Les liens entre al-Nosra et al-Qaïda sont désormais officialisés, depuis qu'al-Qaïda en Irak a révélé les liens entre les deux groupes et même affirmé qu'ils avaient fusionné, mettant en quelque sorte al-Nosra devant le fait accompli.
Le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al Golani, a dû mettre les choses au point. Il a déclaré qu’il n'y avait pour le moment pas d'adhésion formelle de son groupe auprès d'al-Qaïda, mais qu'il reconnaissait, sinon l'autorité, en tous cas le parrainage d'al-Zawahiri, le successeur de ben Laden, à la tête de la nébuleuse terroriste.
La nuance est importante car elle signifie qu'al-Nosra veut garder son autonomie et rester concentré dans la lutte contre Bachar el-Assad. Mais en dépit de cette nuance, les propos d’Abou Mohammad al Golani font forme d'allégeance, et reconnaissent que le groupe profite du soutien militant et financier d'al-Qaïda en Irak.
Conséquences diplomatiques
Un aveu qui a déjà des conséquences sur le plan diplomatique. Ce jeudi 11 avril, le gouvernement syrien a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d'inscrire al-Nosra sur la liste noire des organisations liées à al-Qaïda. Et la demande pourrait bien aboutir. Ce vendredi après midi, la France a reconnu que des discussions étaient en cours et que le sujet sera sans doute abordé par le Conseil de sécurité. A la clé, plusieurs mesures pourraient être prises : gel des avoirs, interdiction de voyager et embargo sur les armes. L'intérêt politique que peut avoir cette démarche pour Damas est donc très clair, tandis que les Européens hésitent à livrer des armes à la rébellion syrienne.
De manière générale, Damas joue sur du velours dans cette affaire car, depuis le début du conflit, le régime de Bachar el-Assad accuse la rébellion d'être composée de groupe terroriste financés depuis l'étranger. Cette déclaration d'allégeance d'al-Nosra – qui est le groupe le plus exposé actuellement dans la guerre civile – ne fait donc que conforter ces accusations. Damas n'a d’ailleurs pas hésité ni tardé à capitaliser sur cette déclaration.
Reste maintenant à savoir si cette allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda va effectivement avoir un impact sur les pays européens comme la France ou le Royaume Uni qui envisagent de lever l'embargo sur la Syrie. Plusieurs échéances importantes sont attendues dans les prochaines semaines. Le 22 avril prochain, tout d’abord, où est prévue une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg consacré à cette question d’une levée d’embargo. Et à la fin du mois de mai, avec l'expiration de l'actuel embargo sur les armes.
Il y a encore quelques semaines, Paris et Londres semblaient décidées à lever cet embargo. Depuis, les choses sont beaucoup moins claires. La France sans y avoir totalement renoncé, se montre beaucoup plus hésitante. Ce qui la freine, c'est justement la crainte de voir les armes livrées aux rebelles syriens tomber dans les mains de groupes terroristes. Avec le lien qui désormais assumé par al-Nosra avec al-Qaïda, ces craintes ne peuvent qu'être confortées. Certains observateurs estiment même que cela pourrait au fond arranger les pays occidentaux, en leur fournissant un prétexte commode pour continuer à ne rien faire.
L'opposition au régime syrien dans l'embarras
Si cette allégeance a un impact au niveau international, elle en a également un sur l’opposition anti-Assad, visiblement très embarrassée par cette irruption de l'appellation « al-Qaïda en Syrie ». De nombreuses voix se sont élevées contre al-Qaïda en Irak, accusé de vouloir faire une sorte d'OPA sur al-Nosra et de se servir du conflit syrien pour imposer ses objectifs, et notamment l'instauration d’Etats islamistes.
L'opposition est d’autant plus embarrassée qu’al-Nosra est devenu depuis son apparition au début de l'année 2012, le fer de lance dans la rébellion anti-Assad. C'est en effet lui qui est le plus souvent en première ligne dans les combats et qui obtient les résultats les plus probants face à l'armée régulière.
Pour la rébellion syrienne, il est donc difficile de se démarquer trop franchement d'al-Nosra et en même temps le lien qui est tracé avec al-Qaïda est insupportable. D'abord parce qu’il conforte la propagande du régime syrien. Ensuite parce qu’il éloigne un peu plus la perspective d'un soutien direct de la part des pays occidentaux. Sur les deux tableaux, l'allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda constitue donc une aubaine pour Bachar el-Assad.
