mardi 3 mars 2009

AFFAIRES ETRANGERES: Les misères de la diplomatie nigérienne !


Ecrit par Zak (OPINIONS N° 73 du 4 MARS 2009),


Mindaoudou Dans notre dernière livraison, nous avions abordé la question du manque de dynamisme dans la diplomatie nigérienne pour faire entendre la cause de notre pays dans le concert des nations, et ce, à la veille de l’élection du secrétaire général du FIDA à laquelle était candidat notre compatriote Amadou Boubacar Cissé. Nous avions largement expliqué, en long et en large, les raisons objectives qui plombent notre diplomatie et pour lesquelles tous les Nigériens devaient prier pour que Cissé soit élu, outre le fait qu’il s’était classé premier lors du test de présélection sur une liste de cinq candidats. Malheureusement, le miracle ne fut pas nigérien à Rome, ce 18 février 2009, où s’était déroulée l’élection du SG du FIDA. Laissé à lui seul, sans aucun lobbying auprès des autres pays amis, ABC n’avait rien pu faire contre la force de frappe du géant nigérian qui réussit à placer son poulain. Tenez, nous ne sommes point au bout de nos peines, avec une diplomatie ‘’kamé kamé’’ (tâtonnante), il n’y a pas si longtemps, les Nigériens, la mort dans l’âme, assistèrent impuissants au survol de l’espace aérien nigérien par l’avion présidentiel chinois qui se rendait dans des pays voisins ! En effet, pourquoi le Président chinois Hujin Tao a-t-il snobé le Niger pour se rendre au Mali et au Sénégal, alors même que les intérêts chinois sont plus importants dans notre pays que chez nos deux voisins ? La réponse est simple et lapidaire :

personne ne nous connaît ! Mieux, récemment encore, l’Etat canadien, dans ses efforts de réajustement de son aide publique au développement au titre de l’année 2009, en vue d’une meilleure efficacité, a recentré son enveloppe financière en excluant douze pauvres dont, malheureusement, le Niger fait partie. La liste des déboires de notre diplomatie étant loin d’être exhaustive, signalons encore le cas du Venezuela de Hugo Chavez qui a entrepris des visites de travail dans des pays de notre sous région, visites au cours desquelles, tel un père noël, il a offert du pétrole gratuitement à ces pays et la construction de logements sociaux (on parle de 10.000) à Bamako ! Il y a également le cas de la Turquie, un pays musulman, doté d’un marché de 80 millions d’habitants convoité par toute l’Europe et qui, depuis quelques années, désirerait investir dans les pays du Sud comme le Niger.

Malheureusement, faute de répondant diplomatique, Ankara a préféré tourné son regard vers nos voisins, en particulier le Mali et le Sénégal. Enfin, last but not the least, pour mener sa croisade contre l’Irak, l’administration Bush avait utilisé frauduleusement le nom du Niger pour établir de fausses preuves de l’existence d’armes de destructions massives au pays de Saddam Hussein. De passage en Afrique, en 2007, Bush n’avait même pas daigné venir à Niamey pour s’excuser pour le tort causé au Niger. C’est à peine s’il nous fit un geste de la main depuis Cotonou ! Voila, chers lecteurs, la saga des échecs retentissants de la diplomatie nigérienne sous l’ère Aïchatou Mindaoudou, alias A – I (prononcez comme écrit) !, mais dont personne au Niger n’ose parler, car l’intéressée se drape dans une couverture ornée de ‘’illimi’’ (savoir).

A quoi set le savoir, objectera-t-on, s’il n’est pas pratique ? A rien, A-I ! En poste depuis sept ans, notre A-I nationale donne toujours l’impression d’une dilettante, une innocente perdue dans une galère, purgeant sa peine dans les premières classes des vols longcourriers ! Totalement ingénue, A-I semble avoir débarqué hier seulement aux Affaires étrangères, alors que son séjour a débuté depuis 2002 ! N’ayant apporté aucune innovation pendant tout ce temps dans la conduite des Affaires étrangères, A-I se sera finalement contentée de la routine, s’endormant paisiblement sur les lauriers des acquis de ses prédécesseurs, sans jamais apporter sa touche personnelle, la touche toute féminine qui fait le charme et la beauté des choses de ce bas monde. Nous avions déjà tiré la sonnette d’alarme en stigmatisant l’incompétence notoire de notre brave A-I dont les grosses perles nous causent des dommages incommensurables.

A l’heure où la diplomatie dans les pays en voie de développement doit être active et imaginative dans la recherche de solutions pour un développement durable, on ne saurait comprendre le maintien et l’incrustation au poste stratégique des Affaires étrangères d’une personne, certainement, arrivée au stade final de l’incompétence. On ne peut jamais construire un pays avec l’immobilisme et l’inaction. A-I , à défaut de rendre service au pays à l’extérieur, rendrait un immense service au Niger, à l’intérieur, en rendant tout simplement son tablier Comme quoi, on rend les services que l’on peut et devant l’impossible nul n’est tenu ! Un adage français nous enseigne que quand le vin est tiré, il faut le boire, en termes plus prosaïques, à défaut de démissionner pour insuffisance criminelle de résultats, et comme la démission est une notion qui détonne dans ce Niger contemporain de la Cinquième République, il faudra songer à la ‘’dé-missionner’’ !

Aucun commentaire: