Le Duo Mali-Aqmi enlève un mauritanien par représailles contre l'intervention de l'armée mauritanienne contre Aqmi.
Terrorisme au Mali: AQMI enlève un malien au Nord de Tombouctou
Suite à l’excursion de l’armée mauritanienne au Nord-Mali pour traquer AQMI, la nébuleuse a enlevé un Malien du nom d’Ely Ould Mohamed Ali le jeudi 15 mars à 120 km au Nord de Tombouctou. AQMI soupçonne ce Malien d’avoir donné sa position à l’armée mauritanienne.
Ce jeudi 15 mars, c’était le jour de marché du village de Tichift, situé à 120 km au Nord de Tombouctou. Il était 13 h lorsque trois véhicules des djihadistes firent éruption dans le marché. « Chaque véhicule transportait au moins six personnes lourdement armées », témoigne un participant du marché hebdomadaire de Tichift. Les membres d’AQMI se sont présentés à tous et ont demandé où se trouve le chauffeur Ely Ould Mohamed Ali. Des gens leur ont alors montré Ely. Ces « visiteurs » l’ont aussitôt embarqué dans leur voiture avant de disparaitre au milieu des dunes de sable. « Les éléments d’AQMI ne se sont même pas cachés à nous. Ils nous ont dit clairement qu’ils sont membres d’AQMI et que la semaine dernière, Ely Ould Mohamed Ali a indiqué leur position à l’armée », explique un témoin de la scène.
Depuis ce jour, aucune information n’a été trouvée sur ce rapt. Les autorités maliennes ne se sont pas prononcées sur le cas. « On n’a même pas touché les autorités maliennes pour cette affaire car le Mali est acculé par la rébellion touarègue, et les militaires mauritaniens sont aux trousses des salafistes au Nord-Mali. Qu’est-ce que le Mali peut donc faire ? », explique un proche de l’otage.
Ely Ould Mohamed Ali est âgé d’une quarantaine d’années et connaît bien le Nord-Mali qu’il sillonne avec sa voiture depuis plus de 15 ans. Rappelons que cet enlèvement fait suite à l’excursion de l’armée mauritanienne au Nord de Tombouctou pour traquer les éléments d’AQMI. Lors de cette excursion, l’aviation mauritanienne a tiré sur une voiture de civils maliens ; informent des autorités locales de la commune de Salam. Deux personnes ont été légèrement blessées par les impacts de la déflagration : parmi elles, le cousin du maire qui a été évacué à l’hôpital de Tombouctou et une femme originaire du site. Les populations déplacées qui s’y trouvent à cause de la rébellion touarègue (déclenchée depuis le 17 janvier) sont parties dans tous les sens.
Baba Ahmed
Le Combat du 20 mars 2012.
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