mardi 15 janvier 2013

Le danger d’une guérilla du désert

Ikram GHIOUA – L’Expression A peine 48 heures après les raids de la France au Mali, l’entourage du président français, François Hollande, déclarait: «Les forces militaires françaises au Mali affrontent des groupes islamistes bien équipés, bien armés et bien entraînés, dotés d’un matériel moderne, sophistiqué» rapportaient plusieurs organes de presse. «Ce qui nous a beaucoup frappé, c’est la modernité de leur équipement, leur entraînement et leur capacité à s’en servir», a affirmé de son côté l’Elysée. Des rapports de force qui poussent la France à ne pas s’aventurer sur le terrain, se contentant de mener des raids aériens. La guerre dans laquelle la France s’est engagée ne prenant pas en considération les conséquences néfastes qu’elle va engendrer, est une «guerre d’usure», confient des stratèges très imprégnés du dossier malien, alertant l’opinion régionale et internationale sur le reflux des terroristes vers les pays voisins, un trafic d’armes qui s’annonce plus important et notamment sur une tragédie humanitaire aux frontières algériennes. Pour nos sources, il faut s’attendre dans cette guerre à la naissance de plusieurs cellules de résistance qui peuvent s’allier aux groupes terroristes d’Al Qaîda au Maghreb et au Mujao, l’apparition d’une guérilla au Sahel qui ne va pas épargner l’Algérie, qui même avec un dispositif aussi puissant dressé au Sud, on craint le retour au contexte du «tout-sécuritaire». A ce propos, nos sources précisent que pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, toutes les frontières sont hermétiquement fermées. Un dispositif qui traduit la situation «gravissime» qui prévaut actuellement au nord de l’Afrique et pouvant durer trois ans et plus, selon nos sources. Les autorités algériennes demeurent attentives et suivent la situation au Mali de très près, en mettant à exécution sa décision relative à la fermeture des frontières. Elle avait mobilisé ses forces depuis la guerre déclenchée contre la Libye en dotant ses troupes d’un matériel sophistiqué de surveillance, d’une logistique conséquente et de moyens militaires très développés. Entourée de pays instables, l’Algérie prend au sérieux la menace dont elle est peut-être la principale cible. C’est ce qu’explique le professeur Ahmed Adimi au quotidien. Le Soir d’Algérie dans son numéro d’hier. Ancien colonel à la retraite, ce professeur en sciences politiques soutient que «l’intervention militaire française au Mali est une étape d’un plan visant l’installation de forces étrangères dans la région du Sahel pour fragiliser l’Algérie qui pourrait être la prochaine cible». Pour lui, Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mujao ont été encouragés pour occuper la ville de Konna. Il soutient que les deux organisations terroristes «ont été poussées à dépasser la ligne de démarcation entre le Nord et le Sud pour donner l’occasion à la France d’intervenir». Suivant cette logique, pouvons-nous dans ce cas prendre au sérieux les menaces des terroristes à l’égard de la France? Les terroristes, appelés djihadistes par la presse française, qui ont attaqué hier une ville situé à 400 km de Bamako, menacent de «frapper le coeur de la France», indique l’AFP. Nos sources confient que ces menaces donneront le prétexte aux Occidentaux d’investir le Mali en dépêchant leurs troupes militaires et cela ouvrira la voie à une intervention étrangère plus conséquente. Le souhait implicite de la France qui, par le biais de son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, reconnaît que «si les islamistes étaient en repli sur le front Est, il y avait toujours un point difficile à l’Ouest. Diabali se situe dans cette zone». En abordant le contexte de difficulté, il traduit un appel à une assistance non avouée de la France. D’ailleurs, Berlin n’a pas tardé à répondre en annonçant «étudier un possible soutien logistique, médical ou humanitaire à l’intervention française au Mali». Une intervention soutenue principalement par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. http://www.lexpressiondz.com/actualite/167338-le-danger-d-une-guerilla-du-desert.html 15 janvier 2013

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