Mercredi 24 Avril 2013 modifié le Mercredi 24 Avril 2013 - 09:18
Les militaires l’appellent «l’effet mercure» : quand on presse une bille de ce métal liquide, elle se scinde en de multiples gouttes qui s’éparpillent sans qu’on puisse jamais les éliminer. Au Nord-Mali, l’armée française a certes frappé les groupes jihadistes au cœur de leur sanctuaire, leur portant un coup majeur. Mais elle reconnaît volontiers qu’un nombre indéterminé d’entre eux - probablement plusieurs centaines - est parvenu à s’enfuir dans les pays voisins.
Vastes. Malgré l’armada déployée dans le ciel - les drones français et américains, les avions de surveillance ATL2 -, un strict contrôle de l’ensemble des vastes frontières du Mali relève de la mission impossible, même pour la principale armée de la région, celle de l’Algérie. Résultat : depuis l’intervention française, des groupes d’individus soupçonnés d’appartenir à la mouvance salafiste ont été aperçus dans plusieurs villes de la région, notamment à Niamey (Niger) et à Ouagadougou (Burkina Faso). «Les jihadistes n’ont pas attendu l’opération Serval pour circuler dans la région, note Mathieu Pellerin, directeur de Cisca (un centre d’analyse sur l’Afrique). Mais celle-ci a disséminé durablement la menace terroriste, et ce jusque dans des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal.»
Mais c’est surtout le sud de la Libye qui est cité comme l’une des principales zones refuges des jihadistes. D’après une source bien informée, certains terroristes blessés au Mali y seraient soignés. «L’autoroute du risque», comme l’appelle un haut gradé, longe le massif de l’Aïr, au Niger, et conduit jusqu’en Libye, via la passe de Salvador. Ironie du sort : à l’été 2011, cette même voie a été empruntée, en sens inverse, par les vétérans touaregs de la légion islamique en route pour le Nord-Mali. Leur arrivée a catalysé les revendications indépendantistes des Touaregs, débouchant sur une déstabilisation majeure du Mali, et de l’ensemble de la région.
Alors qu’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses affidés ont encore appelé, vendredi, les musulmans à frapper les Français en représailles à leur engagement militaire au Mali, la surveillance des intérêts hexagonaux dans la zone saharo-sahélienne a été discrètement renforcée depuis plusieurs mois, tout comme celle aux abords des principales plateformes aéroportuaires de la région. La nuit, les passagers sont ainsi fermement appelés à baisser le volet de leur hublot pour masquer la lumière émanant de la cabine lors de la phase d’atterrissage à Bamako. Une mesure de protection qui traduit la hantise - bien réelle - d’un attentat, à l’aide d’un missile sol-air.
Au-delà de ces mesures de sécurité et de l’action des services de renseignements, Paris a décidé de maintenir une force de plusieurs centaines d’hommes, en appui à la future opération de maintien de la paix de l’ONU. Cette force dite «parallèle» aura spécifiquement pour but de poursuivre la lutte antiterroriste. En clair, les Casques bleus seront chargés de sécuriser les villes du Nord-Mali, tandis que les Français mèneront, si nécessaire, des actions coups de poing.
Etoffé. Au fil des ans, Paris a étoffé de manière substantielle son dispositif militaire dans la région. Des unités de formations, composées de forces spéciales et équipées d’hélicoptères, sont habituellement déployées au Burkina Faso et en Mauritanie. Des forces françaises sont installées en permanence à Dakar et à Abidjan. Enfin, plusieurs aéronefs stationnent sur le tarmac de l’aéroport de N’Djamena, au Tchad. Remis lundi prochain au président de la République, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale devrait entériner le maintien de ces forces prépositionnées dans la bande saharo-sahélienne.
Vastes. Malgré l’armada déployée dans le ciel - les drones français et américains, les avions de surveillance ATL2 -, un strict contrôle de l’ensemble des vastes frontières du Mali relève de la mission impossible, même pour la principale armée de la région, celle de l’Algérie. Résultat : depuis l’intervention française, des groupes d’individus soupçonnés d’appartenir à la mouvance salafiste ont été aperçus dans plusieurs villes de la région, notamment à Niamey (Niger) et à Ouagadougou (Burkina Faso). «Les jihadistes n’ont pas attendu l’opération Serval pour circuler dans la région, note Mathieu Pellerin, directeur de Cisca (un centre d’analyse sur l’Afrique). Mais celle-ci a disséminé durablement la menace terroriste, et ce jusque dans des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal.»
Mais c’est surtout le sud de la Libye qui est cité comme l’une des principales zones refuges des jihadistes. D’après une source bien informée, certains terroristes blessés au Mali y seraient soignés. «L’autoroute du risque», comme l’appelle un haut gradé, longe le massif de l’Aïr, au Niger, et conduit jusqu’en Libye, via la passe de Salvador. Ironie du sort : à l’été 2011, cette même voie a été empruntée, en sens inverse, par les vétérans touaregs de la légion islamique en route pour le Nord-Mali. Leur arrivée a catalysé les revendications indépendantistes des Touaregs, débouchant sur une déstabilisation majeure du Mali, et de l’ensemble de la région.
Alors qu’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses affidés ont encore appelé, vendredi, les musulmans à frapper les Français en représailles à leur engagement militaire au Mali, la surveillance des intérêts hexagonaux dans la zone saharo-sahélienne a été discrètement renforcée depuis plusieurs mois, tout comme celle aux abords des principales plateformes aéroportuaires de la région. La nuit, les passagers sont ainsi fermement appelés à baisser le volet de leur hublot pour masquer la lumière émanant de la cabine lors de la phase d’atterrissage à Bamako. Une mesure de protection qui traduit la hantise - bien réelle - d’un attentat, à l’aide d’un missile sol-air.
Au-delà de ces mesures de sécurité et de l’action des services de renseignements, Paris a décidé de maintenir une force de plusieurs centaines d’hommes, en appui à la future opération de maintien de la paix de l’ONU. Cette force dite «parallèle» aura spécifiquement pour but de poursuivre la lutte antiterroriste. En clair, les Casques bleus seront chargés de sécuriser les villes du Nord-Mali, tandis que les Français mèneront, si nécessaire, des actions coups de poing.
Etoffé. Au fil des ans, Paris a étoffé de manière substantielle son dispositif militaire dans la région. Des unités de formations, composées de forces spéciales et équipées d’hélicoptères, sont habituellement déployées au Burkina Faso et en Mauritanie. Des forces françaises sont installées en permanence à Dakar et à Abidjan. Enfin, plusieurs aéronefs stationnent sur le tarmac de l’aéroport de N’Djamena, au Tchad. Remis lundi prochain au président de la République, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale devrait entériner le maintien de ces forces prépositionnées dans la bande saharo-sahélienne.
Mercredi 24 Avril 2013 - 08:58
Source Libération
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