Le Point.fr - Publié le 21/06/2011 à 15:20 - Modifié le 21/06/2011 à 15:21
Les capacités militaires britanniques ne sont pas extensibles à l'infini. Déjà engagée en Afghanistan, l'armée s'inquiète d'un enlisement en Libye.
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C'est un véritable cri d'alarme que le numéro deux de la Royal Air Force, l'Air Vice-Marshal Simon Bryant, vient de lancer aux députés britanniques, repris ce matin par le Daily Telegraph.
Il estime que la capacité de la RAF à conduire des opérations inopinées serait "érodée" si la campagne de Libye devait se poursuivre après le mois de septembre. "Deux opérations simultanées [Afghanistan et Libye] imposent de lourdes contraintes aux équipements et aux personnels", poursuit l'officier, qui ajoute : "Le moral demeure fragile." Il appuie là où ça fait mal, en affirmant qu'il existe "des préoccupations sur ce qui est perçu comme un manque de direction stratégique, qui réduit la confiance dans les autorités supérieures".
Une situation périlleuse
Ce constat pessimiste d'un aviateur en activité fait suite à celui qu'avait fait connaître le 13 juin dernier le chef d'état-major de la Royal Navy, l'amiral Mark Stanhope. Il avait alors estimé que la Royal Navy ne pourrait plus assurer sa mission au large de la Libye au-delà des trois mois à venir. Alors que quatre navires de guerre britanniques sont impliqués dans cette opération, il a regretté que la marine ne soit plus du tout en mesure de réaliser une opération comparable à celle des Malouines, en 1982. L'amiral François Forissier, son homologue français, avait tenu un discours de lamême tonalité quelques jours plus tard.
Le 10 juin, le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, avait jugé dans un très sévère discours-testament prononcé à Bruxelles que la baisse des ambitions militaires européennes mettait en péril la solidarité avec les États-Unis : "Si l'actuel déclin des capacités militaires européennes n'est pas stoppé voire renversé, les futurs dirigeants américains - ceux qui n'ont pas connu comme moi l'enseignement de la guerre froide - risquent tout simplement de conclure que le retour ne mérite pas l'investissement des États-Unis dans l'Otan."
Il paraît aujourd'hui acquis que si la victoire ne survient pas rapidement, c'est-à-dire si le colonel Kadhafi n'est pas ravi d'une façon ou d'une autre à l'affection des siens, les armées britanniques, mais aussi françaises, vont se trouver en posture difficile. Tout est possible, bien sûr, y compris que les militaires fassent des efforts démesurés pour faire marcher la machine de guerre. Mais tout a une limite, y compris leur bonne volonté
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