TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
dimanche 20 janvier 2013
Le mot qui fâche, les Touaregs et les renvois
Le mot qui fâche, les Touaregs et les renvois
Valérie de Graffenried
Un soldat malien sur la route de Mopti le 19 janvier 2013 (FRED DUFOUR / AFP)
«Eco-fascistes». C’est le mot qui fâche. Invité à un séminaire du groupe parlementaire du PDC qui s’est tenu le vendredi 11 janvier à Flüeli Ranft, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Yves Rossier aurait choqué une partie de son public
C’est la SonntagsZeitung qui relate l’affaire. Le PDC critique depuis des semaines la position ferme du Département fédéral des Affaires étrangères sur l’Union européenne et voilà que le langage d’Yves Rossier gêne. En évoquant, lors de son discours, les votations difficiles à venir, il a dénoncé les propos des initiants d’Ecopop, initiative qui veut limiter la surpopulation, en les qualifiant d’«éco-fascistes». Un murmure désapprobateur a aussitôt parcouru l’assemblée. La conseillère nationale Kathy Ricklin (PDC/ZH) l’a particulièrement mal pris. Et considère qu’un Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères qui s’adonne à de tels propos est un «facteur de risque en politique extérieure». «On doit se poser la question si Monsieur Rossier risque aussi de se laisser aller à des déclarations dommageables lors de négociations importantes», commente-t-elle. D’autres démocrates-chrétiens interrogés par le journal se montrent tout aussi critiques. «Il minimise les problèmes dans nos relations avec l’UE», commente par exemple Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL). Le principal concerné n’a pas voulu commenter ce que certains considèrent comme un dérapage verbal, indiquant que la réunion n’était ni publique ni diplomatique. L’hebdomadaire souligne que ces attaques masquent en fait des divergences internes au sein du PDC à propos de l’Europe: ils peinent à avaler que Doris Leuthard n’ait pas obtenu, ni de Didier Burkhalter, ni d’Yves Rossier, des concessions sur l’accord-cadre avec l’UE pour faire passer son accord sur l’électricité.
Il est aussi question d’Yves Rossier dans l’hebdomadaire Der Sonntag. Mais de façon plus amène. C’est le rôle de la Suisse dans le dossier malien qui intéresse le journal. La Suisse négocie toujours au Mali, en dépit des opérations militaires en cours dans le pays, confirme le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Berne appuie toujours sur place les efforts de médiation. Les autorités suisses ont décidé de maintenir le dialogue autant avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qu’avec le Mouvement national touareg de libération de l’Azawad (MLNA), qui ne possède pas à proprement parler de forces militaires positionnées dans le nord du pays. Bien sûr, la médiation suisse requiert des conditions, insiste Yves Rossier: «le non-recours au terrorisme, aucune charia et la reconnaissance de l’unité du territoire du Mali avec des droits pour les minorités».Il précise que les négociations menées entre le gouvernement malien, d’un côté, et les touareg du MLNA, de l’autre, ont été suspendues en décembre alors qu’une solution était à bout touchant. «Le jour de la signature, les islamistes d’Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam) ont fait marche arrière. Ils ont quitté la table des négociations et ont commencé à attaquer le sud du Mali», souligne le Secrétaire d’Etat, qui juge l’intervention militaire française «légitime». Si les insurgés islamistes avaient pris Mopti, au nord de Bamako, «la route leur était libre ensuite pour conquérir la capitale». Cela aurait provoqué un «bain de sang»
La NZZ am Sonntag consacre aussi sa Une au rôle des diplomates suisses dans les négociations au Mali, en interviewant Claude Wild, l’ambassadeur responsable de la Division Sécurité humaine au Département fédéral des Affaires étrangères. L’ambassadeur confirme lui aussi que la Suisse, qui oeuvre au Mali comme médiateur depuis 2009, a des contacts avec des représentants des Touareg du MLNA au Nord, mais pas avec des djihadistes radicaux. «Nous recevons des remerciements de plusieurs Etats pour nos efforts de médiation», dit-il. «Et on nous encourage, les Etats-Unis et la France notamment, de poursuivre notre engagement». Tout comme Yves Rossier, Claude Wild qualifie l’intervention française contre les groupes terroristes de «légitime». La médiation suisse, qui appuie le Burkina Faso, est devenue plus difficile ces derniers temps, admet-il. «Elle est d’autant plus importante, pour maintenir le dialogue pour le futur du pays». Environ 60 Suisses se trouvent encore au Mali. Il rappelle que les personnes avec qui la Suisse maintient des contacts ne sont aujourd’hui «plus en guerre»: «les touareg du MLNA ont bien entamé l’insurrection armée en 2012, mais ils ont rapidement été dépassés par les djihadistes et soutiennent aujourd’hui l’intervention française».
Autre sujet, la thématique des renvois de requérants déboutés ou étrangers clandestins. Alors qu’une conférence nationale sur l’asile pilotée par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga se tient lundi à Berne, la SonntagsZeitung souligne qu’une nouvelle répartition pour renvoyer les déboutés devrait être mise en place pour décharger Zurich. Actuellement, 80% des expulsions par avion - environ 6000 renvois par an - se font en effet depuis l’aéroport de Zurich-Kloten. Un groupe de travail de la Conférence des directeurs cantonaux de Justice et Police a décidé lors d’une récente réunion de proposer une nouvelle clé de répartition: dorénavant les autres cantons disposant d’un aéroport devraient se partager l’exécution de 10% des renvois en plus. Ce qui concernerait environ 800 personnes. Genève et Berne sont concernés. Genève assure actuellement 18% des renvois. L’aéroport de Bâle-Mulhouse pourrait aussi être concerné, mais pas celui de Lugano, qui ne dispose pas de lignes internationales. Le conseiller d’Etat zurichois Mario Fehr est satisfait: «Je salue le fait que des représentants d’autres cantons aéroportuaires se déclarent prêts à assurer plus de renvois». Les détails devraient être décidés dans les mois à venir. 97% des expulsions par voie aérienne se font par des avions de ligne, 3% par vols spéciaux. Face à l’augmentation du nombre de renvois, liée à la hausse importante des demandes d’asile (près de 29 000 requêtes en 2011), le canton de Zurich n’arrive plus à suivre. Et doit aussi, comme Genève, prévoir de nouvelles places de détention administrative pour y placer les requérants déboutés en vue d’un renvoi.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d0ab1aa2-62f3-11e2-9cd5-e7e0ade889ce%7C1#.UPxsVB1dNSE
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