Azawad: Rassemblement réussi du collectif des Amazighe de France en soutien aux Touareg et à l'Azawad
20/02/2013 - 01:17
PARIS (SIWEL) — La manifestation, transformée en rassemblement, a réuni bon nombre d'organisations amazighes allant des ONG, aux associations culturelles et aux mouvements politique Amazighs, tous réunis sous la bannière de la défense de l'un des leurs. C'est environ 300 personnes qui ont répondu à l'appel du Collectif des Amazighs de France pour apporter leur soutien au peuple Touareg et à l'Azawad. La manifestation prévue au départ n'a finalement pas été autorisée "personnes n'a jamais été autorisé à faire une manifestation au quai d'Orsay" ont répondu les services de la préfecture, mais deux jours seulement avant l'évènement. Le Collectif a décidé de maintenir l'appel et de se contenter, pour cette fois, d'un rassemblement en se promettant de poursuivre leur mobilisation car les massacres se poursuivent sur les civils azawadiens.
Rassemblement du collectif des Amazighs de France en soutien à l'Azawad lors de la lecture de la lettre adressée à Laurent Fabius.(PH/DR)
Les drapeaux amazighs étaient présents en masse. Beaucoup de manifestants étaient enveloppés dans leur drapeaux aux couleur de Tamazgha, l'antique Numidie (Berbérie). Il y avait également le drapeau Corse et le drapeau Kurde qui flottaient au côté du drapeau Amazigh et du drapeau de l'Azawad. Le collectif a confectionné deux grandes banderoles sur lesquelles ont pouvait lire, " Les Amazighs de France avec l'Azawad", et "Azawad souverain, ni Aqmi ni Mali". Sur un grand nombre de pancartes étaient inscrit des mots d'ordre favorable à l'Azawad, au MNLA et aux Touaregs, un des peuples amazighs qui vivent depuis des millénaires dans tout le quart Nord-Ouest de l'Afrique (Afrique du Nord + Sahel).
L'objectif de la manifestation, finalement interdite, était d’interpeller la France officielle sur ses lourdes responsabilités, celles d'hier et celles d'aujourd'hui, dans le drame que vit l'Azawad depuis le découpage colonial, de même que dans les massacres que subissent actuellement les civils azawadiens, victimes des exactions de l'armée malienne sans que rien ne soit fait pour les en empêcher, et même pire que cela puisque c'est bien l'armée française qui ouvre la voie aux soldats maliens qui s'en donnent à cœur joie pour massacrer des centaines de civils.
Les principaux slogans du rassemblement étaient "Halte au néocolonialisme", "Non à la France, Non aux islamistes, Non au Mali", "Pour un Etat fédéral amazigh, fin des frontières coloniales", "Décolonisons Tamazgha", "MNLA seul représentant légitime de l'Azawad". Une grande pancarte était réservée à Abdoul Karim Ag Matafa, enlevé à Ménaka, par l'armée malienne dans des circonstances très obscures qui mettent en jeu la complicité de la France. Abdoul Karim Ag Matafa a été enlevé avec trois combattants du MNLA suite à un RDV avec un officier français, comme le stipule un communiqué du MNLA qui a été depuis suspendu en attendant la suite de ce trouble évènement. Sur une autre pancarte, on pouvait lire "la France livre nos frères pour le pétrole et l'uranium".
Ce samedi, le 16 février, à l'appel du collectif de soutien à l'Azawad, les azawadiens et le MNLA ont bénéficié du soutien des amazighs mais aussi de bon nombre de peuples, dont le peuple kurde. Sur une affiche plastifiée, on pouvait lire "le peuple kurde solidaire du peuple amazigh dans son combat pour l'égalité". Les représentants du Kurdistan n'ont pas pu prendre la parole pour exprimer leur soutien en raison d'une autre manifestation en faveur des kurdes de Syrie mais ils ont tenus à venir apporter leur soutien avant d'aller rejoindre la manifestation kurde. Il y avait également la présence d'artistes kabyles tel que Malika Domrane et Tenna, venues apporter leur soutien à la cause de l'Azawad.
