dimanche 26 juin 2011

Libye : Tripoli dénonce la mort de 15 civils, la rébellion s'attend à une offre de Kaddafi


Jeune Afrique


26/06/2011 à 11h:21 Par AFP
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Explosion dans la zone de la résidence de Kadhafi à Tripoli, le 7 juin 2011.Explosion dans la zone de la résidence de Kadhafi à Tripoli, le 7 juin 2011. © AFP
Le régime libyen a accusé samedi l'Otan d'avoir tué 15 civils dans la cité pétrolière de Brega (est), une accusation contestée par l'Alliance atlantique, au moment où des figures du football libyen annonçaient leur ralliement à la rébellion.
Le Conseil national de transition (CNT), organe politique des insurgés, a de son côté dit s'attendre à recevoir "très bientôt" une offre de Mouammar Kadhafi qui pourrait mettre un terme au conflit, alors qu'une réunion de médiateurs de l'Union africaine est prévue dimanche en Afrique du Sud.
Les médias du régime ont affirmé que quinze personnes avaient été tuées et plus de 20 autres blessées dans un raid de l'Otan ayant visé samedi des sites civils à Brega.
"La coalition atlantique croisée colonialiste a bombardé des sites civils, parmi lesquels une boulangerie et un restaurant à Brega", a affirmé la télévision libyenne.
L'Otan a démenti aussitôt la mort de civils, affirmant que ses forces avaient visé "des cibles militaires".
"Secteur abandonné"
"L'Otan a visé des bâtiments dans un secteur abandonné de Brega (...) Nous avons pris du temps pour observer la zone et être sûrs", a indiqué le porte-parole de la mission de l'Alliance atlantique en Libye, ajoutant "avoir eu connaissance des allégations sur des victimes civiles mais n'avoir pu en vérifier la teneur".
De son côté, le porte-parole de l'opération Protecteur Unifié, Mike Bracken, a souligné auprès de l'AFP: "nous avons fait très attention à ne pas toucher de civils et nous avons même à la dernière minute utilisé des armes différentes pour ne pas risquer de blesser des civils".
Par ailleurs samedi, trois puissantes explosions ont secoué vers 12H45 GMT le quartier de Tajoura, dans la banlieue-est de Tripoli, selon un journaliste de l'AFP, qui n'était pas en mesure de déterminer les cibles visées.
L'agence officielle libyenne Jana a de son côté fait état de cinq "citoyens" tués dans d'autres raids vendredi.
Dans son rapport quotidien, l'Alliance atlantique a indiqué avoir visé vendredi 35 cibles dont des véhicules et installations militaires dans la région de Brega, port situé à 240 km au sud-ouest du fief rebelle Benghazi.
La télévision libyenne a dénoncé une "guerre d'extermination" et des "crimes contre l'humanité" commis par l'Alliance atlantique. Le régime avait déjà accusé récemment l'Otan d'avoir tué des civils à Tripoli et Sorman (ouest).
Erreur de tir
L'Otan, qui a reconnu avoir bombardé par erreur un quartier résidentiel à Tripoli, a indiqué en revanche avoir visé lundi un site militaire à Sorman, où une résidence d'un vieux compagnon de route du colonel Kadhafi a été la cible de huit missiles, ayant tué 15 personnes dont des enfants, selon le régime.
Sur le plan politique, 17 figures du football libyen, dont des joueurs de l'équipe nationale, ont annoncé leur ralliement aux rebelles, dans un entretien accordé à la BBC depuis Jadu (ouest), un secteur tenu par les insurgés.
Dans un pays où le football est très prisé, les défections de ces sportifs constituent un nouveau camouflet pour le "raïs", après celles de militaires et de ministres de haut rang survenues depuis le début du soulèvement il y a plus de quatre mois.
Kadhafi "n'a rien fait pour la Libye", a expliqué un des gardiens de but de l'équipe nationale, Juma Gtat. "Je lui dis: laissez nous, laissez le peuple libyen profiter de la vie dans une nouvelle Libye, une Libye de liberté".
Plus de quatre mois après la naissance d'une révolte transformée en conflit armé, Mouammar Kadhafi répète à l'envi qu'il ne se soumettra pas.
Néanmoins, des responsables américains cités vendredi par le Wall Street Journal ont affirmé qu'il "envisage sérieusement" de quitter la capitale, pour une autre localité libyenne, au moment où la Cour pénale internationale se prépare à trancher lundi sur l'émission ou non d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre lui.
Une offre de Kaddafi ?
Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du CNT, a déclaré samedi à l'AFP s'attendre à recevoir "très bientôt" une offre de Mouammar Kadhafi.
Il a précisé que le CNT n'était pas en contact direct avec le "raïs", mais qu'il avait compris, via des contacts avec la France et l'Afrique du Sud, qu'une offre était en train d'être élaborée.
"Nous étudierons sérieusement toute proposition qui nous sera présentée, à condition qu'elle garantisse que Kadhafi et son régime, son cercle rapproché, ne restent pas au pouvoir", a déclaré M. Ghoga.
Jusqu'ici, tous les efforts conduits au niveau international pour trouver une solution au conflit ont échoué. Le comité des médiateurs de l'Union africaine (UA) sur la Libye, composé de cinq chefs d'Etat, se réunit dimanche en Afrique du Sud. Il doit "discuter des derniers développements du conflit en Libye et des efforts menés" pour le résoudre, a indiqué l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle).
Aucune indication n'a été donnée sur d'éventuelles nouvelles propositions de ce comité.


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