en vers. Nous vivons des temps infâmes où le mariage des âmes doit sceller l’union des cœurs. Cet Etat d’âmes, Verlaine, m’écœure !
Pédérastes incompréhensibles (j’en appelle à Baudelaire), quelle est votre cause ? Obtenir le mariage, ou le détruire ? Obtenir la bénédiction de l’Etat – à défaut que le Pape vienne vous border dans votre lit ? Ou autre chose ?
L’égalité des droits ? - Quels droits ? - Avoir des enfants. – Comment le pourraient-ils ? objecte le poète, qui aime trop ses semblables tels qu'ils sont pour en faire d'autres. L’adoption mise à part, - qui consiste à s’offrir pour parents à des orphelins dans la détresse, - si, pour avoir, il faut faire, les homosexuels, bénis soient-ils, ne le pouvant par les voies naturelles, devraient recourir à des moyens artificiels. Biologiquement et socialement. Car il leur faudrait, en plus, une loi. Compliqué.
Pourquoi les homosexuels disent-ils que ceux qui pensent que la Nature aussi a des droits « sont de droite » ? Grave question que celle des droits naturels. Plus grave, la négation de ces droits. Insupportable, l’imputation de leur défense à la classe qui massacra les Communards.  Tour de passe-passe… On ne peut pas laisser passer ça.
Mais sont-ce bien les homosexuels qui disent cela ? Rien que j'entende de tel autour de moi. Ni en moi. Ni entre moi et moi. En revanche, je vois fort s’agiter ceux qui voudraient faire d’un vécu libertaire un fleuron… de la pensée unique ! Défendre la Nature, d’après eux, c’est être de droite. La gauche aurait inventé les droits supérieurs et à part de la culture[i] Quelle blague !
Ce sont les Etats qui ont forgé ces droits arbitraires. Et les Etats n’ont jamais été que le meilleur moyen de dépouiller les peuples de leurs droits naturels. Donc, quand les "homos" demandent la légalisation de leur prétentions à avoir de enfants sans rien devoir à la Nature, qu’est-ce qu’ils font ?  De la retape pour les Etats. Sous la bannière démagogique, ersatz de mai 68, c’est jeune, rose et conformiste… Tout sauf romantique.
- Encore une génération qui ne fera pas la révolution ! (Delacroix.)

TEMPS DEUX : Enfants cachés. 
Frères homos, qui à aucun de nous ne survivrez, en vertu de la "loi naturelle" qui veut que seuls survivent ceux qui peuvent se reproduire (Darwin l’ayant démontré… s'il faut en croire!) n’ayez contre les hétéros vos cœurs trop endurcis. Tolérez ceux qui ont la faiblesse de se considérer co-fécondables. Ne prétendez pas les doubler. Ce serait idiot et ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Te surprendrais-je, François Villon, si je te disais que je vis dans un temps où le mariage homosexuel est à la mode? On ne joue plus aujourd’hui à changer les enseignes dans les rues. On incorpore la révolte à la pensée molle. On ne peut plus y échapper : pour ou contre, il faut se prononcer. Si tu es pour, tu es progressiste, si tu es contre, tu es réactionnaire. Ô les progrès de l'esprit depuis qu’on est sortis de l’obscurantisme et de l’absolutisme !
Défilez dans la rue pour avoir le droit de vous marier devant le maire, bourgeois homosexuels !... avec des notables tricolores… et pour avoir le droit d’élever des enfants nés sous X… qui ne connaîtront ni père ni mère… qu’on montrera du doigt… qui ne sauront où se cacher… le diable sait de quels noms on les nommera ! Pendant ce temps, l’Etat, qui vous tend la perche, prépare la liquidation d’une revendication indépendantiste.
"GUERRE CONTRE LE TERRORISME". Résistance zéro. On s'en souviendra.
C’est du tellement grand spectacle que ce dont il s’agit est passée à l'as.

