RFI : Sur nos antennes, le président par interim du Mali, Dioncounda Traoré, a affirmé qu’il fallait discuter avec le MNLA. Est-vous prêt à discuter avec les autorités de Bamako ?
Oui, bien sûr. Tout à fait. Le MNLA reste toujours prêt à discuter avec les autorités de Bamako, bien avant le 17 janvier 21012, et nous continuons toujours à garder la même ligne.
Le président Dioncounda Traoré pose néanmoins certaines conditions, comme l’arrêt de la lutte armée et la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Mali. Etes-vous d’accord avec ces deux préalables ?
Nous avons déjà, unilatéralement depuis le 5 avril 2012, arrêté les hostilités armées. Nous avons encore dit que nous respectons l’intégrité territoriale du Mali.
C'est-à-dire que vous renoncez à la déclaration d’indépendance de l’Azawad, que vous aviez formulée en 2012 ?
Oui, tout à fait. Vous savez, l’indépendance de l’Azawad qui a été déclarée en 2012, c’est une manière de lever la barre haut. Il fallait ça pour que vraiment, Bamako entende bien que nous voulons vraiment quelque chose. Nous attendons quelque chose sur nos territoires.
Il y a quelque temps à Ouagadougou, vous parliez d’autodétermination. Est-ce que ce terme fait toujours partie de votre langage ?
Ce terme ne fait pas partie de notre langage. Aujourd’hui, nous, nous avons clairement dit que nous sommes prêts à dialoguer pour avoir un statut juridique pour le territoire de l’Azawad. Ce n’est pas un statut d’autodétermination.
Est-vous prêt à déposer les armes ?
Nous ne sommes pas au stade de nous dire de déposer les armes, du moment où, d’abord, nous n’avons pas atteint la table des négociations. On n’a signé aucun accord préalable pour dire à X ou à Y de déposer les armes. Et à la fin des négociations ou quand nous atteindrons l’objectif final, l’accord final, c’est à ce moment qu’on saura qui devrait déposer les armes et qui devrait les garder.
Sur nos antennes, le président nigérien Mahamadou Issoufou affirme que le MNLA n’est pas représentatif de l’ensemble des Touaregs, et qu’il est même très minoritaire – pour reprendre ses propos exacts – que pensez-vous de cette position du président nigérien ?
Avec tout le respect que nous avons pour le président nigérien, je pense qu’il confond la représentativité et l’unanimité.
Est-ce que le MNLA se sent aujourd’hui une responsabilité dans cette crise du nord, qui a frappé le Mali pendant une année ?
Nous n’avons aucune responsabilité parce que nos objectifs d’abord, c’est de libérer nos territoires non seulement de cette administration mais aussi de cette armée malienne. Sa plus grande faute que nous lui reprochons, c’est sa complicité avec ces narco-terroristes. Et ensuite, faire la guerre aux narco-terroristes. Et cela déjà, on l’a commencé bien avant que la communauté internationale ne se soit mobilisée pour lutter contre le terrorisme.
Mais quand vous dites que vous n’avez aucune responsabilité dans ce qui s’est passé au Nord, c’est oublier un peu vite que vous avez, avec Aqmi notamment, pris certaines villes, et que d’une certaine façon, vous leur avez ouvert le chemin...
Nous n’avons ouvert le chemin ni à Aqmi ni au Mujao ni à Ansar Dine. Ce qui s’est passé sur le terrain, c’est comme ce qui s’est passé en Tunisie, en Libye. Quand il y a la révolution populaire, les islamistes qui sont là en embuscade vont en profiter pour essayer de prendre le contrôle de la chose. Et c’est ce qui s’est passé, effectivement, chez nous.
Mais en janvier et février 2012, lors notamment de la prise de Ménaka, vous n’étiez pas avec les forces d’Aqmi ?
Pas du tout. Nous n’étions pas avec les forces d’Aqmi. Toutes les attaques que nous avons menées c’est que, Aqmi ou bien Ansar Dine, ou bien le Mujao, rentrent de l’autre côté, par ce qu’ils ont peur que nous soyons plus armés qu’eux, et que nous leur ferons la guerre. Ils savent que dès qu’on aura le pouvoir, nous allons les chasser de notre territoire. Et c’est comme ça que ça s’est passé.
