Un drone abattu aux frontières algéro-maliennes
Un drone de type Predator a été neutralisé à l’aide de missiles sol-air russes par un groupe d’hommes armés, dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne dans le Nord du Mali.
C’est à proximité de la frontière algéro-malienne que la destruction d’un drone français ou américain de type Predator a été signalée ce lundi par les forces de défense algériennes. D’après le quotidien El Khabar, des individus, dont les identités sont encore inconnues, auraient abattu l’engin en plein vol à l’aide de missiles sol-air russes, un arsenal provenant des anciens stocks de l’armée loyaliste libyenne. L’armée malienne aurait récupéré les débris dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne. Selon le quotidien, le drone a été détruit alors qu’il effectuait un vol de reconnaissance à l’ouest de la ville de Toudenni.
L’incident témoigne du climat qui règne actuellement dans la région du Sahel. Ces drones, très utilisés en matière de surveillance par les puissances occidentales, servent notamment à se renseigner sur les déplacements des groupes armés qui opèrent dans la bande sahélienne.
Les drones au Sahel, une nouveauté ?
Les services occidentaux sont très actifs dans la sous-région du Sahel. Mais, longtemps réservée à des zones comme le Pakistan ou l’Iran, l’utilisation par ces mêmes services de drones se développe au Sahel. Pour l’heure, ni les Etats-Unis, fournisseurs de ces drones Predator, ni la France qui en possède quelques-uns, n’ont exprimé le moindre mot à ce sujet.
Des sources ont indiqué que ces engins volants étaient aussi utilisés pour rendre comptes des circulations du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Al-Qaïda au Nord du Mali. Ils auraient commencé à survoler le territoire après la chute de Kadhafi, pendant la présence des forces américaines et françaises. L’Algérie, qui a plus de 1 300 kilomètres de frontière avec le Mali, a interdit à ces deux pays de faire voler leurs drones au-dessus de son territoire.
Ces drones pourraient aussi être un moyen de localiser les otages aux mains des groupes terroristes. Actuellement, une douzaine de personnes est gardée prisonnière par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
FOUÂD HARIT, http://www.afrik.com/article25649.html, 15-05-2012
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