Le rassemblement a débuté par la lecture de la lettre rédigée par le collectif et remise au cabinet de Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères. C'est Nadia Ouldsaid, membre du collectif des Amazighs de France qui a lu cette lettre dans laquelle il était précisé que l'Azawad avait été "discriminé par la France dans la mesure où il n'avait jamais bénéficié d'aucune aide dans la lutte qu'il mène seul, depuis des années, contre le terrorisme." réduisant ainsi le MNLA "à affronter seul une coalition d'islamo-terroristes et de narcotrafiquants qui sévissent dans l'Azawad depuis plus de 10 ans à l'ombre des régimes maliens."
La lettre souligne également que les Amazighs de France, considèrent que "la responsabilité de la France est doublement engagée dans le drame que vit le peuple Touareg de même que l'ensemble des communautés de l'Azawad. D'abord dans la création d’un Etat artificiel qui a refusé de tenir compte de la volonté des peuples concernés, notamment du peuple Touareg, puis dans l’opération Serval puisque celle-ci semble prendre l'allure d'un règlement du problème malien qui passerait par le sacrifice des aspirations des Azawadiens livrés à la vengeance du pouvoir malien". Un pouvoir malien dont il convenait par ailleurs de "souligner l'illégitimité institutionnelle, car issu directement d'un coup d'Etat militaire.".
A travers cette lettre, le collectif a également rappelé que le MNLA est un "mouvement démocratique et laïc qui n'a d'autres buts que la défense des droits et des intérêts du peuple de l’Azawad". Des droits "normalement garantis par le droit international relatif au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes". Le collectif a également préconisé "de mettre en place une force d’interposition onusienne comme l'ont suggéré récemment le Président François Hollande et le Vice-Président américain Joe Biden" afin de "garantir la protection des populations" et d'éviter "tout nouveau conflit".
Nadia Ould Said a également demandé à tous les participants de bien vouloir envoyer cette lettre à Laurent Fabius, Ministre français des affaires étrangères, au 37 quai d'Orsay
Le porte parole du MNLA, Mossa Ag Attaher qui devait être là pour cette manifestation n'a pas eu son visa français. C'est Moussa Ag Assarid qui a pris la parole pour représenter l'Azawad. Il a commencé par remercier les amazighs pour leur soutien aux touaregs mais aussi à l'ensemble des composantes de l'Azawad car l'Azawad est effectivement multiple. Puis il a retracé l'Histoire de l'Azawad depuis la première révolte de 1963 en précisant que l'Azawad n'a rien contre le peuple malien qualifié de "peuple frère" mais contre un système qui a marginalisé les populations du Nord qui n'a cessé de vivre au rythme des révoltes pour acquérir le droit à une vie de dignité et de liberté. "Nous ne sommes contre aucun peuple au monde" dira-t-il mais "aujourd'hui il y a bien un risque d'ethnocide , de génocide dans l'Azawad" et "c'est la responsabilité de la France, en premier lieu, et de la communauté internationale, de tout faire pour que cela n'arrive pas". Moussa Ag Assarid est revenu sur les massacre relayé par la presse dans plusieurs localité du Sud comme de l'Azawad: "l'armée malienne est en train de massacrer notre population et c'est suite à la venue de l'armée française dans l'Azawad que l'armée malienne est revenue et commet des massacre sur les populations civiles". Moussa Ag Assarid a attiré l'attention sur les milices ethniques "formée, équipée et lancée pour commettre des crimes déjà commis en 1990". Il a également rappelé l'arrestation de Abdoul Karim Ag mataf et de ses trois compagnons aujourd'hui entre les mains des maliens ou des milices en demandant leur libération immédiate et sans condition. Citant l'Aménokal des Ifoghas, Intalah Ag Attaheri, il dira à propos de la France: "Vous êtes venus nous coloniser et en partant, vous nous avez mis entre les mains du Mali. Aujourd'hui vous revenez et vous devez régler les problèmes qui n'ont jamais été réglés depuis des décennies"
Ensuite plusieurs intervenants se sont succédés à la tribune pour exprimer leur solidarité avec les azawadiens qu'ils soient Touaregs, Peuls, Songhais ou Maures. Parmi les intervenants, il y avait François Alfonsi, président du Friendship euro-amazigh, Ferhat Mehenni, président de l'Anavad, Fathi Nkhlifa, président du Congrès mondial amazigh, Jean Jacob Bicep eurodéputé Europe- Ecologie, Malika Matoub, présidente de la Fondation Matoub Lounes, Mona Bras ,Vice Présidente de Régions et Peuples Solidaires, et Gael Simon, assistant de Paul Molac qui est venu représenter le député français.
