jeudi 26 mars 2009

Nicolas Sarkozy en visite en Afrique



© France 3
Nicolas Sarkozy a entamé jeudi à Kinshasa une tournée éclair en Afrique, qui le mène ensuite à Brazzaville et Niamey

Il a notamment salué la "décision courageuse" de la République démocratique du Congo (RDC) d'avoir invité le Rwanda à une opération militaire conjointe pour pacifier l'est et appelé à un "nouvel élan" de la coopération régionale.

Nicolas Sarkozy espère apporter sa pierre au règlement du conflit qui ravage l'est du pays.

En République démocratique du Congo, le président français désire également dissiper, auprès de son homologue Joseph Kabila et devant le Parlement, le malentendu suscité par une initiative de paix malheureuse qui a irrité Kinshasa en janvier. Le président français avait alors suggéré un "partage des richesses" entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, suscitant un tollé à Kinshasa qui y avait vu une tentative d'amputer son territoire. Aujourd'hui, il n'est plus question que de coopérations "pratiques" et non plus d'une exploitation conjointe des ressources minières du Kivu.

Nicolas Sarkozy a aussi pour ambition de montrer que la page de la "Françafrique" a été tournée et de jeter les bases d'un nouveau modèle de relations franco-africaines.

Après son passage à Kinshasa, direction Brazzaville pour Nicolas Sarkozy. "Le président se rendant à Kinshasa, il eût été malvenu et inamical de tourner le dos à Brazzaville", a-t-on fait remarquer à l'Elysée. Une visite délicate, Paris devant éviter qu'elle passe pour un soutien déguisé au président Denis Sassou Nguesso, après les contestations des derniers scrutins. Le président congolais est par ailleurs accusé par des ONG d'avoir acquis des propriétés immobilières en France en détournant de l'argent public.

Après une nuit à Brazzaville, Nicolas Sarkozy se rend vendredi au Niger, où il doit être question de démocratie, à quelques mois de la fin prévue du dernier mandat du président Mamadou Tandja, et surtout d'uranium. Le numéro un mondial du nucléaire, le français Areva, vient de signer un contrat pour exploiter la mine géante d'Imouraren. "L'idée est de montrer que, si la France a des intérêts économiques au Niger, ils bénéficient le plus possible au développement du pays et de sa population", proclame l'Elysée.

Plusieurs partis de gauche ont dénoncé mardi les conditions de l'exploitation de l'uranium au Niger par Areva, avant la visite du président français à Niamey. "L'exploitation est une catastrophe sanitaire, environnementale et pour les droits des peuples (...) Areva pollue l'eau, contamine les terres des Touaregs, laisse des dépôts d'extraction dangereux sans confinement, et le suivi sanitaire de ses salariés est très insuffisant", alors que le Niger reste un des pays les plus pauvres du monde, a accusé la députée européenne des Verts Hélène Flautre.

Dans un rapport publié en 2005, plusieurs ONG ont mis en cause les "négligences" du groupe nucléaire au Niger en matière de protection sanitaire et environnementale.

Par ailleurs, plusieurs ONG ont dénoncé mercredi une "Françafrique décomplexée", très éloignée des discours présidentiels sur une "rupture" avec les pratiques du passé. Les 12 ONG de la plateforme citoyenne France-Afrique, notamment, ont demandé un contrôle parlementaire de la politique française en Afrique et regrettent que les modalités de la réforme de la coopération militaire "restent floues".

Ces ONG, parmi lesquelles le Comité catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD-Terre solidaire), Oxfam France-Agir Ici et le Secours Catholique-Caritas, se sont montrées particulièrement sévères concernant l'escale de Nicolas Sarkozy au Congo-Brazzaville.

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