Ouest France.fr
Ils ont multiplié, ce week-end, les attaques contre les forces du régime. Mais Kadhafi, de plus en plus contesté et isolé, résiste encore.
Des offensives d’est en ouest réveillent la guerre d'usure
Quatre mois après le début du soulèvement contre Kadhafi, la guerre d’usure entre les insurgés et le régime de Tripoli s’est réveillée ce week-end. De Brega, dans l’est, jusqu’à Zaouiah, à l’ouest, les rebelles ont monté autant d’offensives en trois jours qu’ils l’avaient fait en trois semaines.
« Nous avons allumé le feu partout sous les pieds des pro-Kadhafi », claironnait Hamid al-Hassi, colonel d’un bataillon rebelle, dans le Washington Post. Il affirme que les opérations sont menées de concert avec l’Otan qui a de nouveau bombardé, dimanche, la caserne de Bab al-Azizia, où vit Kadhafi, et un aéroport militaire.
Des rebelles ont attaqué à Zaouiah (250 000 habitants) pour la première fois depuis qu’un soulèvement populaire y a été écrasé, en mars. La route côtière qui mène à la Tunisie a été coupée pendant plusieurs heures. Située à 30 km de la capitale, cette ville commande le dernier terminal pétrolier aux mains du régime, qui fournit la capitale en essence.
Le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, a minoré l’escarmouche, la mettant sur le compte de « poches de résistance » qui n’abriteraient « pas plus d’une centaine de combattants ».
Opérations de harcèlements et victimes civiles
Les rebelles des monts Nafousa, une région berbère située au sud de Tripoli, ont aussi multiplié les opérations de harcèlement contre les troupes pro-Kadhafi qui bombardent tout un chapelet de villes insurgées, notamment Zintan. Leur objectif : couper la route qui relie la capitale à la ville désertique de Sebha, fief tribal de Kadhafi.
Plus à l’est, des combattants de l’enclave de Misrata (400 000 habitants), principale ville insurgée dans l’ouest, ont tenté une percée vers la cité voisine de Zliten, un verrou sur la route de Tripoli. Les forces pro-Kadhafi ont riposté par un déluge de roquettes Grad, faisant une trentaine de morts en deux jours, surtout des civils. Plus loin encore, aux portes de la Cyrénaïque rebelle, une colonne de 130 combattants insurgés s’est une fois de plus cassé les dents sur Brega, le principal port pétrolier de toute la Libye.
Malgré les attaques, Kadhafi affecte la sérénité
Face à ces offensives tous azimuts, Mouammar Kadhafi affecte la sérénité. La télévision d’État l’a montré jouant avec le président russe de la Fédération internationale d’échecs, Kirsan Iljioumov. Pourtant, lentement, mais le pays semble s’éloigner du Guide. Aux défections se sont ajoutés, ce week-end, le soulèvement de Ghadamès (sud) et les premières manifestations dans le fief tribal de Sebha.
Sur le plan international, l’Allemagne et les Émirats Arabes Unis ont rejoint la France et les États-Unis dans le club des pays qui reconnaissent le Conseil national de transition (CNT), installé à Benghazi, comme seul « interlocuteur légitime »
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