Plusieurs représentants d'associations et de mouvement amazighs, dont certains sont membres du collectif, ont également pris la parole pour se porter solidaire de l'Azawad, des Touaregs et du MNLA. Tous ont dénoncé la position de la France qu'ils considèrent à l'unanimité comme étant la principale responsable du drame des Touaregs et de l'Azawad.
Mona Bras ,Vice Présidente de Régions et Peuples Solidaires a rappelé au cours de son allocution que "les breton et les corses sont les premiers peuples à avoir subi la colonisation française et qu'ils continuaient à la subir".
Fathi N Khlifa, le président du Congrès mondial Amazigh, a insisté pour souligner que "Ce qu’il était important de comprendre, c’est que ce qui s’est passé dans l’Azawad ne se réduit pas à quelques rebelles qui ont pris les armes contre l’armée malienne. C’est une vraie révolution". Sur la responsabilité française dans ce drame azawadiens, le président du Congrès mondial amazigh dira "Le gouvernement français savait tout de la corruption du gouvernement malien, de ses liens avec les trafiquants et les groupes armés fondamentalistes. Le Mali n’était qu’un nom : le gouvernement malien n’a jamais existé au Nord. Sinon, comment croyez-vous possible que le MNLA ait pu conquérir tout le Nord en deux mois en 2012 ?". Fathi Nkhlifa précisera par ailleurs que "Le MNLA n’est pas juste un mouvement touareg, il représente tous les gens du Nord. Le vice-président du MNLA est un Songhaï. Mais nous parlons beaucoup des Touaregs parce que ce sont eux qui ont pris les armes et donné leur sang. Ce sont les seuls. Ils se sentent intimement liés à ce territoire."
Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement provisoire kabyle, a rappelé que l'on pouvait "contraindre le MNLA à renoncer à sa déclaration d'indépendance" mais qu' "une fois que la France partira, il n'y aura pas de nouveau Mali, les pratiques anciennes reprendront le dessus". Fustigeant le rôle de la France, il a souligné l'incohérence de ses positions en rappelant que"la France est en train de soutenir aujourd'hui les putschistes qu'elle dénonçait hier". Puis il a rappelé le rôle nuisible de l'Algérie officielle : "C'est par peur de la contagion de l'indépendance de l'Azawad vers l'indépendance de la kabylie que l'Algérie a crée, armé, et financé le Mujao, Ansar Dine", il rajoutera que "l'Aqmi est aussi son œuvre". Poursuivant dans la mise à nu des noirs dessins de l'Algérie officielle, il dira "C'est l'Algérie qui a donné ordre à Ansar Dine d'attaquer Bamako pour précipiter l'intervention française" mais, précise-t-il: "une fois que la France est arrivée, où est Ansar Dine, ou est le Mujao,? il n'y a que le vrai qui reste: le MNLA ! le MNLA est un acteur privilégié, il est légitime et personne ne peut l'enlever de la table des négociations pour le droit à l'autodétermination de l'Azawad". C'est en s'adressant à la France officielle que Ferhat Mehenni termine son propos "Nous souhaiterions que la France comprenne une bonne fois pour toute que les frontières héritées de la colonisation sont un enfer pour les peuples et sont un frein au développement de la démocratie et de la liberté et de la prospérité en Afrique".
