L’État islamique bientôt à la conquête de la Libye avec l’aide de la Turquie ?
- Publié le : mercredi 22 octobre
- Mots-clés : International; Libye; Turquie
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- Source : E&R
L’envoyé spécial de l’ONU en Libye Bernardino Leon a mis en garde la communauté internationale sur la situation dans le pays :
« Si on ne démarre pas rapidement un véritable dialogue politique, en Libye, ce qui est certain, c’est que le pays serait un champ ouvert pour l’État islamique qui pourra déployer, ici aussi, ses menaces. Il y a des contacts permanents entre les troupes de l’Etat islamique et des groupes héritiers d’Al-Qaïda en Libye. Les premiers miliciens sont déjà là, après avoir combattu en Syrie et en Irak. Ils n’ont besoin que d’une chose, à savoir la continuité du chaos actuel, et du manque de contrôle politique ; après, ils sauront quoi faire. Il leur suffira de réorganiser les hommes sur le terrain et opérer un transfert de marque pour qu’on assiste à une nouvelle radicalisation. »
Une lutte pour le pouvoir suscitant l’intérêt d’Ankara qui a envoyé un émissaire, Emrullah Isler à la rencontre du chef du gouvernement auto-proclamé en Libye, Omar al-Hassi, chef de la coalition de milices de Fajr Libya (Aube de la Libye). L’envoyé spécial du président turc Erdogan s’est rendu dans plusieurs fiefs des miliciens, dont Misrata, où Turkish Airlines annonce son retour. C’est la première compagnie aérienne qui reprend ses vols dans le pays après la suspension de ces derniers par l’ensemble de ses concurrents en raison de l’intensité des combats cet été. On peut légitiment se demander qui se trouvera parmi les passagers en provenance de Turquie et ce que contiendront les soutes des appareils de ce transporteur aérien dont l’État turc est actionnaire majoritaire. Enfin, M. Isler a fini son périple par la capitale, Tripoli, dont se sont emparés les hommes d’Al-Hassi, après plusieurs semaines de combats fin août contre les troupes gouvernementales.
Le Premier ministre, soutenu par les occidentaux, Abdallah Al-Thani, son gouvernement et le Parlement ont appelé les Tripolitains à la « désobéissance civile », après avoir fui la capitale pour Tobrouk. L’armée régulière essaie de contenir l’avancée de Fajr Libya, qui tente à présent de s’emparer de la ville de Zentan (170 km au sud-ouest de Tripoli). Le pouvoir, désormais en exil dans l’est du pays, a annoncé son soutien à l’offensive du général Khalifa Haftar (soutenu par l’Égypte), initiateur de l’« opération Dignité » dont le but est de reprendre Benghazi, principale ville de Cyrénaïque, des mains des islamistes.
Malgré la guerre qui fait rage dans tout le pays (le sud est aussi le théâtre d’affrontements pour le contrôle de la contrebande dans le désert) le Premier ministre libyen est en visite à Malte pour discuter de l’immigration clandestine avec les autorités du pays (la Libye est devenu la plaque tournante de l’immigration clandestine vers l’Europe) et surtout pour rencontrer l’ambassadrice étasunienne, qui a du se replier « provisoirement » avec son équipe sur l’île après que les islamistes se sont emparés de Tripoli.
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