samedi 25 juin 2011

Le président du Niger s'inquiète des répercussions du conflit libyen



Propos recueillis par Philippe Martinat | Publié le 24.06.2011, 16h30
Le président du Niger craint une dissémination d’armes de guerre dans la région à la suite de la guerre en Libye.
Le président du Niger craint une dissémination d’armes de guerre dans la région à la suite de la guerre en Libye. (AFP/BOUREIMA HAMA .)Zoom
Elu président du Niger le12 mars avec 58 % des voix, après une transition militaire d’un an, Mahamadou Issoufou s’inquiète des répercussions du conflit libyen sur son pays.
Etes-vous inquiet des conséquence de la guerre en Libye, pays voisin du Niger?
Mahamadou Issoufou. Oui, très inquiet et je souhaite qu’une solution politique soit trouvée rapidement.
Je suis d’autant plus inquiet que l’on risque d’assister à une dissimination importante d’armes, de munitions et d’explosifs dans toute la sous-région, ce qui rendrait la zone encore plus instable qu’aujourd’hui. Nous redoutons surtout que la désagrégation de l’Etat libyen ne laisse le champ libre aux tribus ou aux sehbabs, ces islamistes présents en Somalie, ce qui faforiserait trafiquants de drogue, d’armes et d’êtres humains car c’est par là que transitait l’immigration clandestine vers l’Europe. D’ores et déjà nous devons faire face à un afflux massif de près de 100 000 réfugiés, ce qui pose de gros problèmes à un pays comme le Niger.
L’armée nigérienne a intercepté dimanche 12 juin un commando venu de Libye lourdement armé. S’agissait-t-il de terroristes d’Aqmi?
Vous comprendrez que je reste discret sur cet accrochage qui a fait plusieurs morts. L’enquête est d’ailleurs toujours en cours et nous essayons d’en savoir plus notamment grâce à l’homme que nous avons arrêté. Cette affaire démontre en tout cas la volonté de notre armée de protéger notre territoire et de s’opposer fermement à toutes les tentatives terroristes sur le sol nigérien. Nous avons renforcé notre dispositif militaire afin de sécuriser le pays, en particulier les zones stratégiques comme les exploitations minières.
Avez -vous été surpris du non-renouvellement d’Anne Lauvergeon à la tête d’Areva, le groupe français qui exploite le site minier d’Arlit au Niger, et qui était venue, en compagnie de son conseiller Fodé Sylla, assister à votre investiture début avril?
C’est une affaire franco-française dans laquelle je ne veux pas m’ingérer. Néanmoins nous souhaitons poursuivre avec Areva, comme avec les autres groupes étrangers présents au Niger, des relations durables.
Avez-vous des informations sur les otages français capturés par Aqmi en décembre au Niger?
Nous collaborons pleinement pour faciliter leur libération. Nous sommes d’autant plus attachés à participer à la libération des otages d’Areva que ceux-ci ont été kidnappés ici au Niger, sur notre sol.
Peut-on espérer leur libération dans un futur proche?
Je travaille beaucoup sur cette question et c’est la raison pour laquelle je veux rester optimiste.
Jusqu’où irez-vous dans votre objectif affiché de lutter contre la corruption?
J’accorde beaucoup d’importance à cette question. Lutter contre la corruption, c’est permettre d’avoir trois fois plus d’écoles, trois fois plus de routes, trois fois plus d’hôpitaux. Nous sommes en train de mettre en place un comité permettant que les sanctions soient effectives car il ne sert à rien de comdamner s’il n’y a pas d’effet. Il est important que la corruption ne reste pas impunie.


Le Parisien

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