L’olivier du désert lance un SOS
L’olivier du Sahara, l’une des sous-espèces les plus résistantes à la sécheresse, est aujourd’hui menacé d’extinction. En lançant un cri d’alarme, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) espèrent susciter un plan de sauvegarde.
On parle souvent des animaux en voie d’extinction – le cas de l’olivier du Sahara ou olivier de Laperrine, cousin de l’olivier cultivé, nous prouve que les végétaux ne sont pas non plus épargnés. Réparti entre 1400 et 2800 m d’altitude, cet arbre pousse du Sud de l’Algérie au Nord du Soudan, en passant par le Niger. Le danger encouru par cette espèce est en partie dû à la croissance démographique et à la sédentarisation des peuples du désert, qui ont augmenté la pression d’exploitation sur l’espèce. Aujourd’hui, le destin de cet olivier « ultra-résistant » dépend donc en grande partie de l’exploitation humaine. « Si elle s’intensifie, les populations peuvent être menacées au cours de ce siècle », alerte Fabien Anthelme, chercheur en écologie végétale à l’IRD.
L’olivier de Laperrine constitue une richesse non-négligeable dans ces terres arides d’Afrique du nord. Il s’agit de l’une des rares sources de bois pour les habitants des environs. En outre, cet olivier capable de vivre des milliers d’années pourrait améliorer les caractéristiques de nos oliviers domestiques. Il leur permettrait en effet de mieux résister à la chaleur et à l’aridité, comme nous l’explique Fabien Anthelme : « l’olivier peut se maintenir face à l’aridité du climat actuel sur plusieurs centaines d’années, grâce à sa reproduction végétative. Nous avons observé des individus de 15 troncs, probablement pluri-millénaires ». D’après lui, le Sahara est entré dans un cycle d’aridité qui empêche ce type d’olivier de pousser en-dessous de 1400m d’altitude. C’est ainsi que les populations de l’Aïr (Niger) sont moins menacées que celles du Hoggar (Algérie). « On peut penser que lors de cycles climatiques moins arides, l’olivier était distribué en plaine », ajoute-t-il.
« Un programme de sensibilisation serait très utile. Cependant, le contexte politique actuel dans les montagnes du Sahara laisse peu de place au développement d’un tel projet ces prochaines années », estime Fabien Anthelme.
Eléonore Giraud
4 avril 2013 – 14:33
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