Le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al Golani, a dû mettre les choses au point. Il a déclaré qu’il n'y avait pour le moment pas d'adhésion formelle de son groupe auprès d'al-Qaïda, mais qu'il reconnaissait, sinon l'autorité, en tous cas le parrainage d'al-Zawahiri, le successeur de ben Laden, à la tête de la nébuleuse terroriste.
La nuance est importante car elle signifie qu'al-Nosra veut garder son autonomie et rester concentré dans la lutte contre Bachar el-Assad. Mais en dépit de cette nuance, les propos d’Abou Mohammad al Golani font forme d'allégeance, et reconnaissent que le groupe profite du soutien militant et financier d'al-Qaïda en Irak.
Conséquences diplomatiques
Un aveu qui a déjà des conséquences sur le plan diplomatique. Ce jeudi 11 avril, le gouvernement syrien a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d'inscrire al-Nosra sur la liste noire des organisations liées à al-Qaïda. Et la demande pourrait bien aboutir. Ce vendredi après midi, la France a reconnu que des discussions étaient en cours et que le sujet sera sans doute abordé par le Conseil de sécurité. A la clé, plusieurs mesures pourraient être prises : gel des avoirs, interdiction de voyager et embargo sur les armes. L'intérêt politique que peut avoir cette démarche pour Damas est donc très clair, tandis que les Européens hésitent à livrer des armes à la rébellion syrienne.
De manière générale, Damas joue sur du velours dans cette affaire car, depuis le début du conflit, le régime de Bachar el-Assad accuse la rébellion d'être composée de groupe terroriste financés depuis l'étranger. Cette déclaration d'allégeance d'al-Nosra – qui est le groupe le plus exposé actuellement dans la guerre civile – ne fait donc que conforter ces accusations. Damas n'a d’ailleurs pas hésité ni tardé à capitaliser sur cette déclaration.
Reste maintenant à savoir si cette allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda va effectivement avoir un impact sur les pays européens comme la France ou le Royaume Uni qui envisagent de lever l'embargo sur la Syrie. Plusieurs échéances importantes sont attendues dans les prochaines semaines. Le 22 avril prochain, tout d’abord, où est prévue une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg consacré à cette question d’une levée d’embargo. Et à la fin du mois de mai, avec l'expiration de l'actuel embargo sur les armes.
Il y a encore quelques semaines, Paris et Londres semblaient décidées à lever cet embargo. Depuis, les choses sont beaucoup moins claires. La France sans y avoir totalement renoncé, se montre beaucoup plus hésitante. Ce qui la freine, c'est justement la crainte de voir les armes livrées aux rebelles syriens tomber dans les mains de groupes terroristes. Avec le lien qui désormais assumé par al-Nosra avec al-Qaïda, ces craintes ne peuvent qu'être confortées. Certains observateurs estiment même que cela pourrait au fond arranger les pays occidentaux, en leur fournissant un prétexte commode pour continuer à ne rien faire.
L'opposition au régime syrien dans l'embarras
Si cette allégeance a un impact au niveau international, elle en a également un sur l’opposition anti-Assad, visiblement très embarrassée par cette irruption de l'appellation « al-Qaïda en Syrie ». De nombreuses voix se sont élevées contre al-Qaïda en Irak, accusé de vouloir faire une sorte d'OPA sur al-Nosra et de se servir du conflit syrien pour imposer ses objectifs, et notamment l'instauration d’Etats islamistes.
L'opposition est d’autant plus embarrassée qu’al-Nosra est devenu depuis son apparition au début de l'année 2012, le fer de lance dans la rébellion anti-Assad. C'est en effet lui qui est le plus souvent en première ligne dans les combats et qui obtient les résultats les plus probants face à l'armée régulière.
Pour la rébellion syrienne, il est donc difficile de se démarquer trop franchement d'al-Nosra et en même temps le lien qui est tracé avec al-Qaïda est insupportable. D'abord parce qu’il conforte la propagande du régime syrien. Ensuite parce qu’il éloigne un peu plus la perspective d'un soutien direct de la part des pays occidentaux. Sur les deux tableaux, l'allégeance d'al-Nosra à al-Qaïda constitue donc une aubaine pour Bachar el-Assad.
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