François Alfonsi, eurodéputé corse et président du Friendship euro-amazigh, a rappelé à la France officielle que "Les exactions de l’armée malienne et des milices qui lui sont associées engagent la responsabilité de la France". Il a également appelé à la tenue d'une "conférence sur l’avenir de l’Azawad" dans laquelle précise-t-il le MNLA "a toute sa place" François Alfonsi a précisé que "Sur le front militaire, le MLNA participe à l’action aux côtés de l’armée tchadienne et de l’armée française. La presse internationale en a fait état. C’est un fait militaire dont il faut tirer les conséquences politiques. Les autorités françaises ont pris l’initiative de l’intervention militaire, mais elles ne peuvent en rester là. L’initiative militaire doit s’accompagner d’une initiative politique. Une conférence sur l’avenir de l’Azawad doit impérativement être réunie, et c’est à la diplomatie française d’en prendre l’initiative, avec l’appui des organisations internationales majeures comme l’ONU, en associant l’Union Européenne, et en l’ouvrant à toutes les forces parties prenantes de la lutte contre le terrorisme. Le MLNA a toute sa place dans une telle conférence, comme il a aujourd’hui toute sa place dans l’action militaire."
Les interventions des invités étaient entrecoupées de passages musicaux de toutes les régions de la vaste Tamazgha. Des airs Tamashek, Kabyles, Rifains, Chelha, Chaoui ont enchanté les quelques 300 participants et même les services de sécurité ont apprécié le déroulement ordonné du rassemblement malgré la gravité de la situation et le ressentiment Amazigh vis à vis de la France. Il faut toutefois préciser que ce 16 février, la préfecture de police avait accordé deux manifestations, le même jour, à la même heure; mais comme nous dira un des policiers en faction "les manifestations berbères (amazighs) ne posent jamais de problème de sécurité, ce ne sont ni des extrémistes, ni des terroristes".
A la fin du rassemblement de solidarité avec l'Azawad, plusieurs manifestants dont la plupart des membres du collectif des amazighs de France qui ont organisé cette action de solidarité avec l'Azawad sont allé rejoindre, devant l'ambassade du Maroc à Paris, un autre sit in de protestation contre la répression des manifestations amazighes de Hoceïma et d'Agadir.
Le collectif des amazighs de France s'est promis de s'organiser en véritable rempart contre le déni d'existence, la répression et la spoliation de tous les amazighs sur la terre de leurs ancêtres.
En pièce jointe, la lettre adressée à Laurent Fabius, Ministre français des affaires étrangères.
Le collectif des Amazighs de France demande à toutes les bonnes volontés de l'envoyer à leur tour au ministère des affaires étrangères.
zp,
SIWEL 200117 FEV 13
L'objectif de la manifestation, finalement interdite, était d’interpeller la France officielle sur ses lourdes responsabilités, celles d'hier et celles d'aujourd'hui, dans le drame que vit l'Azawad depuis le découpage colonial, de même que dans les massacres que subissent actuellement les civils azawadiens, victimes des exactions de l'armée malienne sans que rien ne soit fait pour les en empêcher, et même pire que cela puisque c'est bien l'armée française qui ouvre la voie aux soldats maliens qui s'en donnent à cœur joie pour massacrer des centaines de civils.
Les principaux slogans du rassemblement étaient "Halte au néocolonialisme", "Non à la France, Non aux islamistes, Non au Mali", "Pour un Etat fédéral amazigh, fin des frontières coloniales", "Décolonisons Tamazgha", "MNLA seul représentant légitime de l'Azawad". Une grande pancarte était réservée à Abdoul Karim Ag Matafa, enlevé à Ménaka, par l'armée malienne dans des circonstances très obscures qui mettent en jeu la complicité de la France. Abdoul Karim Ag Matafa a été enlevé avec trois combattants du MNLA suite à un RDV avec un officier français, comme le stipule un communiqué du MNLA qui a été depuis suspendu en attendant la suite de ce trouble évènement. Sur une autre pancarte, on pouvait lire "la France livre nos frères pour le pétrole et l'uranium".
Ce samedi, le 16 février, à l'appel du collectif de soutien à l'Azawad, les azawadiens et le MNLA ont bénéficié du soutien des amazighs mais aussi de bon nombre de peuples, dont le peuple kurde. Sur une affiche plastifiée, on pouvait lire "le peuple kurde solidaire du peuple amazigh dans son combat pour l'égalité". Les représentants du Kurdistan n'ont pas pu prendre la parole pour exprimer leur soutien en raison d'une autre manifestation en faveur des kurdes de Syrie mais ils ont tenus à venir apporter leur soutien avant d'aller rejoindre la manifestation kurde. Il y avait également la présence d'artistes kabyles tel que Malika Domrane et Tenna, venues apporter leur soutien à la cause de l'Azawad.
Le rassemblement a débuté par la lecture de la lettre rédigée par le collectif et remise au cabinet de Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères. C'est Nadia Ouldsaid, membre du collectif des Amazighs de France qui a lu cette lettre dans laquelle il était précisé que l'Azawad avait été "discriminé par la France dans la mesure où il n'avait jamais bénéficié d'aucune aide dans la lutte qu'il mène seul, depuis des années, contre le terrorisme." réduisant ainsi le MNLA "à affronter seul une coalition d'islamo-terroristes et de narcotrafiquants qui sévissent dans l'Azawad depuis plus de 10 ans à l'ombre des régimes maliens."
La lettre souligne également que les Amazighs de France, considèrent que "la responsabilité de la France est doublement engagée dans le drame que vit le peuple Touareg de même que l'ensemble des communautés de l'Azawad. D'abord dans la création d’un Etat artificiel qui a refusé de tenir compte de la volonté des peuples concernés, notamment du peuple Touareg, puis dans l’opération Serval puisque celle-ci semble prendre l'allure d'un règlement du problème malien qui passerait par le sacrifice des aspirations des Azawadiens livrés à la vengeance du pouvoir malien". Un pouvoir malien dont il convenait par ailleurs de "souligner l'illégitimité institutionnelle, car issu directement d'un coup d'Etat militaire.".
A travers cette lettre, le collectif a également rappelé que le MNLA est un "mouvement démocratique et laïc qui n'a d'autres buts que la défense des droits et des intérêts du peuple de l’Azawad". Des droits "normalement garantis par le droit international relatif au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes". Le collectif a également préconisé "de mettre en place une force d’interposition onusienne comme l'ont suggéré récemment le Président François Hollande et le Vice-Président américain Joe Biden" afin de "garantir la protection des populations" et d'éviter "tout nouveau conflit".
