Plusieurs chefs de tribus, chefs de fractions, chefs de villages, chefs coutumiers, cadres et responsables associatifs ainsi que des leaders d’opinion ont signé une signé une déclaration rendue publique le 21 février 2013 par laquelle ils attirent l’attention sur la situation dramatique que vit l’Azawad.
Ils réitèrent, entre autres, leur "refus total à toute réinstallation de l’armée et de l’administration maliennes, vecteurs d’insécurité, de corruption et de marginalisation des populations de l’Azawad tant qu’un règlement politique en profondeur du conflit n’est pas établi" et renouvellent leur confiance au Mouvement national de libération nationale (MNLA).
Ci-après l’intégralité de la déclaration.
La Rédaction.
Ils réitèrent, entre autres, leur "refus total à toute réinstallation de l’armée et de l’administration maliennes, vecteurs d’insécurité, de corruption et de marginalisation des populations de l’Azawad tant qu’un règlement politique en profondeur du conflit n’est pas établi" et renouvellent leur confiance au Mouvement national de libération nationale (MNLA).
Ci-après l’intégralité de la déclaration.
La Rédaction.
Déclaration des chefs de tribus de la Région de Tombouctou et de la Boucle du Niger
Nous, soussignés,
- Chefs de tribus, de fractions, de villages,
- Chefs coutumiers et religieux,
- Cadres et leaders associatifs,
- Leaders d’opinion,
Vu la situation perpétuellement désastreuse et épisodiquement dramatique dans laquelle est maintenu l’Azawad depuis plus d’un demi siècle dans le cadre de la république du Mali, ex-Soudan français,
Au regard de la profondeur de la crise actuelle qui sévit depuis janvier 2012 dans l’Azawad et au Mali,
Prenant en compte le désir ardent de paix et de sécurité, de développement dans la liberté et la dignité qui anime nos communautés,
Parlant et agissons au nom des populations de la région de Tombouctou et de la Boucle du Niger, sans distinction aucune de communautés, nous...
1. Rappelons :
- Qu’en dépit de notre rattachement par la France à la république du Mali en 1960, les régimes qui se succèdent à Bamako ne nous ont traité qu’avec mépris, dédain et souvent avec violence,
- Notre demande maintes fois réitérée à la France, actrice de premier plan de notre Histoire ainsi qu’à d’autres pays et chercheurs d’apporter les éclairages indispensables (témoignages historiques, politiques, juridiques…) sur ce conflit aux fins de sa résolution définitive,
- Que l’Azawad tout comme le Mali ont extrêmement souffert de ce conflit qui perdure depuis un demi siècle et dont les pertes sont profondément ressenties par toutes les parties.
2. Réaffirmons :
- Notre refus total à toute réinstallation de l’armée et de l’administration maliennes, vecteurs d’insécurité, de corruption et de marginalisation des populations de l’Azawad tant qu’un règlement politique en profondeur du conflit n’est pas établi, - Notre ferme volonté à vivre dignement et librement sur notre territoire et à nous auto gouverner dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali qui reconnaîtrait l’entité de l’Azawad, ses particularités et son droit à disposer de pouvoirs nécessaires pour s’autogérer,
- Notre option irréversible pour le dialogue comme la voie idoine pour résoudre le conflit dans le respect intégral de nos valeurs et traditions, sans les manipulations, ni les supercheries qui ont jusque là servies de méthodes de gestion du conflit (1991, 1992, 2006..), au tant d’accords qui ont certainement respecté l’intégrité territoriale du Mali sans pour autant réussir à mettre fin aux rébellions,
- Notre refus et rejet total de toutes les formes d’intolérance, d’extrémisme et de violence,
- Notre totale adhésion à toute action visant à l’éradication du terrorisme et de toutes les formes de criminalité dans l’Azawad (narco trafic, trafics mafieux…) dans le respect strict des communautés, des personnes ainsi que de leurs biens,
- Notre détermination et notre engagement à contribuer à la lutte anti terroriste et toutes les formes de criminalité organisées selon nos capacités contributives.
3. Demandons :
- à la France et au monde libre de nous soutenir dans notre engagement à combattre effectivement les forces obscurantistes internationales que le Mali a cru bien de promouvoir sur notre territoire afin d’exorciser le démon de la lutte de libération de l’Azawad mais qui se sont malheureusement retournées contre leur "promoteur",
- à la France et à la communauté internationale d’exiger du Mali, la cessation immédiate des exactions de l’armée malienne sur les populations civiles de l’Azawad ainsi que l’arrêt des pillages et du vandalisme des biens des populations civiles de l’Azawad,
- l’ouverture immédiate de négociations entre le MNLA (principal dépositaire de notre confiance pour mener ces négociations) et le gouvernement malien sous la médiation d’une partie neutre choisie de commun accord des parties et en présence d’observateurs impartiaux.
4. Lançons un appel pressant à la communauté internationale afin que :
- soient rétablis dans les meilleurs délais les services sociaux de base (eau, éducation, santé, énergie, télécommunications…) afin de soulager la misère des populations civiles déplacées à l’intérieur de l’Azawad mais aussi de nos compatriotes dans les camps de réfugiés qui devraient rapidement pouvoir rentrer chez eux en toute sécurité, dignité et liberté,
- soit restaurée la pleine liberté de circulation pour les organisations humanitaires, les personnes et les biens sur toute l’étendue de notre territoire.
5. Pour la mise en œuvre des opérations d’urgence qui ne sont énumérées ici qu’à titre indicatif, nous demandons la mise en place d’une autorité ad hoc choisie de commun accord par les régions de l’Azawad et les autorités maliennes.
Nous souhaitons que cette autorité bénéficie de l’assistance d’expertise provenant de la coopération internationale (Maroc, Algérie, Mauritanie, Burkina Faso, Suisse, USA…).
La mesure est indispensable afin de prévenir le détournement vers le sud de l’aide au développement destinée à l’Azawad.
Le 21 février 2013
http://www.tamazgha.fr/Les-populations-civiles-de-l.html
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