publié le 05/06/2011 à 18:58
De retour de Benghazi, le secrétaire au Foreign Office William Hague a estimé que les dirigeants rebelles libyens devaient se préparer sérieusement à la chute du colonel Mouammar Kadhafi s'ils voulaient éviter à leur pays le genre de chaos qui a suivi la fin de la dictature de Saddam Hussein en Irak. (Reuters/Esam Al-Fetori)
Les dirigeants rebelles libyens doivent se préparer sérieusement à la chute du colonel Mouammar Kadhafi s'ils veulent éviter à leur pays le genre de chaos qui a suivi la fin de la dictature de Saddam Hussein en Irak, a estimé dimanche William Hague.
De retour d'une visite-éclair à Benghazi, bastion des insurgés en Cyrénaïque, le secrétaire au Foreign Office a déclaré à la BBC que le Conseil national de transition (CNT) qui y est basé disposait bien d'un plan pour l'après-Kadhafi mais qu'il n'était encore qu'embryonnaire.
Les Occidentaux, intervenus en Libye en vertu d'un mandat du Conseil de sécurité de l'Onu, et les rebelles jugent que les effets combinés de l'insurrection, des raids de l'Otan et de l'isolement diplomatique du régime conduiront à la chute de Kadhafi après plus de 41 ans de pouvoir.
"Nous encourageons le CNT à muscler son plan de transition, à définir plus précisément dans la semaine qui vient ce qui se passera le jour où Kadhafi partira - qui dirigera quoi, comment un nouveau gouvernement sera formé à Tripoli", a déclaré Hague.
Selon ce dernier le CNT envisage de garder des technocrates du régime, tirant l'enseignement de la "débaassification" qui a contribué à alimenter l'instabilité en Irak après la chute de Saddam Hussein en avril 2003.
"Les rebelles libyens en ont certainement tiré les enseignements. Il faut maintenant qu'ils le fassent savoir plus efficacement pour convaincre les membres du régime actuel que c'est quelque chose qui pourrait marcher", a ajouté le chef de la diplomatie britannique.
A Tripoli, où Kadhafi se dit soutenu par le peuple et ne pas avoir l'intention de partir, les autorités ont condamné la visite de William Hague à Benghazi comme une violation de la souveraineté libyenne, assurant que la "seule autorité légitime" était l'Etat libyen "et non pas un groupe de gens qui ne représentent qu'eux-mêmes".
Quatre mois après le soulèvement, que ses forces de sécurité mieux aguerries que les rebelles répriment sans pitié, le colonel contrôle toujours la majeure partie du territoire libyen, à l'exception notable de la Cyrénaïque et, dans l'ouest, de Misrata, la troisième ville du pays.
Pour la seconde journée consécutive, des hélicoptères Apache britanniques ont attaqué à la roquette des positions loyalistes près du port pétrolier oriental de Brega, détruisant des batteries de lance-roquettes, a annoncé le ministère britannique de la Défense.
L'entrée en lice des hélicoptères britanniques et français s'inscrit dans le cadre d'un plan de l'Otan visant à mieux cibler les armements utilisés par les forces régulières contre la population et accélérer la chute du régime.
A Tripoli, des responsables de la propagande ont emmené les journalistes étranger à l'église copte de Saint-Marc, jouxtant une installation militaire détruite la nuit précédente par un bombardement de l'Otan. Mais ils ne les ont pas autorisés à filmer les lieux et ne leur ont pas dévoilé à quoi servait la cible détruite.
A l'ouest de Misrata, où les rebelles ont repoussé les kadhafistes après des semaines de combats de rue qui ont fait des centaines de morts, la ligne de front se situe désormais à Dafniah, sur la route de Tripoli.
A Nalout, dans le djebel Nefoussa, une région à population berbère au sud-ouest de Tripoli, non loin de la frontière tunisienne, un porte-parole rebelle s'est plaint d'une absence de protection de l'Otan contre les forces de Kadhafi.
Celles-ci pilonnent Nalout depuis 24 heures. "La situation humanitaire empire. On manque de vivres et de médicaments", a-t-il dit.
Par Reuter
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