Trois Amadou contre Un !
Décidément le Mali n’a pas encore fini de finir avec les actes d’une autre époque. Les démons du pillage et du vandalisme avaient pris congés, mais ont subitement récidivé.
Voilà que Amadou Sanogo, Amadou Konaré et Amadou Keita font partir leur homonyme Amadou Touré, sans une dose de pitié ou de pardon. Le premier est le président du CNRDRE, le deuxième porte la parole et le troisième est le traducteur en Bamanankan. Le quatrième et le seul, est le général ATT, abandonné par les siens. Ces homonymes lui reprochent beaucoup de choses et surtout ce qu’ils appellent le laxisme dans le traitement de la crise du Nord. En plus de ce mal, d’autres maux s’ajoutent au lot : la crise de l’école, la cherté de la vie, la corruption, le favoritisme, le clientélisme, le je-m’en-foutisme… C’est vrai, un coup d’état est toujours condamnable sous une ère démocratique, mais quand la démocratie, au lieu de soigner les plaies, contribue à les rendre béantes, il faut agir et avec manière. C’est à cette scène que les Maliens ont assisté, du 21 au 22 mars. ATT est tombé de manière rapide et civilisée, sans difficulté majeure par des jeunes militaires déçus de la gestion catastrophique de la crise du Nord. Le général président n’a plus d’ami acquis à sa cause. Sa chute vertigineuse fut plus rapide que l’éclair et la population, en très grande partie, applaudit à dix doigts, comme si ATT était fortement « attendu au tournant » par le peuple Malien. A moins de cinq semaines des élections, la sanction divine a frappé aux portes du palais de Koulouba et le prince qui y vivait n’y est plus.
En effet, Amadou Haya Sanogo et ses hommes sont sous pression internationale et doivent aller vite pour remettre le pouvoir aux civils. La CEDEAO hausse le ton et menace d’intervenir avec force, si le CNRDRE refuse leur proposition de retour constitutionnel dans un bref délai. Si ce coup d’état est salué par un nombre important de maliens, les militaires ont d’autres défis à relever : la garantie de la sécurité des populations et l’organisation rapide des élections. Le capitaine Amadou Haya Sanogo se doit de mettre rapidement un gouvernement en place pour une transition de très courte durée. Le peuple l’observe !
Si chaque chose a son temps, chaque temps a sa chose.
Par le Shérif
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