mercredi 7 mars 2012


Nord Mali : le MNLA s’organise pour mettre au point une plateforme de revendications

La trêve réclamée par plusieurs pays de la région et par la France pour permettre la tenue de l’élection présidentielle au Mali, fin avril, a-t-elle une chance d’aboutir ? Sur le terrain, les combats entre rebelles du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad, et l’armée malienne ne semblent pas vouloir s’arrêter. Pour l’heure aucune médiation n’est en cours. Le MNLA s’organise pour mettre au point une plateforme de revendications.
Pour les rebelles de l’Azawad, la question d’un cessez-le-feu pour tenir le scrutin présidentiel n’est pas à l’ordre du jour. La branche politique du MNLA qui circule entre Nouakchott et Ouagadougou planche sur sa réorganisation et sur une plateforme de revendications consensuelle, c’est à dire qui puisse être validée par les différentes composantes du mouvement, les militaires bien sûr mais également les représentants des différentes communautés du nord du Mali : Touaregs, sonrai, arabes et Peulhs.
Un notable touareg qui suit de près cette remise en ordre au sein du mouvement estime que cette démarche est cruciale pour éviter une balkanisation du nord du Mali par des factions armées.
Les Suisses qui entretiennent depuis des années de bonnes relations avec les touaregs maliens ont été sollicités pour appuyer ce processus de réorganisation. Des diplomates helvètes ont récemment séjourné à Nouackchott et ont été reçus le 4 mars par les autorités burkinabè.
Quel schéma la rébellion va-t-elle privilégier ? Plusieurs options sont possibles : l’indépendance, l’autonomie ou la fédération. Reste à savoir quel sera à Bamako l’interlocuteur avec lequel négocier. Une équation à plusieurs inconnues puisque personne ne peut assurer que le 29 avril prochain les électeurs maliens pourront se rendre aux urnes pour élire leur nouveau président.
Tessalit, enjeu important pour les deux parties en présence
Selon un communiqué de l’armée, 1 500 civils provenant de campements nomades des environs de Tessalit ont trouvé refuge dans le camp militaire de Amachach ces dernières semaines. Selon le communiqué de l’armée, ces personnes principalement des femmes et des enfants sont venues se placer sous la protection de la garnison militaire de Tessalit pour fuir les exactions commises à leur encontre par « les assaillants composés de combattants du MNLA mais aussi de membres d’Aqmi ».
Depuis plusieurs semaines, le mouvement national de libération de l’Azawad empêche toute entrée et toute sortie de ce camp d’Amachah, obligeant l’armée malienne à recourir à du ravitaillement par les airs. Un largage de vivres a eu lieu à la mi-février avec le soutien des Américains.
Y-a t-il des civils dans ce camp militaire ? Oui, il y a les familles des soldats qui comme dans toute garnison malienne vivent aux côtés des militaires dans l’enceinte militaire. Y-a-t-il des populations nomades des environs dans ce camp ? L’armée le prétend, et le MNLA dément. « Les populations nomades de Tessalit n’ont rien à craindre du MNLA et ne vont pas aller se réfugier auprès de l’armée malienne », assure un combattant joint à Tessalit.
Le MNLA assure avoir proposé à l’armée malienne de faire sortir les femmes et les enfants du camp en toute sécurité. Pour l’instant c’est le statu quo : l’armée est toujours à l’intérieur du camp, en attente de ravitaillement en vivres et en armes. Le MNLA maintient la pression et empêche jusque là les renforts loyalistes de progresser vers le camp.
RFI

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