mardi 15 janvier 2013

A la Une: la guerre au Mali, résistance et renforts…

RFI-Frédéric Couteau Écouter (04:45) Les islamistes n’ont pas dit leur dernier mot… C’est ce constate notamment Le Républicain à Bamako. «Chassés de leurs bases dans les villes de Gao, Douentza, Kidal, Tombouctou, Nampala, Tessalit et Léré par les frappes aériennes, les islamistes ont manifesté, par la prise de la ville de Diabali, un sursaut. Mais est-ce celui d’une organisation au crépuscule de son règne dans le Sahel ? », s’interroge le quotidien malien. En tout cas, précise Le Républicain, «les islamistes qui ont quitté les grandes villes du nord seraient arrivés à Diabali en très grand nombre et lourdement armés. (…) Et ils se seraient fondus dans la foule, rendant difficile toute intervention aérienne contre eux. L’alerte a été sonnée dans les camps militaires de Ségou, Bafo et Markala au sud.» Attention donc, prévient également le site d’information Guinée Conakry Infos , «le fait que les rebelles islamistes s’offrent le culot de s’en prendre à la ville de Diabali est de nature à interpeller la vigilance et à doucher l’excès d’assurance de toutes les parties prenantes à cette campagne de reconquête du septentrion malien. C’est dire que les terroristes ont des ressources dont ils sont prêts à se servir. Ils n’entendent manifestement pas se servir que du chantage via les otages français qui sont entre leurs mains.» La MISMA prend forme Toujours est-il que l’intervention française a donné un coup de fouet à la sous-région et au-delà… En effet, constate L’Observateur Paalga , «de nombreux pays occidentaux et africains ont décidé de s’envoler vers la zone de conflit – si ce n’est déjà fait –, appuyant l’armée française et malienne. Un contingent des forces armées burkinabè, de 500 hommes, prendra part au déploiement rapide de la force internationale, conformément à la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies ; les ‘djambars’ (les soldats) du Sénégal sont également prêts ; le Togo se prépare à l’envoi d’un bataillon de 500 soldats ; le Bénin a aussi promis l’envoi de 300 soldats ; le Niger, lui, s’apprête à envoyer 500 soldats ; quant au Nigeria, il doit dépêcher 600 militaires. L’autre réjouissante nouvelle est venue de l’Algérie, relève encore L’Observateur, qui a finalement accepté d’ouvrir son espace aérien aux avions de la coalition.» Alors, désormais, relève le site d’information Fasozine, « tous les regards sont tournés vers la Mission internationale de soutien au Mali (la MISMA). C’est à cette force hybride que reviendra la délicate manœuvre de nettoyage du Nord des groupes islamistes armés dont la plupart des positions ont été neutralisées ces derniers temps par le déluge de feu qu’ont fait tomber les raids aériens de l’armée française. (…) En annonçant des contingents d’environ 500 hommes, les pays voisins donnent l’exemple d’une solidarité sous-régionale qui n’a pas toujours fonctionné au plan politique», constate encore Fasozine. Sceptiques… De son côté, l’Algérie a mis un peu d’eau dans son vin… Témoin cette analyse du quotidien Liberté qui constate «qu’Alger a apporté son soutien à cette offensive malgré un flou entourant sa position diplomatique sur le conflit malien. Si la France a renforcé son dispositif Vigipirate par crainte de représailles terroristes sur son territoire, l’Algérie a déjà pris ses dispositions pour la surveillance de ses frontières.» Il y a aussi et surtout l’autorisation de survol du territoire algérien pour les avions français… Commentaire plutôt sceptique d’El Watan : « Alger qui, au début de la crise malienne, donnait l’impression d’être un pays réticent et réservé quant à l’option militaire pour mettre un terme à la terreur que font régner les groupes extrémistes au Nord-Mali, se trouve ‘incorporé’ dans une guerre, dans une opération militaire d’envergure internationale.» Et El Watan d’estimer «qu’en l’absence d’une vision stratégique sérieuse, les autorités algériennes ont fait le mauvais choix. Celui de ‘gérer’ un dossier hautement sensible dans des salons fermés, comme s’il s’agissait d’une affaire strictement ‘privée’. L’opinion publique est outrageusement désabusée, affirmeencore le quotidien algérien, alors qu’une guerre est livrée à nos frontières et que trois diplomates algériens sont entre les mains des groupes jihadistes.» Vive la France ! Enfin, pendant ce temps, à Bamako, la France n’a jamais eu autant la cote… Avec des « Vive la France ! » à la Une des journaux. C’est notamment le gros titre du 26 Mars. La presse malienne est unanime pour louer l’action de Paris. De même que la presse sous-régionale. « Il faut saluer la promptitude de François Hollande, qui a réagi favorablement à la libre demande de soutien de son homologue malien, s’exclame Le Pays au Burkina. Les autres Africains doivent se joindre aux Maliens pour reconnaître à sa juste valeur l’utilité de l’action militaire française au Mali. Cela, même si l’Hexagone est l’ancien colonisateur. (…) La libération du Mali demeure pour l’instant la priorité des priorités, et l’option du dialogue ayant si lamentablement échoué au point de décevoir bien de ses fervents défenseurs, la France aura fait preuve d’audace et de pragmatisme, conclut le quotidien burkinabé, en réagissant comme il se doit à la provocation des jihadistes.» http://www.rfi.fr/emission/20130115-revue-presse-guerre-mali-resistance-renforts 15 janvier 2013

Aucun commentaire: