L'information a été livrée par Paris Match, lui même informé par le MNLA
ABOU ZEID, L'ÉMIR D'AQMI SERAIT MORT
28 FÉVRIER 2013 | Paris Match | Alfred de Montesquiou
Un des principaux chefs d’al-Qaïda au Sahara aurait été tué par les
forces françaises au nord du Mali, selon la rébellion touarègue, ainsi
que des notables locaux.
Après un raid aérien de l’armée
française, Abdelhamid Abou Zeid, « émir » important d’AQMI et principal
preneur d’otages, aurait été trouvé mort le samedi 23 février dans la
zone d’In Sensa, près de Tigharghar, sur les versants de la chaîne
montagneuse de l’Adrar des Ifoghas. La nouvelle, révélée jeudi, n’a pas
été confirmée par l’armée française. « Nous n’avons aucune information
spécifique sur cette personne » a indiqué le colonel Thierry Burkhard,
porte-parole des armées. Il a néanmoins confirmé qu’un raid aérien
français dans la zone d’In Sensa avait détruit six véhicules identifiés
comme étant des objectifs militaires.
Les cadres dirigeants du
mouvement rebelle touareg MNLA (Mouvement national de libération de
l’Azawad), ainsi que des notables de la ville de Kidal, affirment que 45
combattants d’AQMI et du groupe islamiste Ansar ad-Dine auraient trouvé
la mort durant le raid français. Le MNLA indique en outre que ses
combattants, qui épaulent les Forces Spéciales françaises dans le
désert, auraient ensuite fait sept prisonniers parmi les survivants du
raid.
"IL EST MORT ET ENTERRÉ"
Les sept prisonniers,
pris par les Touaregs et les Forces Spéciales, seraient quatre Maliens,
un Algérien, un Mauritanien et un homme du Front Polisario. L’un d’entre
eux, Seden Ag Hita, est un personnage connu dans le nord du Mali.
Ancien sergent-chef de la garde nationale malienne, il avait fait
défection pour rejoindre le groupe islamiste Ansar ad-Dine avant de
rallier les katibas d’AQMI. Aujourd’hui détenu à Kidal, Seden aurait
apporté la preuve du décès d’Abou Zeid durant le raid français.
« C’est une certitude, il est mort et enterré » indique aussi un
notable important de Kidal, ayant accès aux prisonniers. En Algérie, les
services de renseignements, d’habitude très informés, indiquaient jeudi
ne pas pouvoir entièrement confirmer l’information. « Nous avons de
bonnes raisons de penser qu’il est mort, mais ça pourrait être une
fausse nouvelle pour brouiller les pistes et ménager sa fuite », indique
un responsable algérien. A Paris, l'entourage du ministre de la Défense
signalait être au courant de l’information, sans pouvoir immédiatement
la confirmer.
Abou Zeid détenait notamment les otages français
et africains de la société Areva. Mais selon les notables de la région
de Kidal, et le MNLA, ces otages ne seraient plus dans la zone de
l’Adrar de Ifoghas. Confiés par Abou Zeid au commandant d’AQMI pour le «
Grand Sud », Yahya Abou El Hammam, la plupart des otages seraient
répartis par petits groupes cachés dans le désert au nord de Tombouctou.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire