mardi 13 mars 2012


Le Mali met en scène ses criminels de l'organisation fantomatique "Ansar Adine"

ansar adine_iyad_video
On s'y attendait depuis qu'il a quitté Kidal fin Novembre 2011 pour rejoindre les montagnes. Face à son silence, on craignait les pires des scenarii en se demandant quelle sorte de machiavélisme il pouvait bien être entrain de mijoter. Et ce week-end on l'a finalement vu. Oui, vous l'aurez compris, c'est d'Iyad Ag Ghaly, l'envoyé spécial du Mali dont il s'agit. Une journée après la prise d'Amashash, le Mali ne pouvait plus le garder sous sa manche. Après la prise d'Aguelhoc c'était les exactions inexistantes, après Amashash c'est l'organisation fantomatique Ansar Adine, c'est le même film, c'est juste l'histoire qui change un peu.
Rappelez-vous du film des évènements d'Aguelhoc entre le 18 et le 29 Janvier 2012? Le Mali toujours dans sa logique machiavélique a usé du même procédé, c'est-à-dire maquiller sa défaite cuisante sur le terrain pour faire porter le chapeau au MNLA dont l'Etat-Major militaire ne lui laisse aucun répit. Pour nos lecteurs qui nous ont rejoints il n'y a pas si longtemps, nous ferons une comparaison entre Aguelhoc et Amashash.
Le 18 Janvier 2012, le MNLA dans guerre éclair de contrôle de toutes les frontières de l'Azawad a attaqué cinq villes parmi lesquelles Aguelhoc. Dans un souci de protection des populations civiles, la présence du camp militaire à l'intérieur de la ville a fait que l'assaut final à trainé jusqu'à ce que l'armée Malienne y envoya un renfort dirigé par le Colonel-Major Abderrahmane Ould Meydou et comportant de nombreux miliciens Tarmouz. Une embuscade terrible lui sera tendue le 20 Janvier et RFI (Radio France Internationale) nous apprendra que seuls deux véhicules sont parvenu à s'échapper l'une transportant un Ould Meydou qui semble être depuis lors traumatisé.
N'ayant pas reçu de renfort, les soldats Maliens regroupés à l'intérieur du camp éviteront le combat et feront des tirs pour se protéger jusqu'au 24 Janvier. A cette date, n'ayant plus d'eau en leur disposition, les soldats Maliens se rendront pour certains, et d'autres engageront des combats qu'ils perdront contre les troupes du MNLA.
La destruction quasi-totale de son renfort ajoutée à la prise de son camp qui a été encerclé pendant 6 jours conduira le Mali à changer de fusil d'épaule le 29 Janvier en déclarant "A la suite des atrocités commises par les éléments du MNLA, de AQMI et de divers groupes à Aguel'hoc le 24 janvier dernier, le Gouvernement a décidé de constituer une commission d'enquête en vue de faire toute la lumière sur les évènements survenus et de saisir, le cas échéant, les juridictions nationales et les instances internationales compétentes." Faites bien attention au contenu de cette déclaration, on y reviendra plus bas.
La suite de cette déclaration dans laquelle le Mali se fait passer pour la brebis innocente, nous la connaissons. Nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le Mali a commis un faux et usage de faux en utilisant des photos de prétendues soldats exécutés. Ce faux et usage de faux qui a conduit aux casses de Kati et Bamako et toute la propagande mensongère contre le MNLA fait que le Mali est condamnable selon la régulation internationale. D'ailleurs, Toumast Press lance un appel solennel à toutes les parties compétentes pour que le Mali réponde de ses actes devant la justice internationale.
Rappelons que parmi ces photos, une a été formellement identifiée comme datant du 2 Mars 2010 lors de la guerre ethnique au Nigeria. Les autres images n'ont pas encore pu être identifiée, et absolument rien sur les images ne montrent un quelconque lien avec le Mali. En effet, rien ne prouvent que les soldats exhibés sur les images sont des maliens ou étaient dans l'armée Malienne, et rien ne prouve non plus que le terrain sur lequel les personnes apparaissent est Aguelhoc. Nous avons présenté les images à plusieurs personnes originaires d'Aguelhoc qui ont déclarées ne pas reconnaitre le paysage comme étant celui d'Aguelhoc.
Un mois et demi après, le Mali recours au même procédé. Maintenant les soldats qui selon sa propagande aurait fait un repli stratégique ne sont pas tué, mais le Mali fait recourt à son plus grand pion dans l'Azawad depuis 1990: Iyad Ag Ghali. Rappelez-vous que la déclaration Malienne du 29 Janvier parlait «des éléments du MNLA, d'AQMI, et d'autres groupes». Dès que nous avions pris connaissance de cette déclaration, nous avions su que les autres groupes ne pouvaient que se référer qu'au plus grand serviteur du Mali et son groupe fantomatique qui sera nommé "Ansar Adine" dont le leadership est composé d'hors la loi et de grands criminels.
Faisons un petit résumer des actions d'Iyad Ag Ghaly quelques mois avant qu'il ne rejoigne le maquis. En Août 2011, l'état-major militaire du MNLA dont Mohamed Ag Najim, Assalat Ag Habi, et Baye Ag Diknane était présent depuis plusieurs mois à Zakak et a rejeté toutes les tentatives de négociations du Mali. Iyad Ag Ghaly s'y essayait une première fois lors de laquelle il recevait une fin de non-recevoir du MNLA. En Novembre 2011, le Mali le renvoi encore une fois à la charge pour essayer de convaincre l'Etat-Major du MNLA de se désarmer. Mais cette fois-ci, il ne sera pas le seul mais sera accompagné par Mohamed Ag Erlaf et le Colonel-Major AlHaji Ag Gamou. Cette fois-ci encore, les membres du MNLA à Zakak leur diront tout simplement qu'ils n'ont rien à leur dire parce qu'ils sont des Azawadiens qui ne peuvent en aucun cas représenter le Mali, et que si le Mali souhaite discuter avec leur organisation, alors qu'il envoie une délégation composée de Maliens et non d'Azawadiens.
Une semaine plus tard, Iyad Ag Ghaly sortira de Kidal et annoncera officiellement qu'il prendra part à la lutte armée. Il se rendra à Zakak avec l'espérance de rejoindre le MNLA. Après qu'il a fait part de son désir de rejoindre le mouvement révolutionnaire, son statut et ses règlements lui ont été présenté et il lui fut noté que le MNLA est une organisation démocratique dont le combat ne se base pas sur une quelconque religion. Après son insistance pour un combat Islamique, il lui fut notifié qu'il a deux choix: soit il accepte de signer son contrat d'adhésion au mouvement en s'engageant à respecter ses statut et règlements, ou soit il quitte immédiatement Zakak et il n'aura plus aucun lien avec le MNLA.
L'homme choisira la deuxième option et considèrera ce rejet du MNLA comme un affront. Il appellera ainsi ses anciens lieutenants comme l'assassin en série Cheikh Ag Haoussa, et bien d'autres encore. Le Mali leur donnera comme instruction de créer un mouvement fantomatique islamique appelé Ansar Adine qui sera mis en scène au moment opportun.
Le moment opportun fut lors de la prise du camp hautement stratégique d'Amashash par le MNLA. Moins de vingt-quatre heures après cette victoire déterminante, une vidéo apparaissait sur YouTube mettant en scène la prière d'un groupe d'homme dirigé par celui qu'ils appellent Le Sheikh Iyad Ag Ghaly. Un ami originaire de Kidal, outré par cette vidéo nous dira "comment est-ce que ces gens peuvent prier derrière un criminel?" Nous nous posons toujours la même question.
Après cette prière, on voit des scènes de combats comme dans un jeu vidéo dans lequel il n'y a aucun tir ennemi à part un seul qui curieusement passe à côté de ceux qui étaient filmées dans cette mise en scène. Après cela, un autre criminel de grands chemin, officiellement toujours recherché par le Mali apparait et affirme que son mouvement s'appelle Ansar Adine et est sous les ordres de celui qu'il appel Sheikh Iyad Ag Ghaly. Pour ceux qui ne l'auront pas reconnu, il s'agit de Cheikh Ag Haoussa qui s'exprime dans la vidéo.
Comme pour nous apprendre ce qu'on connaissait déjà, il affirme que son organisation est un mouvement Islamique du Mali (aucune mention faite de l'Azawad ou du mot indépendance) qui se bat pour l'application de la loi Islamique. Il continuera la comédie en affirmant avoir combattu l'armée Malienne à Aguelhoc et à Tessalit. Contacté, le MNLA nous dira: faux. Dans un entretien à la Voice of America, Abdoul Karim Ag Matafa, Président du Conseil Révolutionnaire du MNLA disait clairement qu'Iyad Ag Ghaly et son groupe n'ont pris part à aucun affrontement contre l'armée Malienne. Hier, Baye Ag Diknane l'un des leaders des forces du MNLA affirmera encore qu'Iyad Ag Ghaly et son mouvement n'ont pas participé aux combats aux côtés du MNLA.
Tout le monde aura donc remarqué ce que le Mali souhaite faire ici. Toujours dans la lignée de sa propagande mensongère, il veut faire croire que le mouvement fantomatique d'Iyad Ag Ghaly qui ne maitrise rien sur le terrain, est en fait le véritable vainqueur. Une fois que ce mouvement fantomatique aura obtenu un peu de visibilité, Iyad Ag Ghaly fera ce qu'il sait faire le plus: trahir absolument tous ses compagnons en signant avec le Mali un accord qui ne sera jamais appliqué d'ailleurs (voir les exemples de l'Accord de Tamanrasset de 1991, le Pacte National de 1992, et l'Accord d'Alger de 2006).
Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur toutes les preuves qui montrent que cette vidéo n'est qu'un montage machiavélique et qu'il fut réalisé sous les ordres du Mali. Mais nous conclurons cet écrit en demandant à nos lecteurs de se rappeler de la propagande mensongère du Mali à Aguelhoc et de rester calme parce que le Mali avec son pion Iyad Ag Ghaly font exactement la même chose. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter parce qu'avec son organisation fantomatique Ansar Adine, il ne represente presque plus rien, la quasi-totalité de ceux qui avaient combattu sous ses ordres en 1990 et 2006 ayant tous rejoint les troupes du MNLA et ont pris leur distances avec lui. Aujourd'hui, un seul mouvement armé existe dans l'Azawad: c'est le MNLA. Aussi, un seul objectif existe: c'est l'indépendance de la République Démocratique et Laïque de l'Azawad.

Par Acherif Ag Intakwa
Toumast Press


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Mali: un mouvement islamiste proche des Touareg appelle à appliquer la charia


BAMAKO - Un mouvement islamiste armé dénommé Ançar Dine, créé par une figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, Iyad Ag Ghaly qui combat aujourd'hui auprès d'une nouvelle rébellion touareg dans le nord du Mali, a appelé à l'application de la charia (loi islamique) dans ce pays.

C'est une obligation pour nous de nous battre pour l'application de la charia au Mali, dit un responsable du mouvement identifié comme étant Cheikh Ag Aoussa, bras droit de Iyad Ag Ghaly, dans une vidéo d'un peu moins de treize minutes adressée mardi à l'AFP.

Dans ce film, Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement, apparaît de blanc vêtu passant en revue des combattants et dirigeant une prière, mais ne s'exprime pas.

Ag Ghaly, une des grandes figures des rebellions touareg des années 90, est soupçonné d'avoir des liens avec une aile d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dirigée par un de ses cousins touareg, Hamada Ag Hama, plus connu sous le nom d'Abdelkrim Taleb.

Nous sommes le groupe Ançar Dine (Défenseur de l'islam, en arabe), nous combattons sous le commandement du Cheikh Iyad Ag Ghaly, nous nous considérons comme une partie de la société malienne musulmane, y déclare en tamashek (langue des Touareg) son bras droit Ag Aoussa, dont les propos ont été traduits en français pour l'AFP.

Le gouvernement malien a renforcé militairement nos zones, et nous avons décidé de nous défendre, ajoute-t-il dans cette vidéo non datée.

Il y revendique la prise du camp militaire de la ville d'Aguelhok (nord-est), dont on voit des images dans la vidéo, attaquée à plusieurs reprises en janvier, laissant supposer que la vidéo a été tournée à cette période.

La prise de ce camp avait été revendiquée par les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).

Plusieurs sources ont affirmé que des islamistes armés avaient combattu aux côtés du MNLA contre l'armée malienne, dont plusieurs dizaines de soldats avaient été sommairement exécutés selon des méthodes généralement utilisées par Aqmi.

Sur la même vidéo, on aperçoit plusieurs militaires, très probablement de l'armée malienne, tués au combat, ainsi que quelques dizaines d'autres faits prisonniers par les islamistes armés.

L'un d'eux affirme être le caporal Hassan de l'armée malienne, numéro matricule 16402 de la 7e compagnie de Gao, ville du Nord-Est. Nous sommes trente prisonniers: deux Touareg, quatre Arabes, les autres du sud (du Mali). Nous sommes aux mains d'Ançar Dine après des combats à Aguelhok, dit-il.

Les images montrent également des combattants de ce mouvement islamiste tirer à l'arme lourde sur un camp militaire malien dont ils ont pris le contrôle. Ce camp ressemble à celui de la localité de Aguelhok, visité en 2011 par un journaliste de l'AFP.

A l'intérieur du camp, la caméra filme un petit magasin rempli de munitions, ainsi qu'un camion et un char en flammes.

Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de membres du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Plusieurs localités et positions de l'armée dans sa partie Nord ont été visées.


(©AFP / 13 mars 2012 14h01)

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