En 40 jours d’intérim par exemple, il n’aura dirigé que deux conseils des ministres, mais surtout, il a avalé des couleuvres, et a failli même démissionner. Aura-t-il les mains vraiment libres ? Il y a aussi la place du Premier ministre.
Sur papier, il est un Premier ministre de « pleins pouvoirs », mais pour le moment, il cherche à exercer pleinement ses pouvoirs. Ensuite, quelle sera la place de la junte ? Dans une brève déclaration le 19 mai à la télévision, Dioncounda Traoré a parlé « d’accord de principe », avec la médiation, comme pour dire qu’il faut encore compter avec des troupes.
Le véritable pouvoir, aujourd’hui à Bamako, est entre des mains des militaires. La junte acceptera-t-elle de se mettre au garde-à-vous devant les autres institutions ? En clair, le retour à l’ordre constitutionnel sera-t-il effectif ? La médiation a du travail. Les consultations se poursuivent ce dimanche 20 mai.
Satisfaction de la Cédéao
Ces premiers résultats ont été salués par les ministres des Affaires étrangères de la Cédéao réunis hier pour le conseil de médiation et de sécurité de l'institution à Abidjan.
A l'issue de cette réunion -dans la nuit, la communauté ouest-africaine a rappelé qu'elle rétablirait des sanctions contre le Mali si l'ex-junte entrave le processus politique. Elle a aussi annoncé l'envoi à Bamako d'une deuxieme délégation composée du représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, de l'Union africaine, et du président de la commission de la Cédéao.
Le but est de montrer la fermeté des organisations représentées en Afrique de l'Ouest, et prouver qu'elles travaillent de concert afin de convaincre la junte malienne de respecter les termes prévus pour la transition. Daniel Kablan Dunkan, ministre ivoirien des Affaires étrangères le confirme.
Peu d'espoir de retour pour les réfugiés
L'instabilité perdure et l'espoir d'un retour prochain au pays s'éloigne pour les Maliens du Nord qui ont fui vers la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger. Ils sont désormais 160 000 réfugiés selon MSF, Médecins sans frontières. L'organisation est inquiète pour les semaines à venir car non seulement l'aide internationale apportée à ces populations est insuffisante, mais la saison des pluies va rendre son acheminement extrêmement compliqué, par exemple dans le camp de réfugiés de Mbéra, en Mauritanie. Rosa Crestano, coordinatrice des opérations d'urgence à MSF témoigne :
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