dimanche 15 mars 2009

Kadhafi appelle la rébellion touarègue à déposer les armes au Niger et au Mali



par JA08, le 15 Mars 2009 à 14:16

Le guide de la révolution libyenne, le Colonel Mouammar Kadhafi, également président en exercice de l’Union africaine, a appelé à Niamey la rébellion touarègue qui sévit au Niger et au Mali à déposer les armes et à inscrire ses revendications dans le cadre d’ un «militantisme pacifique », a constaté APA.


« Je rappelle à mes frères touaregs que le port d’arme ne peut constituer un moyen pour faire prévaloir ses revendications. Mais cela pourra se faire avec l’intégration dans la société, le militantisme pacifique », a dit le Colonel Kadhafi qui s’exprimait au cours d’un banquet organisé en son honneur dans la nuit de samedi à Niamey.

Le dirigeant libyen s’est porté « garant » pour que tout rebelle touareg qui a renoncé à la lutte armée ne soit inquiété par les pouvoirs de Niamey et Bamako.

« Tout celui qui jette l’arme, ne craindra pas pour sa vie. On ne lui demandera pas de compte pour le passé. Tout celui qui veut, il n’a qu’à jeter l’arme et venir à Niamey ou à Bamako » a-t-il affirmé, en présence du Président nigérien Mamadou Tandja.

« Je me porte garant, s’ils jettent les armes (…) je prends même la latitude de le dire au nom de mon frère le Président Tandja », a annoncé le Colonel Kadhafi, arrivé jeudi soir à Niamey, en compagnie d’un dernier groupe d’otages militaires détenus par les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).

Le dirigeant libyen a indiqué qu’« on va décider de mettre un terme à la rébellion (…) ils vont brûler les armes, au Mali, au Niger. Je suis là pour faire prévaloir la paix dans le Sahara ».

Il s’est aussi félicité d’avoir participé à la libération de plusieurs otages détenus par la rébellion touarègue au Niger et au Mali, deux pays frontaliers qui connaissent une rébellion armée dans leurs parties septentrionales respectives.

Selon lui, plusieurs bandes armées, notamment des trafiquants d’armes, de drogues et même d’êtres humains, écument le désert du Sahara, devenu à cet effet un espace « peu pacifié ».

L’appel de Kadhafi intervient au moment où le MNJ a invité Niamey à privilégier le dialogue dans la résolution du conflit au nord du Niger, qui a fait en deux ans plusieurs dizaines de morts des deux côtés ainsi que des civils et d’importants dégâts matériels.

Mouvement né en février 2007, le MNJ, qui n’est pas reconnu par les autorités de Niamey, est présenté officiellement comme un groupe de « bandits armés et de trafiquants de drogues ».

La gestion du conflit par le président du MNJ, Aghali Ag Alambo, a été critiquée ces derniers mois par certains de ses collaborateurs qui ont quitté pour créer deux nouveaux fronts rebelles.

Des sources contactées par APA à Niamey indiquent qu’une délégation d’officiels nigériens et des représentants de la rébellion est attendue dans les prochains jours à Tripoli en vue de poursuivre les discussions sur la pacification de la région d’Agadez, principal théâtre de la rébellion.

Pour l’essentiel, la rébellion touarègue réclame entre autres, une meilleure redistribution des ressources issues de l’exploitation de l’uranium aux populations autochtones du nord-Niger.

APA

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