vendredi 27 mars 2009

Le nucléaire ne rapporterait pas




7 réactions
Jeudi 26 Mars 2009 Par Gaël VAILLANT
LeJDD.fr
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Fleuron de l'industrie française, le nucléaire, incarné par Areva, est-il rentable sur le long terme? A cette question, le réseau "Sortir du nucléaire", soutenu par plusieurs personnalités politiques de l'opposition, répond par la négative. Une position qui interpelle au moment où Nicolas Sarkozy est en visite officielle au Niger, où Areva va exploiter la plus grande mine d'uranium du monde.

Le réseau d'associations ''Sortir du nucléaire'' dénonce les zones d'ombres d'Areva. (Reuters)Le réseau d'associations ''Sortir du nucléaire'' dénonce les zones d'ombres d'Areva. (Reuters)
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"Areva, c'est la World Company des Guignols", a lancé mardi Olivier Besancenot lors d'une conférence de presse sur l'implantation africaine du géant français de l'énergie. Un sujet d'actualité puisque Nicolas Sarkozy va défendre, ce vendredi, en personne, les affaires d'Areva au Niger. L'entreprise compte y créer la plus grande mine d'uranium au monde. Stéphane Lhomme, du réseau "Sortir du nucléaire", a voulu pointer le "problème" en présence de tous ses "amis" politiques, à l'exception de José Bové, excusé. Aux côtés du leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Corinne Lepage (Cap 21), Cécile Duflot, Hélène Flautre (Verts), et Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) ont tous répondu présent pour défendre - malgré leurs différences politiques - une même conviction: la France prend un retard considérable en termes d'énergie et sa forte position actuelle sur le marché du nucléaire ne constituerait en rien un gage sur l'avenir.

Au-delà du thème de la "Françafrique", les intervenants ont porté le débat sur le plan économique. "Beaucoup avancent comme argument la rentabilité du nucléaire, mais aucun spécialiste, même partisan de ce type d'énergie, ne peut argumenter une telle position", prétend Stéphane Lhomme. Selon lui, le nombre de centrales a baissé de 465 à 435 en deux ans. Malgré le lancement par Areva de l'EPR, représentant la nouvelle génération de réacteurs, le nombre d'anciens sites qui ferment pour cause de vétusté, est supérieur à celui des inaugurations de centrales.

Aucune étude officielle sur le nucléaire français

Plus généralement, le représentant du réseau "Sortir du nucléaire" critique un manque de transparence d'une entreprise qui ne dévoile pas ses chiffres au prétexte du secret-défense. Pour Corinne Lepage, le gouvernement français néglige l'impact économique sur le long terme. "Opter pour le nucléaire est un choix défendable. Mais qu'on l'argumente, qu'on l'étaye... avec chiffres à l'appui!", s'emporte la présidente de la formation centriste Cap21. "Je suis prête à me convertir au nucléaire si une commission indépendante expose à l'Assemblée nationale le bien-fondé économique et écologique de cette énergie", renchérit-elle, affirmant qu'aucun bilan sur la politique nucléaire du pays n'a été envisagé par l'Etat à ce jour.

Au-delà de ce manque de données chiffrées, Corinne Lepage et Jean-Luc Mélenchon soulignent une réalité indéfectible: ce secteur énergétique ne peut pas garantir l'indépendance énergétique de la France comme l'affirme le chef de l'Etat. En effet, Areva importe une partie - et bientôt l'essentiel - de son uranium des mines nigériennes. Selon eux, "c'est la preuve" de la dépendance française, "soumise de surcroît aux aléas politiques propres au Niger". Autrement dit, le conflit entre les autorités de Niamey et les peuples nomades - les Touaregs en particulier - aura une incidence sur le commerce de l'uranium.

