MALI / DROITS DE L’HOMME - Article publié le : mercredi 23 janvier 2013 - Dernière modification le : mercredi 23 janvier 2013
Les ONG craignent que les civils soient les premières victimes de la crise au Mali.
REUTERS/Joe Penney
Par Ursula Soares
Les accusations d’exactions à l'encontre des soldats de l’armée malienne dans l’ouest et le centre du Mali se multiplient. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a accusé, ce mercredi 23 janvier, des soldats maliens d’avoir perpétré « une série d’exécutions sommaires » et réclamé la création « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante. La France appelle l’armée malienne à la « vigilance ».
La FIDH se dit fortement préoccupée par la multiplication des exécutions sommaires et autres violations des droits humains commises par des soldats de l’armée malienne, en guerre avec la France contre des groupes islamistes armés au Mali depuis treize jours.
Après avoir enquêté sur ces cas, l’organisation de défense des droits de l’homme indique que ces exactions ont été commises à partir du jeudi 10 janvier 2013, particulièrement à Sévaré, Mopti, Nioro et d’autres localités situées dans les zones d’affrontements. La FIDH réclame la mise en place « immédiate » d’une commission d’enquête indépendante afin d’établir l’ampleur des faits et sanctionner les auteurs.
A Sévaré, à 650 km au nord-est de Bamako, au moins 11 personnes ont été exécutées dans le camp militaire, à proximité de la gare routière et près de l’hôpital, précise la FIDH qui ajoute que des informations crédibles font état d’une vingtaine d’autres cas d’exécutions dans la même localité où « les corps auraient été enterrés en toute hâte ».
Dans la région de Nioro (ouest), des Maliens d’origine touarègue ont été exécutés par des soldats maliens, affirme l’ONG qui fait aussi état de l’enlèvement de l’imam Cheik Hama Alourou par des militaires maliens, le 21 janvier, à Gnimi Gnama, un village entre Bore et Douentza (à l’est de Sévaré).
A Bamako, la FIDH dénonce par ailleurs des « actes de pillages et d’intimidations » commis par l’armée malienne lors de perquisitions, dans la semaine du 14 janvier.
Selon Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, actuellement au Mali, interviewé par RFI, ces exactions visent tout particulièrement les communautés arabe et touarègue, très largement majoritaires au sein des groupes islamistes armés.
Florent Geel
Responsable Afrique de la FIDH
Il y a, très clairement, un ciblage de certaines populations, en l’occurrence les Touaregs ou assimilés.
Écouter (01:01)
23/01/2013 par Marie-Pierre Olphand
La France appelle à une extrême « vigilance »
La France prend très au sérieux les risques d’exactions qui pourraient être perpétrées pendant les opérations militaires en cours au Mali. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé, ce mercredi 23 janvier, l’encadrement de l’armée malienne à être « extrêmement vigilant » envers ces risques car leur « honneur est en cause ».
Jean-Yves Le Drian
Ministre français de la Défense
Les Touaregs sont nos amis, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement.
Écouter (00:45)
23/01/2013 par RFI
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