Lutte contre l’insécurité au Nord-Mali : Ganda-Izo revendique la mort de 6 combattants touaregs
L'événement continue de faire jaser dans les milieux de ressortissants du Nord-Mali et ses contours dramatiques flous pourraient pour le moins contrarier les énormes efforts déployés pour prévenir la dégénérescence du phénomène MNLA en dérive intercommunautaire. A peine circonscrite avec l'assassinat du chef coutumier de Hombori, la menace pourrait encore resurgir si les dispositions urgentes ne sont prises pour apaiser les colères.
De sources concordantes, en effet, un accrochage entre les éléments du Ganda-Izo, sous la direction de leur chef militaire, et des groupuscules touaregs s'est soldé, jeudi dernier, par plusieurs victimes. Selon d'autres sources, ledit affrontement armé, qui s'est déroulé dans les environs d'un campement de Tessit, localité située dans le Cercle d'Ansongo, aurait fait deux (2) morts et un prisonnier remis aux autorités régionales, avant-hier samedi, par les soins du chef des opérations de patrouille, en l'occurrence le fondateur de Gand-Izo. Interrogé par nos soins au téléphone, Amadou Diallo revendique quant à lui la mort de pas moins de six (6) éléments armés lors d'une expédition de patrouille contre des assaillants. « Nous avons eu écho d'une attaque perpétrée par des éléments armés contre les populations et leurs biens dans la zone et sommes partis à leur recherche lorsque soudain nous avons essuyé des tirs de la part des fugitifs », a ainsi confié M. Amadou Diallo, cet élément dela Garde Nationaleayant naguère rompu les rangs de l'armée nationale au profit d'une cause communautaire. Le combattant peuhl - qui compte à son actif le tragique épisode de Fafa où des individus de la communauté touarègue avaient été sommairement exécutés il y a deux ans - a reconnu par ailleurs avoir personnellement remis un (1) prisonnier aux autorités régionales en plus d'armes et des munitions retrouvées sur les assaillants à la suite de la patrouille. Il faut dire qu'après le drame de Fafa, Amadou Diallo, chef incontesté de l'aile militaire de Ganda-Izo, a connu une longue arrestation avant d'être libéré dans des conditions floues. Il n'a repris du service qu'avec le phénomène du MNLA et la résurgence de l'insécurité contre laquelle l'armée malienne a de plus en plus recours aux milices communautaires en guise de forces d'appui dans sa mission de défense de l'intégrité territoriale. La zone d'intervention du mouvement Ganda-Izo n'est autre que le Gourma où l'on estime à quatre centaines environ le nombre de combattants regroupés dans la foulée de la recrudescence des velléités sécessionnistes au septentrion - et dont la présence avait même en son temps suscité de grandes inquiétudes chez les éleveurs peuhl qui craignaient le sort de leur bétail.
C'est en vertu donc de sa casquette nouvelle que le chef de Ganda-Izo, habilité désormais à opérer en toute légalité sur le terrain avec la caution et l'accompagnement des forces armées et de sécurité, s'est aventuré dans la zone de Tessit où ses résultats sont considérés comme si suspecte dans certains milieux touaregs. Se référant en effet au fâcheux antécédent de Fafa, certains se disent persuadés que l'exploit du jeudi dernier porte les marques d'une expédition punitive contre de paisibles sur fond de règlement de compte. Et comme pour donner du crédit à leurs soupçons, il nous revient que le bruit avait couru quelques jours auparavant que la demeure d'Amadou Diallo à Gao était l'objet d'une tentative d'assaut par des suspects de la communauté touarègue.
Quoi qu'il en soit, la mort des six (6) individus que revendique Ganda-Izo fait actuellement autant de bruit que de malaise dans les milieux de ressortissants du Nord-Mali au regard des connotations communautaires que l'épisode est susceptible de conférer au combat contre l'insécurité dans le septentrion malien. Face au risque d'embrasement manifestement latent, les leaders et notabilités touaregs sont en train de faire des pieds et des mains pour canaliser leurs communautés très remontées contre ce qu'elles considèrent comme une expédition punitive de Ganda-Izo contre des innocents expressément pris pour cible. L'épisode intervient manifestement comme un cheveu dans la soupe et à contre courant des laborieux efforts que déploie le collectif des ressortissants des régions du Nord-Mali pour éviter la dégénérescence du phénomène du MNLA en dérive intercommunautaire beaucoup difficile à surmonter. Avec l'assassinat du chef de village de Hombori, il y a seulement un mois environ, des inquiétudes étaient manifestées dans ce sens. Il y a donc lieu de prendre les mesures adéquates pour ne pas tomber dans une série de vendetta entre communautés.
A. Keïta
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