mercredi 16 janvier 2013

Algérie : les auteurs de la prise d'otages exigent le retrait de la France du Mali

ALGÉRIE - Article publié le : mercredi 16 janvier 2013 - Dernière modification le : mercredi 16 janvier 2013 RFI
Le site pétrolier BP d'In Amenas où sont retenus les otages. REUTERS/Kjetil Alsvik / Statoil/Handout Par RFI Les jihadistes qui ont mené, ce mercredi matin 16 janvier, une opération contre des installations du groupe BP dans la région d’In Amenas dans le sud-est de l'Algérie, se réclament d’un groupe lié à al-Qaïda et disent venir du nord du Mali. L’opération serait toujours en cours, les islamistes revendiquent la capture de 41 Occidentaux. (Article actualisé régulièrement.) Anne Giudicelli Responsable du cabinet Terrorisc, spécialiste du monde arabe et musulman C'est une opération d'envergure qui apparaît comme étant le fruit d'un travail préalable et donc de préparation. Écouter (06:59) 16/01/2013 par Jean-Baptiste Letondeur Les ravisseurs réclament « l'arrêt de l'agression » au Mali, selon un communiqué de la brigade d'Aqmi qui a revendiqué l'attaque. Par l'intermédiaire de l'agence mauritanienne Nouakchott Information, les islamistes se livrent à un chantage. La brigade demande à la France de cesser immédiatement son intervention militaire au Mali, et s'engage en contrepartie à ne pas s'en prendre aux 41 otages occidentaux qu'elle affirme détenir. Ce nombre d'otages n'est pas encore confirmé de source indépendante. Le Premier ministre norvégien a néanmoins confirmé que treize de ses ressortissants avaient été capturés. Washington, Dublin et Tokyo ont également confirmé la présence de ressortissants nationaux parmi les otages. 150 employés algériens de CIS Catering, une société qui assure des prestations de nettoyage et de restauration, ont reçu l'interdiction de quitter le site gazier, selon la direction de la société. Incertitude sur la présence de Français Le géant pétrolier BP a indiqué dans un communiqué, ce mercredi après-midi, qu'un incident sécuritaire était toujours en cours à In Amenas et que des hommes en armes occupaient son site. Dans son deuxième communiqué, la brigade d'Aqmi affirme qu'elle détient donc sept ressortissants américains. Elle ajoute qu'elle a capturé des Français. Le président François Hollande a déclaré, lui, ne pas avoir de certitudes sur d'éventuels nationaux retenus en otage. Il affirme être en liaison permanente avec les autorités algériennes qui « font leur devoir ». François Hollande Président de la République française Tout cela n'est pas sans lien avec l'action que nous menons au Mali. Écouter (00:45) 16/01/2013 par Véronique Rigolet Alger a affirmé qu'un Algérien et un Britannique avaient été tués dans cette attaque, qui a débuté à l'aube. Une information non confirmée par Londres, qui reconnaît néanmoins que plusieurs ressortissants britanniques ont été capturés. Représailles On ignore pour l'heure si les otages sont retenus ou non sur un même lieu. La situation est confuse et évolutive. D'après le ministère de l'Intérieur algérien, l'attaque s'est déroulée en deux temps. La brigade d'Aqmi emmenée par Mokthar Belmokhtar, l'un des chefs historiques d'al-Qaïda au Maghreb islamique, aurait d'abord pris pour cible un bus transportant des employés de BP vers l'aéroport. L'attaque ayant été repoussée, les preneurs d'otages se sont ensuite dirigés vers le site du gisement gazier d'In Amenas dans l'extrême sud-est algérien, à plus de 1 500 kilomètres de la frontière malienne. Les ravisseurs affirment néanmoins venir du nord du Mali et agir en représailles après « l'ingérence de l'Algérie » qui a ouvert son espace aérien aux avions militaires français « qui bombardent le nord du Mali ». S'exprimant à la télévision nationale, le ministre de l'Intérieur algérien Dahou Ould Kablia a, lui, affirmé que les ravisseurs, une vingtaine d'hommes, ne venaient ni du Mali ni de Libye. Désormais, les ravisseurs réclameraient la libération de 100 terroristes détenus en Algérie pour relâcher leurs otages. Mais les autorités algériennes indiquaient mardi soir qu'elles ne négocieraient pas avec les « terroristes ».

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