dimanche 24 février 2013

Mali : de nouveaux combats dans le Nord entre les Touaregs du MNLA et un groupe armé près de Tessalit


MALI - 
Article publié le : dimanche 24 février 2013 - Dernière modification le : dimanche 24 février 2013

Mali : de nouveaux combats dans le Nord entre les Touaregs du MNLA et un groupe armé près de Tessalit

Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali.
Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali.
RFI/Moussa Kaka

Par RFI
De nouveaux combats ont opposé le 23 février les rebelles touaregs du MNLA et un groupe armé à In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière algérienne dans le nord du Mali. Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, autonomiste) a affirmé avoir lancé une attaque contre le groupe touareg pour venger des exactions commises contre les Arabes dans la zone. Le MNLA, lui, assure que les assaillants sont des « terroristes » menés entre autres par des chefs du Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest. Selon RFI, l'aviation francaise est intervenue à In-Khalil, elle aurait ouvert le feu sur l'un des véhicules des assaillants.
 

Les agresseurs ont attaqué aux premières heures du jour avec plusieurs dizaines de véhicules. Le Mouvement arabe de l'Azawad qui a revendiqué l'attaque, accuse les rebelles du MNLA d'exactions et de pillages contre les arabes maliens Mohamed el Ramadan est le chargé des relations extérieures du MAA : « On affirme que ceux qui ont attaqué la localité de Khalil sont des éléments du MAA. Car le Mouvement arabe de l’Azawad est victime avant tout de terrorisme. Nous, nous n’avons aucun lien avec le terrorisme ».
Les combats s'apparenteraient donc à une opération de représailles. Mais cette version est démentie par le MNLA. Selon Ibrahim ag Mohamed Assaleh ; le porte-parole de la rébellion touarègue, les assaillants étaient des « terroristes jihadistes » : « Le Mouvement arabe de l’Azawad a existé un moment puis a disparu. Sur la la liste des officiers qui dirigent l’attaque, le premier est Oumar Ould Hamahra, le numéro deux du Mujao, le second Hussein Ghoulam, est chef d’état-major. A la dernière minute, l’armée française est intervenue ».
L'aviation française a effectivement détruit un véhicule des assaillants dans l'après midi
Le MAA confirme le bombardement. De son côté, le Mujao est resté silencieux sur les affrontements d'hier.
Réactions
Les affrontements se sont donc déroulés tout près de la frontière algérienne et la proximité des combats inquiète Alger. Le président Bouteflika a indiqué hier que la situation au Mali menaçait la sécurité dans son pays.
Par ailleurs, la France a mis en garde samedi contre des risques d'attentat ou d'enlèvement au Bénin, et demandé à ses ressortissants d'observer une « vigilance accrue » dans ce pays. Le Bénin doit participer à la Misma ( la Mission internationale de soutien au Mali ) à hauteur de quelque 650 hommes.
Pertes tchadiennes
Au lendemain des affrontements entre les jihadistes et l’armée tchadienne près des grottes de l’Adrar des Ifoghas, on apprend que le nombre de militaires tchadiens tués pourrait être revu à la hausse. Un premier bilan faisait état de treize morts mais samedi après midi, un commandant de bataillon, touché pendant les affrontements est mort des suites de ses blessures.
De source militaire, on confirme aussi la mort de plusieurs officiers de haut rang dont le commandant Abdel Aziz Hassane Adam. Il était directeur-adjoint de la Direction des actions réservées à la DGSSIE, la garde présidentielle. Pas de commentaire officiellement à Ndjamena.
Dans un message rendu public samedi soir, le président intérimaire malien Dioncounda Traoré a exprimé à son homologue tchadien Idriss Deby Itno la « profonde affliction » et la « grande tristesse » du Mali à la suite de ces décès.

Bientôt des drones américains au Niger
Avec notre correspondant à Washington, Jean-louis Pourtet
Les troupes françaises, maliennes et africaines, devraient pouvoir bénéficier désormais sur le champ de bataille du soutien de drones américains Predators. Le président Obama a informé le Congrès qu’il y avait maintenant une centaine de militaires américains au Niger pour installer une base de drones qui surveilleront les activités d’al-Qaïda dans la région sahélienne.

Les Etats-Unis accroissent leur présence en Afrique. Ils avaient déjà des bases de drones à Djibouti et en Ethiopie, mais elles sont trop éloignées de la région sahélienne où les jihadistes intensifient leurs opérations. L’administration Obama a donc signé récemment un accord avec le Niger pour pouvoir y installer une base d’avions sans pilote. Ceux-ci seront utilisés pour fournir aux forces françaises des renseignements sur les mouvements d’al-Qaïda et ses alliés au Mali.
Quarante soldats sont partis mercredi au Niger pour rejoindre une soixantaine d’autres déjà sur place. Des effectifs qui pourraient augmenter dans l’avenir. Une partie est composée de spécialistes des drones, et l’autre est chargée de la protection de la base. Celle-ci sera installée au départ à Niamey, bien que les Américains préféreraient Agadez, plus proche de la zone des combats.
Pour des raisons de logistique, ce n’est pas possible dans l’immédiat. Les drones, pour le moment, ne seront pas armés, et effectueront uniquement des missions de surveillance. Mais Washington n’exclut pas de les équiper pour des missions létales si la guérilla s’étend. Commentaire de Johnie Carson, le Monsieur Afrique américain : « Il est incontestable qu’al-Qaïda n’a pas été battue, mais elle a été sérieusement affaiblie ».
Les Etats-Unis ne peuvent aider directement le Mali, la loi leur interdisant de fournir de l’assistance à un pays n’ayant pas un gouvernement démocratique. Le secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique a déclaré que l’aide pourrait reprendre immédiatement si la démocratie est restaurée lors des élections prévues en principe en juillet.

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