lundi 23 juin 2014


La Mauritanie attendait dimanche les résultats de la présidentielle au lendemain d’un scrutin sans incidents que, sauf énorme surprise, le chef de l’Etat sortant Mohamed Ould Abdel Aziz devrait très largement gagner.
Les résultats devraient être connus au plus tard lundi.
De source proche de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), les premières indications donnent le président Abdel Aziz en tête, loin devant le militant et candidat anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid.
Selon cette source, dans la capitale Nouakchott, le taux de participation serait de 55,5% et le président Abdel Aziz obtiendrait 67% des voix contre près de 19% à Dah Ould Abeid.
Selon des chiffres compilés par son état-major de campagne portant sur plus de 80% des bureaux de vote, Mohamed Ould Abdel Aziz obtiendrait environ 80% des suffrages dans tout le pays, contre plus de 10% à M. Dah Ould Abeid.
L’enjeu de ce scrutin est aussi le taux de participation, les principaux opposants rassemblés au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, opposition dite «radicale») ayant appelé à boycotter une élection organisée par un «pouvoir dictatorial» de manière «unilatérale».
Pour le FNDU, une faible participation apparaîtrait comme un succès et serait un désaveu du président sortant, de son régime et de sa politique.
- La participation, un enjeu -
Dès samedi soir avant même la clôture du scrutin, mais sans fournir de chiffres, le président du FNDU, Cheikh Sidi Ahmed Ould Babamine, avait estimé que l’appel au boycottage était «un succès total» et parlé de Nouakchott comme d’une ville «quasiment morte» pendant l’élection.
Après la fermeture des près de 3.000 bureaux de vote samedi soir, le dépouillement des bulletins a commencé et se poursuivait encore dimanche, selon la Céni.
Le taux de participation, de 46% samedi en fin d’après-midi, se situerait entre 50 et 60%, selon une source proche de la Céni.
Un tel taux serait plus ou moins conforme à ceux enregistrés lors des présidentielles en Mauritanie, scrutins généralement marqués par une participation moins importante que celle des élections législatives et locales.
En visitant plusieurs bureaux de vote, les journalistes de l’AFP n’avaient pas constaté d’immenses files d’attente, mais plutôt un flot régulier d’électeurs venant choisir leur président parmi cinq candidats.
Le président sortant, un ancien général de 57 ans, sollicite un second mandat de cinq ans. Il avait été élu en 2009 dans des conditions déjà contestées par l’opposition, un an après avoir pris le pouvoir par un coup d’Etat militaire.
Outre MM. Abdel Aziz et Dah Ould Abeid, les trois autre candidats étaient une femme de 57 ans, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, Ibrahima Moctar Sarr, représentant la communauté négro-mauritanienne, et Boidiel Ould Houmeid, du parti El-Wiam, formation de l’opposition dite «modérée».
La Mauritanie, vaste pays désertique de 3,8 millions d’habitants bordant l’océan Atlantique, riche en minerai de fer, aux eaux poissonneuses et qui exploite du pétrole depuis 2006, a enregistré en 2013 un taux de croissance de 6%.
Outre l’éradication d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui sévissait activement en Mauritanie avant son arrivée au pouvoir en 2008, le président Abdel Aziz se targue d’avoir fait baisser le taux d’inflation à moins de 5% et d’avoir mené une politique d’aide aux plus pauvres.
La présidentielle, à laquelle 1,3 million de personnes étaient appelées à participer, a été surveillée par 700 observateurs, dont 200 venus de l’étranger.
Ceux de l’Union africaine (UA) étaient dirigés par l’ancien Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi qui doit rendre publiques ses premières constatations dimanche soir sur le déroulement de l’élection.
AFP
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