Mais d’une certaine façon, de par l’insurrection du MNLA, vous n’avez pas le sentiment d’avoir fait entrer le loup dans la bergerie ?
Pas du tout. Le loup est déjà dans la bergerie depuis une dizaine d’années. Et puis tout le monde le sait.
Actuellement, à Kidal, vous travaillez de concert avec les forces françaises. Y-a-t-il un accord avec les militaires français ?
Si les militaires français sont venus dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ils savent bien que nous, nous sommes déjà engagés. Ils voient en nous un partenaire idéal, dans ce fait.
Est-ce que ce travail que vous faites avec l’armée française, est le fruit d’une collaboration négociée, discutée avec les militaires français ?
Non, pas du tout. C’est le hasard des événements. Les militaires français savaient que nous sommes à Kidal lorsqu’ils sont arrivés à Kidal. C’est comme ça que les choses ont avancé.
Mais il n’y a pas d’opération commune entre les gens du MNLA et les militaires français ?
Je pense bien qu’il devrait avoir des opérations communes, de partage des renseignements, d’informations.
Est-ce qu’en échange de votre appui, vous avez demandé aux Français une contrepartie ?
Nous ne voyons pas une contrepartie que nous allons demander aux Français, en dehors du fait qu’ils sont venus à notre secours et au secours de tout le Mali, pour chasser ces terroristes ou bien pour les exterminer.
Pourquoi le MNLA ne veut pas que l’armée malienne se déploie à Kidal ?
Parce que c’est illogique que l’armée malienne se déploie dans les zones où se trouve le MNLA, du moment où nous avions convié ensemble la cessation des hostilités entre nous et le Mali. Et nous devrons poursuivre un dialogue, tant que ce dialogue n’a pas été poursuivi, il est illogique de voir une armée malienne avec une armée du MNLA sur un même front.
Mais si vous reconnaissez l’intégrité territoriale du Mali, si vous reconnaissez la République du Mali, vous ne pouvez pas empêcher l’armée malienne de se déployer sur l’ensemble du territoire !
Il faudra aussi que le Mali considère que notre armée est issue de la plus grande partie de l’armée malienne, aujourd’hui le grand Mali que nous voulons construire tous ensemble.
Oui, bien sûr. Tout à fait. Le MNLA reste toujours prêt à discuter avec les autorités de Bamako, bien avant le 17 janvier 21012, et nous continuons toujours à garder la même ligne.
Le président Dioncounda Traoré pose néanmoins certaines conditions, comme l’arrêt de la lutte armée et la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Mali. Etes-vous d’accord avec ces deux préalables ?
Nous avons déjà, unilatéralement depuis le 5 avril 2012, arrêté les hostilités armées. Nous avons encore dit que nous respectons l’intégrité territoriale du Mali.
C'est-à-dire que vous renoncez à la déclaration d’indépendance de l’Azawad, que vous aviez formulée en 2012 ?
Oui, tout à fait. Vous savez, l’indépendance de l’Azawad qui a été déclarée en 2012, c’est une manière de lever la barre haut. Il fallait ça pour que vraiment, Bamako entende bien que nous voulons vraiment quelque chose. Nous attendons quelque chose sur nos territoires.
Il y a quelque temps à Ouagadougou, vous parliez d’autodétermination. Est-ce que ce terme fait toujours partie de votre langage ?
Ce terme ne fait pas partie de notre langage. Aujourd’hui, nous, nous avons clairement dit que nous sommes prêts à dialoguer pour avoir un statut juridique pour le territoire de l’Azawad. Ce n’est pas un statut d’autodétermination.
Est-vous prêt à déposer les armes ?
Nous ne sommes pas au stade de nous dire de déposer les armes, du moment où, d’abord, nous n’avons pas atteint la table des négociations. On n’a signé aucun accord préalable pour dire à X ou à Y de déposer les armes. Et à la fin des négociations ou quand nous atteindrons l’objectif final, l’accord final, c’est à ce moment qu’on saura qui devrait déposer les armes et qui devrait les garder.
Sur nos antennes, le président nigérien Mahamadou Issoufou affirme que le MNLA n’est pas représentatif de l’ensemble des Touaregs, et qu’il est même très minoritaire – pour reprendre ses propos exacts – que pensez-vous de cette position du président nigérien ?
