AFP, 18/08/2009 à 22:14
Niger : la nouvelle Constitution promulguée
mercredi 19 août 2009
NIAMEY - Le président nigérien Mamadou Tandja a promulgué mardi la nouvelle Constitution qui prolonge son mandat de trois ans et renforce ses pouvoirs, entraînant de manière automatique la démission de son gouvernement, a annoncé la radio d’Etat.
"Le président de la République, chef de l’Etat, a signé un décret portant promulgation de la Constitution adoptée par référendum le 4 août 2009" qui avait été critiqué par l’opposition et par la communauté internationale, selon un communiqué officiel lu à la radio d’Etat.
"Le Premier ministre Seïni Oumarou a présenté la démission de son gouvernement conformément à la formalité exigée par la promulgation d’une nouvelle Constitution", poursuit le communiqué.
"Les secrétaires généraux des ministères sont chargés d’expédier les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement", d’après l’annonce officielle qui ne précise pas le délai pour la formation d’un nouveau gouvernement.
M. Oumarou était Premier ministre depuis le 3 juin 2007. Il a démissionné à l’issue d’un Conseil des ministres.
Le référendum controversé du 4 août a permis l’adoption d’une nouvelle Constitution permettant au président de se maintenir encore trois ans au pouvoir, puis de se représenter autant de fois qu’il le souhaite.
La Constitution en vigueur depuis août 1999 prévoyait qu’il se retire en décembre, à l’issue de son deuxième quinquennat successif.
Le communiqué lu à la radio d’Etat annonce également que le président a "signé une décision mettant fin à la mise en oeuvre de l’article 53 de la Constitution du 9 août 1999".
C’est par cet article qu’il s’est arrogé les pouvoirs exceptionnels pour gouverner seul par décrets et ordonnaces après la dissolution du Parlement fin mai. C’est également par cet article qu’il a prononcé en juin la dissolution de la Cour constititionnelle et qu’il a convoqué par décret le référendum.
L’ambition de Mamadou Tandja de rester au pouvoir a plongé le pays dans une crise.
L’opposition a dénoncé un "coup d’Etat" et avait appelé les Nigériens à boycotter le référendum dont le résultat, annoncé le 7 août par la Commission électorale (Céni), avait été validé et proclamé par la Cour constitutionnelle le 14.
La nouvelle loi fondamentale instaure un régime présidentiel fort et dispose que "le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif".
Selon la Céni, la nouvelle Constitution a été adoptée avec 92,50% des suffrages et le taux de participation a atteint 68,26%.
D’après les partis d’opposition et les centrales syndicales réunies au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), le taux de participation au référendum a été inférieur à 5%.
L’opposition nigérienne a rejeté samedi la validation des résultats par la Cour constitutionnelle et affiché sa fermeté à combattre "la dictature" du président Tandja au Niger.
En convoquant ce référendum, Mamadou Tandja s’est attiré des critiques de toutes parts.
La France, ancienne puissance coloniale du Niger, a dénoncé les "atteintes répétées à la démocratie" et Bruxelles a menacé d’interrompre les aides financières.
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