lundi 29 avril 2013

L’armée française revoit ses ambitions à l’aune des économies budgétaires


FRANCE - 
Article publié le : lundi 29 avril 2013 à 05:38 - Dernière modification le : lundi 29 avril 2013 à 08:32


Un véhicule blindé français, près de Gao, le 9 mars dernier.
Un véhicule blindé français, près de Gao, le 9 mars dernier.
REUTERS/Emmanuel Braun

Par RFI
La France se dote d’un quatrième Livre blanc pour la Défense et la sécurité, dont le contenu est dévoilé ce lundi 29 avril par le président de la République. C’est lui qui a fait les derniers grands arbitrages dans ce nouveau « contrat opérationnel » pour les 15 à 20 ans à venir, avec les contraintes budgétaires comme feuille de route.

Après 1972, 1994 et 2008, la France se dote d’un quatrième Livre blanc pour la Défense et la sécurité. Le document est dévoilé, ce lundi 29 avril, par le président de la République, qui a décidé des derniers grands arbitrages. Une commission d’une cinquantaine de personnes a travaillé durant 8 mois pour évaluer les menaces auxquelles la France pourrait être confrontée dans les 15 à 20 ans à venir, et prévoir les moyens militaires pour y répondre, avec un maître mot : faire des économies.
Le « contrat opérationnel »
Le précédent Livre blanc avait défini un « arc de crises » allant de la façade atlantique de l’Afrique jusqu’au Pakistan. En cas de conflit majeur, l’armée française devait être capable de déployer 30 000 hommes pour une durée d’un an, tout en conservant une force d’intervention de 7000 hommes.
Le nouveau contrat est plus réaliste. « Nous irons moins loin, et nous resterons moins longtemps », résume un général. L’armée française, qui a perdu 45 000 hommes depuis la réforme de 2008, ne peut plus remplir toutes les missions. Elle va pourtant encore devoir supprimer plus de 30 000 postes : 9000 décidés lors de la dernière loi de programmation militaire auxquels s'ajoutent 23 500 suppressions supplémentaires induits par le nouveau Livre blanc.
Pour certains équipements et certaines capacités, la Défense devra travailler en coopération. Le nouveau Livre blanc fait des drones une priorité. Mais pour que la France pèse dans les coalitions internationales, elle a fait le choix de conserver des moyens d’appréciation et de décision autonome, le renseignement et la dissuasion nucléaire.
Les menaces
Ce Livre blanc 2013 est avant tout une réactualisation de celui de 2008. Prolifération nucléaire, tensions au Proche-Orient, trafics et criminalité : ces menaces, déjà identifiées, restent d’actualité. Mais la crise économique et les révolutions arabes sont passées par là. Deux «surprises stratégiques », comme disent les militaires.
Résultat, moins d’argent. La France a dû revoir ses ambitions dans le monde. Des paragraphes entiers du Livre blanc ont été dictés par les contraintes budgétaires. Pour schématiser : à l’avenir, la France s’occupera davantage de ce qui se passe en Méditerranée qu’en mer de Chine.
Ce Livre blanc, c’est aussi le retour de l’Afrique, la grande oubliée du précédent document. « Il serait dangereux de négliger l’Afrique », concède un général. « Mais nous chercherons à gagner des effectifs sur le continent. »
Enfin, la nouvelle mouture du Livre blanc doit mettre l’accent sur la défense des flux : flux matériels et immatériels, flux commerciaux, flux énergétiques, Espace et cyberespace.
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