lundi 16 juillet 2012


Des Touaregs et des terroristes

 M. Saadoune,Le Quotidien d’Oran
Le MNLA semble avoir fait un pas en avant en renonçant à la création d’un Etat séparé du Mali. « Nous aspirons  à une indépendance culturelle, politique et économique mais pas à la sécession», a déclaré Ibrahim Ag Assaleh à Reuters. C’est un geste de survie qui ne surprend pas. Il lui reste à être officialisé par le MNLA qui a déjà fait une partie du chemin en ce sens.
Ce retour au réalisme imposé par une cuisante défaite sur le terrain est le seul moyen d’escompter un soutien extérieur. Les pays de la région comme la communauté internationale dans son ensemble ont été en effet unanimes à rejeter une remise en cause de l’unité du Mali. Ce recul du MNLA intervient après les propos de Ramtane Lamamra, commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, sur l’importance de détacher le MNLA de la revendication séparatiste et d’éloigner Ançar Eddine d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Le discours de Lamamra est très fortement réservé, pour ne pas dire hostile, à une intervention militaire. Il a appelé les groupes maliens à accepter la logique de la réconciliation, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale pour permettre de «bâtir sur les accords qui existent déjà, tels le Pacte national et les Accords d’Alger» et d’ouvrir une «nouvelle perspective à un Mali démocratique et convivial où tous les citoyens seront égaux en droits et devoirs».
Cette démarche «inclusive» qui défend une solution « malienne» ou, à défaut, africaine, demande du temps et des efforts. Il n’y a pas de «solution miracle», a affirmé, à juste titre, le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA. Il est clair qu’une intervention armée au nord du Mali risque d’être un coup d’épée dans l’eau si on ne traite pas résolument de la faillite politique et organisationnelle de l’Etat et de son armée. Cette réhabilitation de l’Etat et de l’ordre légal va prendre du temps. Pour les acteurs maliens du Nord, les choses se présentent de manière contrastée. Les choses se présentent simplement pour le MNLA : il doit renoncer à l’indépendance s’il veut préserver une chance de survie et recevoir des appuis de l’extérieur. La situation est beaucoup plus compliquée avec Ançar Eddine.
ABDELKADER MESSAHEL A CHOISI DE METTRE EN EXERGUE, DANS UN ENTRETIEN AVEC UNE REVUE ETRANGERE, LA «COMPOSANTE TOUAREG» DES MEMBRES D’ANÇAR EDDINE QUI, SELON LUI, «NE SONT PAS DES SALAFISTES». «ON OUBLIE TROP SOUVENT QUE LE MOUVEMENT A UNE COMPOSANTE TOUAREG, ET ON AURAIT TORT D’EXCLURE IYAD AG GHALI, SON CHEF. N’A-T-IL PAS AUTREFOIS ETE L’UN DES NEGOCIATEURS DU PACTE NATIONAL ? C’EST UN INTERLOCUTEUR COMME LES AUTRES». CELA EST INDENIABLE, ANÇAR EDDINE EST UN ELEMENT DU PROBLEME ET DE LA SOLUTION. IL EST PATENT CEPENDANT QUE SUR LE TERRAIN ANÇAR EDDINE AGIT COMME UN MOUVEMENT SALAFISTE BORNE ET COORDONNE AVEC LES GROUPES DU MUJAO ET D’AQMI. AMENER CE MOUVEMENT «MALIEN» A PRENDRE SES DISTANCES AVEC LES GROUPES TERRORISTES EST PLUS FACILE A DIRE QU’A FAIRE. ON PEUT SE DEMANDER SI UN REEQUILIBRAGE DES FORCES EN FAVEUR DU MNLA NE L’INCITERAIT PAS A SORTIR DE CETTE ENCOMBRANTE PROMISCUITE POUR ALLER DANS LE SENS D’UNE SOLUTION MALIENNE. MAIS LA ON ENTRE DANS LE DOMAINE DE LA SPECULATION… ET DU TRAVAIL DE L’OMBRE.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5170840 

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