Nadia Ould Said a également demandé à tous les participants de bien vouloir envoyer cette lettre à Laurent Fabius, Ministre français des affaires étrangères, au 37 quai d'Orsay
Le porte parole du MNLA, Mossa Ag Attaher qui devait être là pour cette manifestation n'a pas eu son visa français. C'est Moussa Ag Assarid qui a pris la parole pour représenter l'Azawad. Il a commencé par remercier les amazighs pour leur soutien aux touaregs mais aussi à l'ensemble des composantes de l'Azawad car l'Azawad est effectivement multiple. Puis il a retracé l'Histoire de l'Azawad depuis la première révolte de 1963 en précisant que l'Azawad n'a rien contre le peuple malien qualifié de "peuple frère" mais contre un système qui a marginalisé les populations du Nord qui n'a cessé de vivre au rythme des révoltes pour acquérir le droit à une vie de dignité et de liberté. "Nous ne sommes contre aucun peuple au monde" dira-t-il mais "aujourd'hui il y a bien un risque d'ethnocide , de génocide dans l'Azawad" et "c'est la responsabilité de la France, en premier lieu, et de la communauté internationale, de tout faire pour que cela n'arrive pas". Moussa Ag Assarid est revenu sur les massacre relayé par la presse dans plusieurs localité du Sud comme de l'Azawad: "l'armée malienne est en train de massacrer notre population et c'est suite à la venue de l'armée française dans l'Azawad que l'armée malienne est revenue et commet des massacre sur les populations civiles". Moussa Ag Assarid a attiré l'attention sur les milices ethniques "formée, équipée et lancée pour commettre des crimes déjà commis en 1990". Il a également rappelé l'arrestation de Abdoul Karim Ag mataf et de ses trois compagnons aujourd'hui entre les mains des maliens ou des milices en demandant leur libération immédiate et sans condition. Citant l'Aménokal des Ifoghas, Intalah Ag Attaheri, il dira à propos de la France: "Vous êtes venus nous coloniser et en partant, vous nous avez mis entre les mains du Mali. Aujourd'hui vous revenez et vous devez régler les problèmes qui n'ont jamais été réglés depuis des décennies"
Ensuite plusieurs intervenants se sont succédés à la tribune pour exprimer leur solidarité avec les azawadiens qu'ils soient Touaregs, Peuls, Songhais ou Maures. Parmi les intervenants, il y avait François Alfonsi, président du Friendship euro-amazigh, Ferhat Mehenni, président de l'Anavad, Fathi Nkhlifa, président du Congrès mondial amazigh, Jean Jacob Bicep eurodéputé Europe- Ecologie, Malika Matoub, présidente de la Fondation Matoub Lounes, Mona Bras ,Vice Présidente de Régions et Peuples Solidaires, et Gael Simon, assistant de Paul Molac qui est venu représenter le député français.
Plusieurs représentants d'associations et de mouvement amazighs, dont certains sont membres du collectif, ont également pris la parole pour se porter solidaire de l'Azawad, des Touaregs et du MNLA. Tous ont dénoncé la position de la France qu'ils considèrent à l'unanimité comme étant la principale responsable du drame des Touaregs et de l'Azawad.
Mona Bras ,Vice Présidente de Régions et Peuples Solidaires a rappelé au cours de son allocution que "les breton et les corses sont les premiers peuples à avoir subi la colonisation française et qu'ils continuaient à la subir".
Fathi N Khlifa, le président du Congrès mondial Amazigh, a insisté pour souligner que "Ce qu’il était important de comprendre, c’est que ce qui s’est passé dans l’Azawad ne se réduit pas à quelques rebelles qui ont pris les armes contre l’armée malienne. C’est une vraie révolution". Sur la responsabilité française dans ce drame azawadiens, le président du Congrès mondial amazigh dira "Le gouvernement français savait tout de la corruption du gouvernement malien, de ses liens avec les trafiquants et les groupes armés fondamentalistes. Le Mali n’était qu’un nom : le gouvernement malien n’a jamais existé au Nord. Sinon, comment croyez-vous possible que le MNLA ait pu conquérir tout le Nord en deux mois en 2012 ?". Fathi Nkhlifa précisera par ailleurs que "Le MNLA n’est pas juste un mouvement touareg, il représente tous les gens du Nord. Le vice-président du MNLA est un Songhaï. Mais nous parlons beaucoup des Touaregs parce que ce sont eux qui ont pris les armes et donné leur sang. Ce sont les seuls. Ils se sentent intimement liés à ce territoire."
Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement provisoire kabyle, a rappelé que l'on pouvait "contraindre le MNLA à renoncer à sa déclaration d'indépendance" mais qu' "une fois que la France partira, il n'y aura pas de nouveau Mali, les pratiques anciennes reprendront le dessus". Fustigeant le rôle de la France, il a souligné l'incohérence de ses positions en rappelant que"la France est en train de soutenir aujourd'hui les putschistes qu'elle dénonçait hier". Puis il a rappelé le rôle nuisible de l'Algérie officielle : "C'est par peur de la contagion de l'indépendance de l'Azawad vers l'indépendance de la kabylie que l'Algérie a crée, armé, et financé le Mujao, Ansar Dine", il rajoutera que "l'Aqmi est aussi son œuvre". Poursuivant dans la mise à nu des noirs dessins de l'Algérie officielle, il dira "C'est l'Algérie qui a donné ordre à Ansar Dine d'attaquer Bamako pour précipiter l'intervention française" mais, précise-t-il: "une fois que la France est arrivée, où est Ansar Dine, ou est le Mujao,? il n'y a que le vrai qui reste: le MNLA ! le MNLA est un acteur privilégié, il est légitime et personne ne peut l'enlever de la table des négociations pour le droit à l'autodétermination de l'Azawad". C'est en s'adressant à la France officielle que Ferhat Mehenni termine son propos "Nous souhaiterions que la France comprenne une bonne fois pour toute que les frontières héritées de la colonisation sont un enfer pour les peuples et sont un frein au développement de la démocratie et de la liberté et de la prospérité en Afrique".
François Alfonsi, eurodéputé corse et président du Friendship euro-amazigh, a rappelé à la France officielle que "Les exactions de l’armée malienne et des milices qui lui sont associées engagent la responsabilité de la France". Il a également appelé à la tenue d'une "conférence sur l’avenir de l’Azawad" dans laquelle précise-t-il le MNLA "a toute sa place" François Alfonsi a précisé que "Sur le front militaire, le MLNA participe à l’action aux côtés de l’armée tchadienne et de l’armée française. La presse internationale en a fait état. C’est un fait militaire dont il faut tirer les conséquences politiques. Les autorités françaises ont pris l’initiative de l’intervention militaire, mais elles ne peuvent en rester là. L’initiative militaire doit s’accompagner d’une initiative politique. Une conférence sur l’avenir de l’Azawad doit impérativement être réunie, et c’est à la diplomatie française d’en prendre l’initiative, avec l’appui des organisations internationales majeures comme l’ONU, en associant l’Union Européenne, et en l’ouvrant à toutes les forces parties prenantes de la lutte contre le terrorisme. Le MLNA a toute sa place dans une telle conférence, comme il a aujourd’hui toute sa place dans l’action militaire."
Les interventions des invités étaient entrecoupées de passages musicaux de toutes les régions de la vaste Tamazgha. Des airs Tamashek, Kabyles, Rifains, Chelha, Chaoui ont enchanté les quelques 300 participants et même les services de sécurité ont apprécié le déroulement ordonné du rassemblement malgré la gravité de la situation et le ressentiment Amazigh vis à vis de la France. Il faut toutefois préciser que ce 16 février, la préfecture de police avait accordé deux manifestations, le même jour, à la même heure; mais comme nous dira un des policiers en faction "les manifestations berbères (amazighs) ne posent jamais de problème de sécurité, ce ne sont ni des extrémistes, ni des terroristes".
A la fin du rassemblement de solidarité avec l'Azawad, plusieurs manifestants dont la plupart des membres du collectif des amazighs de France qui ont organisé cette action de solidarité avec l'Azawad sont allé rejoindre, devant l'ambassade du Maroc à Paris, un autre sit in de protestation contre la répression des manifestations amazighes de Hoceïma et d'Agadir.
Le collectif des amazighs de France s'est promis de s'organiser en véritable rempart contre le déni d'existence, la répression et la spoliation de tous les amazighs sur la terre de leurs ancêtres.
En pièce jointe, la lettre adressée à Laurent Fabius, Ministre français des affaires étrangères.
Le collectif des Amazighs de France demande à toutes les bonnes volontés de l'envoyer à leur tour au ministère des affaires étrangères.
zp,
SIWEL 200117 FEV 13
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