Bref rappel de la résistance Touareg
Au terme d’une résistance de plus d’un siècle, les Touaregs ayant reconquis une partie de leur territoire et proclamé son indépendance, les services secrets français et algériens y infiltrèrent des éléments terroristes qui, se faisant prendre pour des indépendantistes, répandirent la terreur et proclamèrent la charia.
La situation était mûre pour une intervention… [ii]
Revenons sur les années qui précèdent. Je cite Hélène Claudot-Hawad :
En février 2007, alors que le gouvernement du Niger cède aux multinationales des dizaines de concessions minières en plein cœur du territoire nomade, la lutte armée touareg reprend.
Pollution, destruction des ressources, spoliation des terres, violences militaires : quarante ans d’extraction d’uranium par la France ont désolé la région.
Janvier 2009 : Areva obtient un nouveau permis d’exploitation pour transformer  les pâturages d’Imouroghen en mine gigantesque, la deuxième du monde.
La population n’a jamais été consultée.
Pourtant, la plaine d’Imoroughen, à l’ouest de l’Aïr, est essentielle à l’économie pastorale. A certaines saisons, toutes les confédérations touareg s’y retrouvent.
La région est aussi l’un des plus riches musées à ciel ouvert de la civilisation touareg, où abondent gravures, peintures et écritures tifinagh.
Le gouvernement du Niger, soutenu à grand renfort d’armes, de capitaux et d’experts par les acteurs de l’économie mondiale, cherche à imposer l’idée que les terres sont désertes et que les habitants qui résistent à l’expropriation sont des criminels.[iii]
2012 est l’année où les Touaregs ont déclaré leur indépendance (le 6 avril). Proclamation purement et simplement ignorée par l'Etat français qui, dans le même temps, ayant déçu la majorité de ses électeurs sur tous les plans, pousse une partie de la population à se dresser contre l'autre pour le soutenir. Une réforme "sociétale" (comme horriblement aujourd'hui on dit), ça ne coûte rien. Ce sont ceux qui descendent dans la rue qui la payent en lui consacrant le temps d’un défilé. Tandis qu’une revendication d’indépendance, là, on met le paquet…
Pas seulement en argent – ce bluff. Pas seulement en armes, cette calamité.  Et pas seulement non plus pour écraser la révolte, mais pour la cacher, la faire disparaître, faire comme si elle n’avait jamais existé. En propagande. C’est un défi trop important. Une société libre, sans Etat, sans frontières... Qu’on n’y pense même pas. Etouffée sous couleur de "guerre contre le terrorisme"… On « libère » le Mali, mais c’est du Niger qu’il s’agit.  De l’uranium d'AREVA. Et sous l’uranium d'AREVA, des Touaregs.  Camouflage sur camouflage. Sous le sable irradié, la rage. Et on veut nous faire croire que tous les homos marchent au pas ! Qu’ils descendent dans la rue comme un seul homme pour avoir le droit de se marier devant le maire de leur commune ! Sans lever le petit doigt pour ceux qui se battent pour une vraie liberté. Pourquoi ?
Parce que ce combat qu’on veut leur faire mener, ceux qui les manient, ce n’est pas l’égalité qu’ils ont en vue, ce n’est pas la liberté, ce n’est pas la fraternité, et ce n'estt pas non plus le droit à l’homosexualité. C’est l’agenouillement devant l’Etat et l'encouragement à soutenir sa guerre contre la Nature.
Ce n'est pas seulement un mode, un  "progrès", comme on ose encore brandir ce slogan délétère. C'est une longue histoire. C’est la reddition devant les pillards qui nous ont massacrés pour mettre en place leur civilisation, il y a 6.500 ans, à Uruk, et n’ont jamais cessé depuis de le faire tout au long de leur histoire. C’est l'adhésion à leur guerre déclarée à tous ceux qui défendent leurs droits naturels, les droits qu’ils tirent de leur alliance avec la Nature, Terre et Ciel, notre liberté, notre fierté d’indigènes de cette planète.
C’est cette irréductibilité, sur toute la surface de la Terre, que les Etats entendent cacher, après l'avoir tant de fois écrasée, à défaut de pouvoir l’empêcher toujours de renaître.
C’est à rendre impensable la révolution dont cette irréductibilité est porteuse que s’emploient les organisateurs de révoltes simplifiées.
Combien les Etats, ces systèmes d’oppression toutes tendances confondues, doivent s'en réjouir ! Et combien plus, ceux qui financent leur « guerre contre le terrorisme » pour se remettre à couvert… Ils s’étaient un peu trop montrés… Il faut de nouveau que les Etats paraissent « forts »… pour qu’ils puissent continuer agir en toute impunité  à l’abri de leur façade « démocratique »…  où l’on vote pour avoir le droit de ne rien décider… où nous accordons, plutôt, par nos votes-dans-l’isoloir, cette obscénité, à la toujours même classe d’exploiteurs, qu’ils soient de gauche ou de droite, le droit de décider de nos vies à notre place.
Comme si aucune autre société n’était possible !
Que si. Et tout simplement. Réciprocité à tous les échelons : c’est la formule de la révolution à venir.
 *

PS – Je finis d’écrire ceci à l’heure où l'armée française, secourue par une tempête de sable bien inspirée, marque un salutaire pas devant Kidal, et entreprend des pourparlers avec les Touaregs qui se sont démarqués des monothéistes fanatiques. Comment ne pas soutenir cette démarche où « la diplomatie française exprime le souhait de dialoguer avec les populations du Nord Mali » ?
Merci, Vent! Sable, sois loué!
Voici la dépêche :
D'ordinaire accompagnés par l'armée malienne, les soldats français sont cette fois seuls à Kidal, bloqués par une tempête de sable. 
L'armée française s'adapte à la situation spécifique de Kidal. C'est en signe d'ouverture aux groupes du Nord qu'elle est venue sans l'armée malienne. "Nous sommes dans une situation particulière à Kidal et nous faisons en sorte d'avoir des relations de bonne intelligence avec les Touareg", a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
La ville est en effet tenue non pas par des jihadistes liés à Al-Qaïda, mais par des groupes islamistes et touaregs qui assurent rejeter le "terrorisme" et défendent la possibilité d'une "solution politique" au conflit malien.
Les rebelles du MIA qui tiennent la ville avaient lancé un appel mercredi pour que "l'armée malienne et les forces de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) ne pénètrent pas sur le territoire de l'Adrar des Ifoghas (région de Kidal) avant qu'une solution politique ne soit trouvée". (Source : http://www.atlantico.fr/pepites/mali-tempete-sable-empeche-armee-francaise-se-deployer-dans-kidal-624222.html)
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-monod/310113/sexe-guerre-et-liberte-poeme-en-deux-temps
 A suivre.

[i]  (C’est l’opposition nature/culture, une pirouette structuraliste du XXe siècle).
[ii]  (Hérodote-le-jeune, Nouvelles enquêtes, inédit. Premier chapitre.)
[iii] (Extrait du film « Furigraphier le vide : art et poésie touareg pour le IIIe millénaire »).

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