dimanche 2 août 2009

Interpellations en série de journalistes pour publication d’informations mettant en cause des proches de Tandja

APA-Niamey (Niger)
Niger-Presse-Arrestations
Interpellations en série de journalistes pour publication d’informations mettant en cause des proches de Tandja
samedi 1er août 2009

APA-Niamey (Niger) Des directeurs de journaux privés du Niger ont été auditionnés samedi après-midi dans les locaux de la police pour publication d’informations portant sur un contrat minier mettant en cause des proches du Président Mamadou Tandja, a constaté APA au commissariat central de Niamey, la capitale.

Il s’agit des directeurs des hebdomadaires privés « Opinions », « Le Républicain », « Actualité », « Canard Déchaîné », « Le Courrier » et « L’Événement ». Les responsables du « Démocrate » et « L’Enquêteur » ne se sont pas présentés à la police.

Selon les témoignages recueillis auprès des intéressés, leur interpellation est liée à la publication, au cours de cette semaine, d’informations liées à la signature d’un contrat minier mettant en cause un journaliste nigérien, responsable d’une agence de communication et un fils du Président Tandja.

« Nous avions été étendus sur plainte de notre confrère Ibrahim Hamidou et Hadiya Toulaye Tandja », a indiqué à APA, Moussa Aksar, directeur de publication de l’hebdomadaire « L’Événement », à sa sortie de l’audition.

Quatre des six journalistes ont été invités à regagner leur domicile tandis que deux autres subissent des interrogatoires supplémentaires en lien avec d’autres plaintes « pour diffamation » déposées contre eux par le ministre de la Justice et le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH/LF). Il s’agit de Abdoulaye Tiémogo et Ali Soumana, respectivement directeurs du « Canard Déchaîné » et du « Le Courrier ».

Dans leurs éditions parues cette semaine, les deux journaux ont fait état de la perception de sommes par le ministre Garba Lompo et Mamoudou Djibo, respectivement ancien et actuel président de la CNDH/LF.

Une tension sociopolitique est perceptible au Niger depuis l’annonce faite par le Président Tandja de régenter par décrets et ordonnances en vertu de pouvoirs exceptionnels qu’il s’est arrogés, au lendemain de la dissolution du parlement.

Tour à tour, le chef de l’Etat a modifié la loi électorale et dissout la Cour constitutionnel, qui a émis des décisions défavorables pour la tenue d’un référendum pour le 4 août et tendant à adopter une nouvelle constitution, qui lui permettrait de rester au pouvoir.

Le 27 juillet dernier, le Collectif des organisations socioprofessionnelles de la presse indépendante a tiré sur la sonnette d’alarme en clôturant son premier mouvement de grève par une conférence publique sur les « impacts de la mise en œuvre des pouvoirs exceptionnels sur la liberté de la presse.

Le nouvel arsenal législatif qui va désormais régir les médias, en vertu du nouveau texte constitutionnel, soumis à référendum pour le 4 août prochain, prévoit une nouvelle configuration du Conseil supérieur de la Communication (CSC), l’instance de régulation des médias.

Selon l’avant-projet de la nouvelle constitution, le CSC sera désormais constitué de personnalités nommées par décrets présidentiels, dont la majorité désignée par le chef de l’Etat. Il sera « composé de sept membres nommés par décret du Président de la République, pour un mandat de trois ans renouvelable une fois, à raison de quatre désignés par le Président de la République, un désigné par le Président de l’Assemblée Nationale, un désigné par le Président du Sénat ; un désigné par le ministre de la Communication ».

La presse indépendante du Niger avait lancé, du 20 au 26 juillet derniers, une grève pour exiger l’annulation d’une décision présidentielle qui accorde des « pouvoirs exceptionnels » au Président du CSC, qui peut désormais sanctionner tout média jugé fautif sans préavis, et sans consulter ses dix autres collègues.

Pendant une semaine, la totalité des journaux privés ne sont pas parus, en dehors de quelques exceptions marginales. De même les chaînes de radio et de télévision ont observé une journée sans émission et édition de journal télé et radio

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