Avec tout le respect que nous avons pour le président nigérien, je pense qu’il confond la représentativité et l’unanimité.
Est-ce que le MNLA se sent aujourd’hui une responsabilité dans cette crise du nord, qui a frappé le Mali pendant une année ?
Nous n’avons aucune responsabilité parce que nos objectifs d’abord, c’est de libérer nos territoires non seulement de cette administration mais aussi de cette armée malienne. Sa plus grande faute que nous lui reprochons, c’est sa complicité avec ces narco-terroristes. Et ensuite, faire la guerre aux narco-terroristes. Et cela déjà, on l’a commencé bien avant que la communauté internationale ne se soit mobilisée pour lutter contre le terrorisme.
Mais quand vous dites que vous n’avez aucune responsabilité dans ce qui s’est passé au Nord, c’est oublier un peu vite que vous avez, avec Aqmi notamment, pris certaines villes, et que d’une certaine façon, vous leur avez ouvert le chemin...
Nous n’avons ouvert le chemin ni à Aqmi ni au Mujao ni à Ansar Dine. Ce qui s’est passé sur le terrain, c’est comme ce qui s’est passé en Tunisie, en Libye. Quand il y a la révolution populaire, les islamistes qui sont là en embuscade vont en profiter pour essayer de prendre le contrôle de la chose. Et c’est ce qui s’est passé, effectivement, chez nous.
Mais en janvier et février 2012, lors notamment de la prise de Ménaka, vous n’étiez pas avec les forces d’Aqmi ?
Pas du tout. Nous n’étions pas avec les forces d’Aqmi. Toutes les attaques que nous avons menées c’est que, Aqmi ou bien Ansar Dine, ou bien le Mujao, rentrent de l’autre côté, par ce qu’ils ont peur que nous soyons plus armés qu’eux, et que nous leur ferons la guerre. Ils savent que dès qu’on aura le pouvoir, nous allons les chasser de notre territoire. Et c’est comme ça que ça s’est passé.
Mais d’une certaine façon, de par l’insurrection du MNLA, vous n’avez pas le sentiment d’avoir fait entrer le loup dans la bergerie ?
Pas du tout. Le loup est déjà dans la bergerie depuis une dizaine d’années. Et puis tout le monde le sait.
Actuellement, à Kidal, vous travaillez de concert avec les forces françaises. Y-a-t-il un accord avec les militaires français ?
Si les militaires français sont venus dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ils savent bien que nous, nous sommes déjà engagés. Ils voient en nous un partenaire idéal, dans ce fait.
Est-ce que ce travail que vous faites avec l’armée française, est le fruit d’une collaboration négociée, discutée avec les militaires français ?
Non, pas du tout. C’est le hasard des événements. Les militaires français savaient que nous sommes à Kidal lorsqu’ils sont arrivés à Kidal. C’est comme ça que les choses ont avancé.
Mais il n’y a pas d’opération commune entre les gens du MNLA et les militaires français ?
Je pense bien qu’il devrait avoir des opérations communes, de partage des renseignements, d’informations.
Est-ce qu’en échange de votre appui, vous avez demandé aux Français une contrepartie ?
Nous ne voyons pas une contrepartie que nous allons demander aux Français, en dehors du fait qu’ils sont venus à notre secours et au secours de tout le Mali, pour chasser ces terroristes ou bien pour les exterminer.
Pourquoi le MNLA ne veut pas que l’armée malienne se déploie à Kidal ?
Parce que c’est illogique que l’armée malienne se déploie dans les zones où se trouve le MNLA, du moment où nous avions convié ensemble la cessation des hostilités entre nous et le Mali. Et nous devrons poursuivre un dialogue, tant que ce dialogue n’a pas été poursuivi, il est illogique de voir une armée malienne avec une armée du MNLA sur un même front.
Mais si vous reconnaissez l’intégrité territoriale du Mali, si vous reconnaissez la République du Mali, vous ne pouvez pas empêcher l’armée malienne de se déployer sur l’ensemble du territoire !
Il faudra aussi que le Mali considère que notre armée est issue de la plus grande partie de l’armée malienne, aujourd’hui le grand Mali que nous voulons construire tous ensemble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire