jeudi 23 octobre 2014

    Avant le désert, l'art et la vie 
    publié le: 15.10.2014

Avant le désert, l'art et la vie

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Bande dessinée algérienneAu commencement étaient... les fresques du TassiliLa ba...
Bande dessinée algérienne
Au commencement étaient... les fresques du Tassili
La bande dessinée (BD) algérienne se porte bien, Dieu merci. De plus, elle jouit d'une notoriété bien assise aux quatre points cardinaux.
Les dessinateurs algériens sont en effet connus  à  travers le monde, pour la fertilité de leur imagination et la qualité de leurs dessins. Les thèmes, récurrents dans bien des cas, montrent bien leurs préoccupations : problèmes sociaux, histoire, émigration, fanatisme religieux, etc.
De toute évidence, la BD algérienne, bien que connaissant les problèmes de l'édition en général, s'impose désormais comme un genre littéraire majeur. Occupant une place de plus en plus importante dans la création culturelle nationale, pratiquant souvent en même temps la caricature politique, nos dessinateurs évoluent désormais dans la cour des grands puisque nombre d'entre eux collaborent en professionnels à  de très nombreux médias nationaux et étrangers, notamment franà§ais. Citons, entre autres talents, Slim, Maz, Dilem, Haroun, Kaci, Melouah, Nasser, Riad, Hic, Mazari, Zeghidour et bien d'autres encore comme Tenani, Amouri, Zino, etc.
Auteur d'un texte retraà§ant l'historique de la BD en Algérie, Youcef Ferhi, en guise de boutade, a même avancé l'idée que notre pays serait le berceau de la BD avec, tenez-vous bien, les fresques du Tassili. Ce qui, à  bien y regarder, ne serait pas du tout inexact.
K. B.
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Tassili du Hoggar
Une superficie presque égale à  celle de la France
Surgissant de la morne étendue des plateaux, le Hoggar dessine sur le ciel la silhouette d'une bosse de chameau surmontée de sa houppe de poils.
Les Touaregs nomment les deux formes de mots voisins : ahag pour la bosse, ahaggar pour la montagne. D'o๠les Arabes ont tiré le nom Hoggar.
Le massif avec ses contreforts s'étend sur environ 530.000 kilomètres carrés, soit une superficie presque égale à  celle de la France. Au centre, le relief est brutal ; formidables parois verticales, à -pics vertigineux, gorges étroites paraissant taillées par une hache de cyclope, fantastiques amoncellements de rochers o๠dominent les anciens sédiments métamorphosés en gneiss et micaschistes. Ces vieilles formations sont fragmentées et traversées en de nombreux points par des intrusions volcaniques plus récentes. Amas granitiques et coulées de lave rappellent l'activité éruptive et viennent compliquer encore la structure de cet impressionnant édifice que l'on ne peut s'empêcher de comparer à  une gigantesque forteresse naturelle.
La ligne de faîte, orientée Est-Ouest, forme l'Atakor : suite de sommets dont le plus élevé culmine au pic Tahat à  3.000 mètres. De courtes chaînes partent comme des arêtes du bastion principal. On y trouve des altitudes dépassant 2.000 mètres (2.730 m à  l'Assekrem, qui abrita l'ermitage de Charles de Foucauld, 2.306 m au mont Serkout, 2.455 m au mont Telerhateba, 2.230 m au Garet El-Djenoun plus au nord)
Les altitudes baissent dans l'enceinte tassilienne et les formes du relief s'y modifient. C'est ici une région de canyons et de partis encaissés, traces d'un ancien réseau hydrographique dense et animé. Les accidents les plus remarquables se trouvent dans le Tassili des Ajjers, qui s'étend perpendiculairement à  la ligne des crêtes du Hoggar sur près de 500 kilomètres de l'oued Irharhar à  Ghat, en territoire libyen (à  10 km de la frontière algéro-libyenne) dans les vallées qui entaillent ces rudes collines gréseuses, dépassant souvent 1.200 m d'altitude, et dans les cuvettes creusées sur les plateaux, l'eau suinte, assurant le développement d'une flore appréciable.
Il arrive même que l'on voie couler à  la surface des versants quelques rares ruisselets qui alimentent avec plus ou moins de constance mares et étangs. «Il y a un peu plus d'une soixantaine d'années, un crocodile, sans doute l'un des derniers du Sahara, fut capturé au bord de l'une de ces pièces d'eau. Les paléontologistes ont vu en lui le descendant de la faune qui peuplait cette région quand elle était beaucoup plus humide qu'aujourd'hui. »
Si de nos jours l'eau n'apparaît plus au Hoggar que dans le fond de quelques vallées, elle se trouve en abondance dans des réserves souterraines à  faible profondeur. Autre signe frappant de la relative humidité du Hoggar et de ses annexes : des nuages recouvrent parfois les cimes des montagnes. Au coeur de l'hiver, pendant quelques heures, les pics de l'Atakor arborent un chapeau de¦ neige éphémère.
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Tassilis des Ajjer et du Hoggar
Le paradis perdu 
Dans le grand Sud algérien, les étendues de sable et les étranges reliefs des Tassilis laissent un sentiment puissant d'un monde disparu, d'une désolation certes grandiose, mais désolation quand même.
Entre les roches des environs de Djanet, à  Tikabaouine, le mystère du paysage fait songer à  une ville morte, parcourue de larges avenues ensablées.
Au détour d'un roc, plus au sud, à  Tigharghar, se détache brusquement, sur une paroi, une merveilleuse gravure : têtes plongées vers une dépression naturelle au pied du rocher, formidable composition à  la fois abstraite et saisissante de vérité d'un groupe de bovidés. Une grosse larme roule de l'oeil d'un animal. Pourquoi la vache qui «pleure » pleure-t- elle ? Cette lancinante question n'a jamais trouvé de réponse, ni dans le codeur des Touaregs, peuple agricole et éleveur, qui occupèrent jadis les Tassilis enchanteurs, ni dans les publications des savants archéologues et préhistoriens.
Il est plaisant de penser que la vache qui pleure, pleure un paradis qui meurt, un paradis qui s'assèche au moment o๠cette gravure a été réalisée. Quelque 6.000 à  8.000 années avant notre ère, cette région des Ajjer bruissait du vent dans les broussailles et les arbres, des clapotis de l'eau dans les gours o๠se baignent les enfants et le bétail. Mais déjà  les niveaux d'eau dans les gours (gueltas) baissaient.
Une sécheresse dévastatrice a emporté ces images oniriques que les hommes ont gravées ou peintes dans les abris-sous-roche, comme pour fixer un monde mourant. L'eau est partie dans les profondeurs d'o๠parfois elle jaillit encore. Au détour d'un canyon o๠ne s'écoule que la poussière, les cris d'enfants, le bruit de leurs plongeons et le lancer des cannes à  pêche résonnent aux oreilles incrédules du visiteur non averti. Nous sommes à  Iherir, l'un des paradis inattendus de l'Algérie.
Tout ce monde disparu a été révélé il y a quelques années par le chercheur Henri Lhote, qui fit de nombreuses observations dans la zone du Tassili des Ajjer.
Lhote réalisa des copies de presque toutes les peintures et sculptures du grand Sud algérien, copies en couleur, et en grandeur nature. Documentation exceptionnelle qui, quelques années plus tard, va révéler à  la fois un art rupestre poétique et élaboré, et un travail de recherche d'une immense ampleur.  
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Tassili des Ajjers, mémoires de pierre
Tassili est un terme féminin qui veut dire plateau en tamà haq, la langue berbère des Touaregs.
Le Tassili des Ajjer fut découvert tardivement par les explorateurs européens au XIXe siècle tant cette région du Sahara algérien était difficile d'accès. D'une superficie avoisinant les 350.000 km2, le Tassili est le domaine des Touaregs Ajjer ou Touaregs de l'Ouest. C'est grâce à  l'un d'eux, le guide Djebrine ag Mohamed, que le chercheur du Musée de l'Homme à  Paris, Henri Lhote, «découvre » ces fresques bien connues des Touaregs.
Malgré son aspect aujourd'hui désertique, le Tassili des Ajjers fut, il y a plusieurs millénaires, une région au climat tropical, richement peuplée. De cette période qui s'étend du néolithique jusqu'au début de l'Histoire, nous sont parvenus des milliers de peintures rupestres qui témoignent du mode de vie et de l'environnement des anciennes populations.
Å’uvres d'art inattendues en plein coeur du désert, ces fresques ont donné lieu, au XXe siècle, à  d'importantes missions organisées par le Musée de l'Homme en collaboration avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS franà§ais) et l'Institut de recherche scientifique à  Alger. Les relevés à  l'identique ont été réalisés in situ en 1956 et 1957 par Henri Lhote et une équipe composée de peintres et d'un photographe. De ces expéditions, le Musée de l'Homme conserve présentement plus de mille reproductions. Leur étude scientifique se poursuit.
Ces documents ont aujourd'hui une valeur historique inestimable. Ils éclairent le visiteur ou le lecteur sur les quatre grandes périodes de l'histoire du peuplement de cette région : période des chasseurs, période des pasteurs bovidiens, puis période des guerriers à  chars dite des chevaux, et enfin celle dite des dromadaires.
En déchiffrant les vestiges de périodes préhistoriques et historiques révolues, ils retracent la vie de cette région avant la désertification qui a commencé il y a de cela 4.000 ans.  
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Tumulus, la sépulture du néolithique
On trouve au Sahara algérien de très nombreux tombeaux datant de l'ère néolithique (période qui s'étend de l'apparition de l'agriculture, il y a 10.000 ans, à  l'apparition de l'écriture il y a 5.000 à  4.000 ans.
Ce sont le plus souvent de simples sépultures recouvertes d'un amas de pierres homogènes, le tumulus. Dans le Tassili N'Ajjer, ces tombeaux préislamiques à  couloirs et enclos, parfois nommés «trous de serrure », sont particulièrement nombreux. Les plus anciens datent d'environ 5.500 ans et n'ont pas encore livré tous leurs secrets. Systématiquement creusés dans le flan des collines, ils se repèrent de loin.
Un premier cercle entoure le tumulus sous lequel se trouve la chambre funéraire, un second cercle cerne l'édifice tout entier. Seuls les hommes y sont enterrés, couchés sur le coté, la tête orientée vers l'Orient. «Les Touaregs appellent un tel monument edebni (plur. idebnan) et l'attribuent aux «gens d'avant », c'est-à -dire toutes les populations qui les ont précédés. «Toutes les sépultures antérieures à  l'introduction de l'islam, surmontées d'un tumulus de pierres, quelle que soit la forme du tumulus, sont des edebeni. Les edebni sont présents dans l'Ahaggar, l'Ajjer, l'Ahnet, l'Adrar et l'Air » (Foucauld, 1951)
Si les Touaregs y voient volontiers l'ultime demeure d'un «amenokal », autrement dit un chef important, les scientifiques qui se sont penchés sur la question s'accordent pour dater ces monuments funéraires aux alentours de 4.500 ans avant J.-C., une période bien antérieure à  l'arrivée des Touaregs dans le Sahara.
Le Sahara algérien est riche de milliers de documents gravés ou peints des milliers d'années avant notre ère, et qui font de ce désert le plus grand musée à  ciel ouvert du monde, et portant notamment sur l'époque néolithique.
 

(El MOUDJAHID.COM : Quotidien national d'information)
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