Au Niger, Ahmadinejad assure ne pas avoir parlé uranium
AVEC CET ARTICLE
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a achevé mardi à Niamey une visite de 48 heures au Niger, officiellement sans avoir évoqué l'uranium, dont Niamey est pourtant l'un des grands producteurs mondiaux.
Arrivé lundi au Niger, deuxième étape d'une mini-tournée africaine après le Bénin, M. Ahmadinejad devrait quitter Niamey peu après 17H00 locales (16H00 GMT) pour le Ghana.
Très attendus sur la question de l'uranium, en raison du programme nucléaire controversé de Téhéran, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue iranien ont affirmé n'avoir pas abordé le sujet lors de leurs discussions, axées sur la coopération économique.
"Le Niger est un pays producteur d'uranium, mais nous n'avons pas évoqué ça, aussi surprenant que cela puise vous paraître", a déclaré le président Issoufou lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Ahmadinejad.
En rappelant que "l'Iran produit lui-même de l'uranium", M. Issoufou a insisté sur le fait que "cette question relative spécifiquement à l'uranium n'a pas été évoquée" avec le président iranien.
"Nous sommes tous signataires du traité de non prolifération nucléaire et nous sommes tous d'accord qu'il faut que l'uranium serve au peuple, à la promotion de la vie et non pas à la destruction", a expliqué M. Issoufou.
"La réponse du président Issoufou est claire et suffisante", a renchérit Mahmoud Ahmadinejad, qui n'exclut cependant pas une coopération dans le domaine pétrolier avec le Niger.
Ce pays pauvre d'Afrique est producteur de pétrole depuis 2011 grâce aux chinois qui exploitent le précieux or noir dans l'est nigérien, proche du Tchad.
"Si le Niger en fait la demande, nous serons aux côtés de nos frères du Niger", a dit Ahmadinejad.
Dans la matinée, les deux pays ont signé plusieurs accords économiques notamment, dans les domaines de la santé, du commerce et des infrastructures.
Mahmoud Ahmadinejad a aussi promis d'aider le Niger, pays désertique et souvent frappé par des crises alimentaires, à "développer et moderniser" son agriculture demeurée artisanale.
En tournée depuis dimanche en Afrique de l'Ouest, le président iranien, lors de sa première étape à Cotonou au Bénin, a nié l'intention de Téhéran de se doter de la bombe atomique, tout en dénonçant l'attitude "colonialiste" des pays riches qui exploitent les plus pauvres.
L'Iran a besoin d'uranium pour son programme nucléaire, et le Niger a critiqué récemment un partenariat historique "très déséquilibré" avec la France, ancienne puissance coloniale, dont le groupe Areva exploite l'uranium depuis plus de 40 ans dans le nord du pays.
En 1984, sous le régime du général-président nigérien Seïni Kountché, l'Iran avait tenté d'acheter de l'uranium au Niger, d'après Niamey.
L'Iran a inauguré il y a une semaine deux mines d'extraction d'uranium pour fournir un nouveau complexe de production de yellow cake (concentré d'uranium), un pas de plus dans son programme nucléaire controversé alors que les négociations avec les grandes puissances traînent en longueur.
Les Etats-Unis se sont dits "très inquiets" de l'inauguration de ces deux mines.
Les puissances occidentales et Israël soupçonnent Téhéran de dissimuler un programme militaire visant à la fabrication de la bombe atomique sous couvert d'activités nucléaires civiles.
Téhéran dément, affirmant développer son programme nucléaire seulement à des fins énergétiques et médicales.
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