dimanche 9 août 2009

Processus de paix : un bilan inquiétant


09-08-09
Processus de paix : un bilan inquiétant
En Février 2009, le Front Patriotique Nigérien (FPN) avait entamé un processus de paix avec l’appui de la grande Jamahiriya arabe libyenne désignée par le gouvernement du Niger comme unique médiateur dans le règlement du conflit qui sévit au Nord du pays.

A l’époque, le FPN avait communiqué les motivations profondes ayant donné naissance à son engagement en faveur d’une dynamique de paix au Niger.



Sept mois plus tard, il nous semble utile et opportun de faire le point sur cette démarche afin d’en tenir informée l’opinion nationale et internationale.



En mars 2009, La délégation du FPN s’est rendue à Tripoli pour rencontrer les autorités libyennes dans le but d’enclencher le processus de paix. A cette occasion, le FPN a élaboré un document intitulé «Document cadre de travail » qui devait servir de support aux négociations entre les autorités du Niger et le FPN pour une paix juste et durable.



Ce document cadre, que nous publions à cette occasion est une proposition concrète visant le règlement définitif et global du conflit au Niger.



Dans cette même période la délégation du FPN a rencontré pour la deuxième fois les autorités libyennes qui en leur qualité de médiateur ont transmis nos propositions au gouvernement nigérien. A cette occasion le FPN a rendu public par voix de presse une déclaration pour réaffirmer son engagement pour un retour de la paix et surtout la désignation de la Libye comme médiateur principal.



C’est dans cette perspective que, le 04/04/2009, le FPN a rencontré la délégation Nigérienne conduite par le Ministre d’Etat, Ministre de l’intérieur S.E. Albadé Abouba.



Les discussions promises autour du document cadre de travail proposé par le FPN ont été ajournées suite à la programmation d’une rencontre entre le Guide de la révolution Libyenne et les différentes délégations. Ces discussions hélas n’auront jamais réellement lieu.



A l’issue de cette rencontre organisée à Syrte Le 06/04/2009 un engagement solennel en faveur de la paix a été pris par toutes les parties présentes devant le Guide de la révolution, président en exercice de l’union Africaine, haut médiateur de l’espace SEN-SAD.



Au sortir de cette même rencontre, sur demande du médiateur, le FPN ayant pour objectif principal la construction de la paix a accepté le principe de venir au Niger dans le but de rencontrer le président de la république, S.E. Tandja Mamadou.



A l’issue des différentes rencontres avec les autorités Nigériennes, un comité national de paix a été mis sur pied et devait avoir la mission de continuer le processus de paix. Ce comité est resté informel malgré la bonne volonté et la hauteur d’esprit dont le FPN a jusque là fait preuve.



Aussi, il est utile de souligner que la promesse des autorités nigériennes de libérer toutes les personnes détenues du fait de ce conflit ne connait qu’une timide exécution.



Dans le but de prouver sa détermination à mettre fin au climat d’insécurité et de désolation qui règne sur notre pays depuis près de trois ans, le FPN a accepté le principe de traiter des questions techniques avec le Haut commissaire à la restauration de la paix, les autorités régionales civiles et militaires ainsi que le médiateur. Ces partenaires sur le terrain ont fait preuve d’une efficacité et d'une bonne volonté qu’il nous parait objectif de saluer.



Dans le cadre des différents travaux au niveau régional, un programme détaillé d’activités assorti d’un chronogramme a été élaboré et accepté par toutes les parties. Le FPN s’est investi dans la mise en œuvre de ce programme qui va du cantonnement des combattants jusqu’à la cérémonie de remise des armes prévue pour le 30 juin 2009.



Dans le cadre des engagements pris par le médiateur, il est question des donner aux combattants des primes qui doivent favoriser leur réinsertion socioéconomique, car le fondement de la lutte armée actuelle est principalement économique (désœuvrement, manque d’emploi, pauvreté…)



Après plus de deux mois de démobilisation (période jugée assez longue pour un cantonnement), les engagements pris par le médiateur Libyen n’ont pas été encore honorés. Cet état de fait, qui a pour conséquence immédiate le découragement de tous ceux qui sont acquis à la paix, va favoriser immanquablement la recrudescence du banditisme et la naissance progressive des bandes armées.



Quant à la partie nigérienne, son laxisme manifeste dans le traitement de ce dossier jette le doute sur sa volonté de faire de ce pays un havre de paix et de quiétude sociale, et donne aux ennemis de la paix l’occasion de mettre en œuvre leurs usages peu patriotiques.



Au regard de ces constats, le Front Patriotique Nigérien :


Demande au gouvernement du Niger de s’investir pleinement dans le processus de retour de la paix et de la stabilité au Niger car la paix recherchée est nigérienne.
Demande au médiateur de respecter ses engagements en faveur de la concrétisation de cette paix.

Le Front patriotique Nigérien, qui fait de la culture de la paix un objectif essentiel pour le développement durable, réitère son engagement en faveur de la paix et prend à témoin l’opinion nationale et internationale quant aux insuffisances constatées dans la mise en œuvre de ce processus de paix.



Le FPN

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