Sandra KOESSLER-http://www.lequotidien.sn-19-08-09
NIGER-En réaction à l’arrestation du président du Fusad, Amnesty international exige la libération de Amadou Arou
mercredi 19 août 2009La publication d’un communiqué du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad) appelant à la mobilisation générale contre le régime du Président Mamadou Tandja est actuellement à l’origine d’une polémique au Niger. Suite à la publication de ce communiqué le 9 août 2009, Amadou Arou, président du Fusad et porte-parole du Front de défense de la démocratie (Fdd), a été arrêté le lendemain. Amnesty international demande maintenant la libération inconditionnelle et immédiate de Amadou Arou, car il est, selon cette organisation, « détenu uniquement pour avoir exprimé ses opinions politiques » et n’a ni appelé à la violence ni préconisé son usage.
M. Arou a été relaxé, le lendemain, par le Tribunal correctionnel de Niamey des délits de « propagande régionaliste » et « provocation à la désobéissance des forces armées et de sécurité », mais il a été immédiatement enlevé par des forces de sécurité sur le lieu même de sa détention. Retenu en dehors de tout cadre légal durant quelques heures, il a de nouveau été placé en garde à vue. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, à 45 km environ de Niamey.
Officiellement, il est poursuivi pour « administration d’une association non autorisée », infraction passible d’un mois à un an d’emprisonnement et de 10 000 à 200 000 francs Cfa d’amende. Cette affaire fait partie de la crise politique que le Niger traverse depuis plusieurs mois. Au cœur de cette crise, il y a la réforme de la Constitution par référendum proposée par le Président Tandja. Cette réforme visait, entre autres, la suppression de la limitation de la Présidence à deux mandats consécutifs.
L’Assemblée nationale s’est opposée à ce projet du Président, qui l’a dissoute en mai et juin 2009 et la Cour constitutionnelle, elle, avait jugé le projet illégal. Plusieurs manifestations de membres de la société civile et de partis politiques ont été interdites ou réprimées par les autorités. Malgré les contestations de l’Union européenne, critiquant les « violations graves des valeurs démocratiques essentielles et des principes de l’État de droit » et menaçant de suspendre l’aide à la coopération et par les Etats-Unis, cette réforme a été adoptée le 4 août par référendum par (officiellement) 92,5% des voix. Selon la nouvelle Constitution, « le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif ». C’est justement contre cette réforme adoptée que Amadou Arou avait appelé à la mobilisation générale.
Sandra KOESSLER
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