MALI - Article publié le : jeudi 24 janvier 2013 - Dernière modification le : jeudi 24 janvier 2013
Des miliciens d'Ansar Dine à Kidal, en juin 2012.
REUTERS/Adama Diarra
Par RFI
Des membres du mouvement islamiste Ansar Dine, qui combat actuellement au nord du Mali, viennent d’entrer en dissidence. Ils ont créé leur propre mouvement, baptisé le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). Dirigé par Algabas Ag Intalla, qui a participé aux pourparlers de Ouagadougou, le MIA dit vouloir une solution négociée à la crise. Il se dit également prêt à combattre Ansar Dine.
Les dissidents se présentent désormais sous la dénomination du MIA, le Mouvement islamique de l’Azawad. Leur secrétaire général s’appelle Algabas Ag Intalla. C’est un homme qui a du poids dans la région de Kidal. Il est le futur chef traditionnel désigné de Kidal lorsque le siège sera vacant. Mais c’est surtout lui qui est allé, au nom d’Ansar Dine, aux négociations de Ouagadougou, au Burkina Faso. Parmi les dissidents figure également Mohamed Ag Arib, l’ancien porte-parole d’Ansar Dine.
Dans un communiqué qu’ils ont rendu public, les dissidents affirment non seulement se démarquer d’Ansar Dine et du terrorisme, mais ils s’engagent également à les combattre. C’est une première.
Les fondateurs du Mouvement islamique de l’Azawad jouent l’apaisement. Ils veulent une solution négociée à la crise et lancent un appel au Mali ainsi qu’à la France pour un arrêt des hostilités dans les régions de Kidal et de Ménaka. Les régions de Tombouctou et de Gao, contrôlées par Aqmi et le Mujao, ne sont pas citées dans le même communiqué. Les dissidents prennent leurs distances vis-à-vis de ces jihadistes.
A KIDAL, LES COMBATTANTS D'ANSAR DINE JOUENT LA DISCRÉTION
Terminées, les patrouilles de pick-up de combats, avec à leur bord des combattants fiers et armés, et drapeaux noirs au vent. « Les jihadistes de la police islamique ne circulent quasiment plus. Les véhicules ont été désarmés et recouverts de banco, de terre rouge, pour être plus discrets », raconte un ancien vendeur. « Mais chez nous, recouvrir son 4x4 de terre, cela veut aussi dire que l'on est en guerre », ajoute un autre commerçant. « On sait qu'ils sont là, autour de la ville, dans les collines, ce sont essentiellement des gens d'ici. Il n'y a pas d'étrangers », raconte un éleveur.
Dimanche soir, un convoi d'une vingtaine de véhicules est entré. « C'est le seul groupe important qui est revenu, explique un étudiant. Ici tout le monde s'interroge : est-ce que le chef est rentré ? ». Le chef, c'est le leader islamique Iyad Ag Ghali. Au téléphone, aucun de nos contacts n'osent prononcer ce nom qui désormais fait peur, raconte un doyen, qui ajoute : « Il y a du remous, Ag Ghali a choisi son camp, celui de la guerre. Et par peur, certains de ces alliés sont en train de tout faire pour prendre leur distance. Ils sont en train de le lâcher ».
Où se cache Ag Ghali, l'un des hommes les plus recherchés au Mali ? Un diplomate estime qu'il n'a pas d'autre choix que de se replier dans son fief. « Dans sa région, entre Kidal, Anafis et Aghéloc, Iyad Ag Ghali peut se protéger pendant un certain temps » déclare un habitant. Et de conclure : « Les guerres, les rébellions ont souvent débuté à Kidal et se sont toujours terminées à Kidal ».
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