lundi 8 avril 2013


MALI - 
Article publié le : lundi 08 avril 2013 - Dernière modification le : lundi 08 avril 2013

Mali : le trafic de cocaïne déstabilisé par l'opération Serval

Des soldats français en patrouille au sud de Tessalit, le 20 mars 2013.
Des soldats français en patrouille au sud de Tessalit, le 20 mars 2013.
REUTERS/Francois Rihouay

Par RFI
L'intervention militaire française au Mali a désorganisé la nébuleuse islamiste dans le nord du pays. Elle a également déstabilisé le trafic de cocaïne, l'un des business les plus rentables de cette zone sahélienne. Les routes traditionnelles sont en partie interrompues, mais le trafic continue malgré tout.

L'opération Serval a porté un sacré coup d'arrêt au trafic florissant de la cocaïne dans le nord du Mali. Depuis l'intervention française dans les Ifoghas, le ciel malien est sous haute surveillance et les trafiquants se sont mis au vert. Mais la cocaïne est toujours là : les trafiquants arabes du Telemsi ont mis leurs marchandises à l'abri. C'est ce qu' expliquent avec détails des nomades maliens : les stocks, un temps gardés dans Gao ont rejoint des caches au milieu des dunes et des massifs rocheux.
Mais la drogue est bien visible. Selon plusieurs témoignages, les soldats tchadiens ont découvert des kilos de la précieuse marchandise dans des véhicules interceptés, appartenant à des jihadistes, dans le secteur d'Aguelhok. Pour Mathieu Pellerin, chercheur spécialiste de la zone au Centre d'intelligence stratégique sur le continent africain (CISCA), les trafiquants se confondent avec les jihadistes, mais c'est surtout le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui concentre le plus de narcotrafiquants. Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique, est surtout impliquée dans le contrôle des routes. Les trafiquants payent des droits de passage aux mouvements islamistes qui contrôlaient le Nord en 2012, un droit de passage évalué à 10% de la valeur globale de la cargaison.
Quant aux donneurs d'ordres, ils ont pris le large trouvant refuge à Bamako ou dans les capitales des pays voisins. Certains se sont évanouis dans la nature pour échapper au mandat d'arrêt lancé par la justice malienne. Selon Mathieu Pellerin, si ce trafic a été désorganisé, il n'est pas entièrement interrompu : de nouvelles routes africaines sont en train de s’organiser.
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