Stéphane Lhomme, de ''Sortir du nucléaire'', a toujours été soutenu par Olivier Besancenot. (Maxppp)Stéphane Lhomme, de ''Sortir du nucléaire'', a toujours été soutenu par Olivier Besancenot. (Maxppp)
Solution durable

Après avoir déversé leur flot de critiques, les opposants politiques, invités à la conférence de presse du réseau "Sortir du nucléaire", ont pensé à évoquer des solutions "écolo-économiques". Ils préconisent tous un investissement massif dans les énergies renouvelables, comme l'ont déjà fait nos voisins européens, le Japon ou les Etats-Unis. Barack Obama n'a d'ailleurs pas réservé un seul centime au nucléaire dans ses deux plans de relance. "Les Américains l'ont bien compris: le nucléaire ne rapporte pas sur le long terme", insiste Corinne Lepage.

Pour Jean-Luc Mélenchon, il faut "rompre avec notre modèle capitaliste qui privilégie le productivisme". Un argument repris par Olivier Besancenot, qui dénonce "un commerce énergétiques partagée entre quelques multinationales qui se foutent de l'équilibre budgétaire de la France". Construire des réacteurs EPR ou des immenses mines d'uranium coûte en effet plus cher, pour le contribuable, que le développement des énergies éolienne ou solaire. Une constatation balayée par Nicolas Sarkozy, qui a réitéré le 6 février dernier que le nucléaire, s'il coûtait cher, garantissait l'indépendance énergétique. Un argument implacable qui évite tout débat.

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Réactions à l'article

* vendredi 27 mars - 14h40
Par ibanakal

Uranuim contre touaregs c'est surtout ça l'enjeu et les avions militaires français qui bombardent les nomades du nord niger !!!
* vendredi 27 mars - 12h01
Par poipoi 43

Je n'ai, pas plus que tous les manifestants de ce meeting, aucun élément d'information pour me prononcer avec pertinence sur ce sujet. Mais voir Mme Lepage aux côtés de Mr Besancenot, simplement pour bénéficier de quelques lignes dans les médias et donner l'impression( ou l'illusion) d'exister politiquement !
Dur, dur ce métier.....
* vendredi 27 mars - 11h53
Par valmont

L'indépendance énergétique signifie que l'état français maîtrise davantage sa production et son approvisionnement que ses voisins...
Alors bien sûr la matière première d'une centrale nucléaire c'est l'uranium et qu'il y a donc toujours une dépendance mais elle est nettement plus faible que pour le pétrole/gaz... on dépend tous de quelqu'un d'autre quoi que l'on fasse, qui que 'on soit. A méditer !
* vendredi 27 mars - 10h41
Par marre_journalistes

dans cet article "Barack Obama n'a d'ailleurs pas réservé un seul centime au nucléaire dans ses deux plans de relance"
et voici ce qu'a dit Mr Obama "Il est peu probable que nous pouvons atteindre nos objectifs climatiques ambitieux si nous éliminons l'énergie nucléaire comme option"
(source : http://ipsnouvelles.be/news.php?idnews=10104)
Messieurs les journalistes faites votre travail !
* vendredi 27 mars - 08h12
Par Megaceros

Il n'est pas étonnant que les opposants au nucléaire nous en démontre non seulement la nocivité mais aussi le non-sens économique. Bien sûr, la défense du nucléaire étant assurée par, outre le pouvoir, les industriels du nucléaire et les producteurs d'électricité, leurs arguments seront jugés irrecevables. Il faut effectivement un arbitre impartial mais doucement avec les commissions.
* jeudi 26 mars - 23h25
Par Par par_ici_la_sorti

Il faudra encore une grande catastrophe nucléaire pour qu'on cesse de promouvoir l'énergie nucléaire... Ah, mais on indemnisera les victimes irradiés si elles vivent encore assez longtemps, pour se donner bonne conscience ! Lamentable
* jeudi 26 mars - 23h15
Par par_ici_la_sortie

C'est vraiment une mentalité d'égoïste: La France par le biais d' Areva, va polluer le Niger, le continent Africain, mais ce n'est pas grave, peu importe, ce n'est pas chez nous, et puis comme la pollution s'arrête aux frontières Françaises, pas de soucis!! La mondialisation n'est jamais vue sous un plan écologique et humain, seul le profit immédiat compte pour ces "grands" de ce monde. €€€

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