jeudi 1 mars 2012


March 1, 2012 - 19:41 MALI

AZAWAD: BATAILLE POUR LE CONTRÔLE DE TESSALIT

La situation est extrêmement tendue dans la zone de Tessalit (nord-est), où la journée de mercredi s’est caractérisée par de violents combats entre les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) et les forces armées du Mali, bien qu’aucun bilan certain des affrontements ne soit encore disponible.
“Nous occupons la zone autour de Tessalit et nous bloquons les approvisionnements destinés aux soldats de la caserne d’Amachache depuis environ un mois. Leurs vivres seront bientôt épuisés. Hier, nous avons empêché d’entrer les renforts et les approvisionnements, composés de plusieurs centaines de véhicules. Les militaires ont subi de lourdes pertes alors que nous n’avons perdu aucun combattant”, déclare à la MISNA le président du Conseil révolutionnaire du Mnla, Abdoul Karim Ag Agmatafa, contacté à Tessalit.
De leur côté, les sources militaires reprises par la presse internationale affirment avoir battu les rebelles, mais rien n’indique jusqu’à présent que l’armée a reconquis les voies d’accès à la caserne.
“Nous maintiendrons le contrôle de la zone jusqu’à la reddition complète des soldats”, ajoute le représentant des rebelles, qui revendiquent le droit à l’autodétermination du territoire de l’Azawad.
Interrogé sur l’hypothèse d’une solution négociée au conflit – qui comporte de lourdes conséquences humanitaires dans la région – notre interlocuteur précise : “Nous ne sommes disposés à dialoguer qu’à la condition que le droit à l’autodétermination de l’Azawad soit pris en considération, ce que le gouvernement malien a jusque là refusé de faire. Nous avons vainement tenté d’établir un dialogue avec le régime pendant près d’un an. Maintenant, c’est par les armes que nous lui ferons comprendre que l’Azawad doit être séparé du Mali et que la souveraineté de son peuple doit être respectée à l’intérieur de ses propres frontières”.
La guerre déclarée par la rébellion a néanmoins causé 130.000 réfugiés et déplacés. “Nous sommes conscients de cette situation et nous ne voulons en aucun cas frapper les civils. Nous sommes pleinement d’accord pour l’accès de l’aide humanitaire à la région. De notre côté, nous nous efforçons de sensibiliser les déplacés et les populations locales pour qu’ils n’abandonnent pas les villes et poursuivent leurs activités normales”, précise Ag Matafa.
Mais le plein soutien de la population locale au Mnla est loin d’être acquis, malgré les affinités existantes et la lutte commune pour un développement renforcé du Nord du pays. Cependant, les nombreuses communautés de l’Azawad ne partagent pas toutes la lutte armée et pâtissent durement du conflit.
(CC/CN)
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