mardi 16 avril 2013

ETATS-UNIS - 
Article publié le : mardi 16 avril 2013 à 13:09 - Dernière modification le : mardi 16 avril 2013 à 13:34

Attentats au marathon de Boston : beaucoup de questions et peu de réponses

Coureurs comme spectateurs ont appelé leurs proches pour les rassurer. Le réseau téléphonique, saturé, a connu de nombreuses défaillances.
Coureurs comme spectateurs ont appelé leurs proches pour les rassurer. Le réseau téléphonique, saturé, a connu de nombreuses défaillances.
REUTERS/Daily Free Press/Kenshin Okubo

Par RFI
A Boston, tous les services de sécurité demeurent en alerte après l’explosion de deux bombes à l’arrivée du marathon, le deuxième plus important des Etats-Unis. Le bilan est lourd : au moins trois morts, dont un garçon de huit ans et une centaine de blessés. Certains ont dû être amputés de leurs jambes, et plusieurs se trouvent actuellement dans un état sérieux. La police, elle, communique peu sur les premiers éléments de l'enquête.

Avec notre envoyé spécial à BostonKarim Lebhour

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« Je venais de finir la course quand c’est arrivé et j’étais dans un bus en attendant qu’on me ramène au départ », témoigne Elodie Burlet, une participante française au marathon. « Je n’ai rien ressenti sur le coup, mais on a entendu tout de suite les nouvelles de deux explosions. On ne savait pas si c’était une bombe ou un accident. Nous sommes restés à l’arrêt quelques minutes puis le bus est reparti. Pendant le trajet, nous avons entendu les nouvelles et nous avons compris à quel point c’était sérieux. »
Avec les participants au marathon, c'est toute une ville qui est sous le choc. Cette partie du centre-ville où se trouve Copley Square et l’arrivée du marathon est complètement bouclée depuis l'attaque.
La présence policière y est évidemment impressionnante : le FBI est en train de mener son enquête tandis que la police scientifique examine ce qui reste de ces explosifs. Beaucoup de journalistes sont également présents, pour décrire ce qui pourrait être la première attaque terroriste sur le sol américain depuis le 11 septembre 2001.
Du côté des habitants de Boston, c’est l’incrédulité qui domine. Incrédulité d’avoir été frappés par un attentat dans une ville d’étudiants, dans une ville universitaire qui n’a pas l’habitude de faire la Une des journaux, et où surtout, la menace terroriste s’était beaucoup estompée depuis 12 ans. Les Américains s'attendaient plus à ce que New York ou Washington soit prise pour cible. C'est Boston qui a été frappée.
« Nous avons entendu deux bruits très forts, assourdissants », raconte une autre participante au marathon. « Un haut-parleur a sauté. On avait tous le sentiment que quelque chose d’important était en train de se passer. Puis ils ont appelé les services médicaux et ont évacué les blessés. Certaines blessures étaient très profondes : une femme a perdu sa jambe, elle saignait beaucoup. »
Le FBI muet
Le FBI, qui a été saisi de cette enquête à caractère criminel et potentiellement terroriste, ne donne que très peu d’informations.
Ce que l’on sait, c’est qu'un raid a été mené dans la banlieue de Boston, dans la ville de Revere, afin d'interroger au moins une personne, qui n’a pas été arrêtée. Les policiers n’ont fait aucun commentaire après l’intervention.
Darren McCollester/Getty Images/AFP
Ed Davis
 
Chef de département de la police de Boston
16/04/2013
 
 
Nous recommandons aux gens de rester chez eux.

On ne sait pas non plus quel a été le mode opératoire. Les médias américains évoquent des explosifs placés dans des sacs à dos, ou dans des poubelles derrière la foule, à l’arrivée du marathon, ce qui n’a pas été confirmé.
Aucune certitude non plus sur le nombre d’engins explosifs dissimulés dans la ville de Boston. On sait que deux ont explosé et qu’au moins deux autres non. Certains médias américains parlent de cinq engins explosifs qui n’auraient pas explosé. Mais là encore, les autorités américaines restent silencieuses.
Extrémistes américains ou islamistes
Deux pistes sont évoquées. La première conclut à du terrorisme intérieur, avec des activistes anti-gouvernementaux qui auraient voulu frapper Boston le jour du « Patriot's Day ». Des activistes extrémistes américains qui étaient très actifs ces derniers mois, en raison du débat sur les armes aux Etats-Unis.
La date du « Patriot’s Day » correspond d’ailleurs à plusieurs attaques sanglantes sur le territoire américain. Cette célébration des premières batailles pour l’indépendance, qui a lieu le troisième lundi du mois d’avril, est symbolique pour les opposants au fédéralisme. La tuerie du ranch de Waco, l’attentat d’Oklahoma City - comme la fusillade de Columbine - se sont notamment déroulés lors de la semaine du « Patriot’s day ».
Deuxième piste, évidemment : celle du terrorisme international. Deux explosions très rapprochées, des pics d’acier retrouvés dans ces explosifs, une signature possible d’al-Qaïda. Mais pour l’instant, les autorités américaines ignorent totalement qui est derrière ces attentats de Boston.

Une femme encourage les athlètes au marathon de Boston, peu de temps avant les explosions.
Reuters/Dominick Reuter

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