mercredi 8 août 2012


Le MNLA fera face aux islamistes et leurs acolytes
Rencontre des dirigeants du MNLA à Ouagadougou les 23 et 24 juillet 2012
mercredi 8 août 2012
par Tamilla
Les 23 et 24 juillet 2012, le MNLA a rassemblé à Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso, ses responsables politiques et militaires, les membres du Conseil transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA) ainsi que des représentants de la société civile (cadres, représentantes de femmes, etc.). La rencontre est rendue possible par les autorités du pays hôte ainsi que la facilitation du Gouvernement fédéral suisse.
Cette rencontre avait deux objectifs, le premier étant de permettre au MNLA de revoir son organisation interne, de se restructurer et de s’adapter à la nouvelle situation et dans l’Azawad et aux attentes de la communauté internationale. Le deuxième objectif est de permettre la formation d’une commission d’élaboration de plateformes politiques en vue des négociations avec la CEDEAO, la communauté internationale, et aussi avec le Mali.


Aussi, lors de cette rencontre le MNLA a réitéré son objectif principal à savoir l’indépendance de l’Azawad. Et encore une fois, il a dit toute son hostilité aux groupes islamistes qui sévissent dans l’Azawad avec le soutien de certains États. Il ne cesse de dire depuis des mois qu’il n’a ni le même objectif ni la même philosophie que ces groupes qu’il qualifie d’islamo-narco-trafiquants.

Malgré son importance, cette rencontre n’a pas intéressé les médias ni la communauté internationale qui prétend vouloir amener la paix dans l’Azawad. L’État algérien, par exemple, montre de plus de plus son jeu qui consiste à appuyer les groupes islamistes afin d’évincer le MNLA de l’Azawad. Après avoir invité des membres du MUJAO et d’Ansar-Dine à plusieurs reprises à Alger, certainement pour élaborer des stratégies d’action, les Algériens s’affichent aux côtés de ces groupes dans l’Azawad : alors qu’ils ne se sont jamais intéressés aux populations de l’Azawad, depuis le 27 juin les Algériens se mettent à faire de l’humanitaire dans l’Azawad et plus précisément dans les villes sous contrôle du MUJAO et d’Ansar-Dine. Ainsi les Algériens mobilisent des véhicules chargés d’aide humanitaire (mais aussi d’armes) accompagnés par des officiers du DRS et se rendent à Gao et Kidal. L’aide humanitaire est confiée bien entendu aux groupes islamistes qui la distribuent à la population en contre partie de leur adhésion à ces groupes. Officiellement, c’est le Croissant rouge algérien qui achemine cette aide humanitaire : il faut dire que ce ne sont pas les idées qui manqueraient aux services algériens pour accomplir leurs sales besognes !

Cette situation ne choque personne : ni les médias, ni la communauté internationale. Ces partenaires de l’État algérien ne sont que ceux qui ont détruit des monuments historiques à Tombouctou et ceux qui appliquent la Chari’a dans l’Azawad, ce qui a pourtant scandalisé ces médias et cette communauté internationale !

Par ailleurs, il est clair aujourd’hui que le MNLA n’a seulement rien à voir avec les groupes islamistes mais ces derniers l’ont pris comme cible. Pourquoi alors la communauté internationale n’aide-t-elle pas le MNLA à combattre ces groupes terroristes ? Pourquoi cette communauté internationale ne veut toujours pas avoir le MNLA comme interlocuteur ? A moins que cette communauté, et à sa tête la France, ne soit pas intéressée par la paix dans l’Azawad ! A moins que c’est l’indépendance de l’Azawad qui pose plus problème à ces derniers ! En effet, un État amazigh qui, par ailleurs, remettra en cause la géopolitique de la région, ne peut être toléré ! Et, partant, c’est la liberté d’un peuple, le peuple touareg, qui ne peut être tolérée ! Elle est tellement dérangeante pour beaucoup et divers intérêts qu’il faut absolument l’empêcher… Mais pour cela, il faudra arriver à bout de la détermination du MNLA, à bout de la détermination de tous les Touaregs qui ne peuvent plus de plus de cinquante ans de colonialisme barbare du Mali, il faudra aussi arriver à bout de la détermination de tous les Amazighs (Berbères) qui vivent cette hostilité aux Touaregs et à l’Azawad comme un mépris à l’ensemble des Amazighs, ces derniers se battront aux côtés des Touaregs jusqu’au bout.


Nous publions ci-après la synthèse des travaux de la rencontre de Ouagadougou.


La Rédaction. 



Synthèse des travaux de la rencontre du MNLA à Ouagadougou du 23 au 25 juillet 2012.


- Extraits du discours de M. Bilal Ag Acherif, Président du MNLA, à l’occasion de la rencontre Ouagadougou (23-24 juillet 2012) :
Après avoir chaleureusement remercié les autorités burkinabés et le gouvernement fédéral suisse, M. Ag Acherif est revenu succinctement sur les évènements survenus à Gao le 27 juin 2012 au cours desquels leMouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été sauvagement attaqué par le Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), un groupe formé de narco-terroristes appuyé par d’autres groupes islamo-terroristes, tous bénéficiant d’appuis extérieurs avérés. Afin d’éviter une confrontation aux conséquences dramatiques pour les populations civiles de Gao, utilisées comme boucliers par les terroristes, le MNLA a choisi volontairement de se retirer de ses positions des environs immédiats de la ville. Tout comme les autres positions qu’il tenait tant à Tombouctou que dans d’autres localités. Ces évènements dramatiques (le MNLA y a perdu des combattants dont deux officiers supérieurs) représentent la preuve manifeste de l’absence de tout lien entre le mouvement et les groupes isalmo-narco-terroristes. En dépit des déclarations sans équivoque des responsables du MNLA, certains États et médias continuent d’entretenir l’amalgame entre notre mouvement et ces groupes qui ont germé dans le sillage de notre légitime combat pour la liberté et la dignité, combat conduit bien avant l’indépendance du Soudan Français, devenu Mali en 1960.

A présent, il est indispensable que la communauté internationale puisse pouvoir dissocier notre mouvement des groupes terroristes et autres factions aux objectifs inavoués. Le MNLA n’est pas une organisation terroriste et ne partage absolument rien avec les groupes terroristes qui ont pignon sur rue dans l’Azawad depuis bientôt une douzaine d’années et dont les collisions avec l’État malien sont avérées. Accoler le nom du MNLA à ces groupes reste une confusion qui relève de la volonté de nuisance au combat du peuple de l’Azawad. Le MNLA est un mouvement dont les objectifs sont clairs et maintes fois réitérés ; ses revendications sont légitimes, alors que les groupes terroristes et narco-trafiquants n’en n’ont pas. HormisAnsar-Dine qui revendique l’application de la Chari’a au Mali, aucun des trois groupes n’a déclaré la guerre au Mali. A l’inverse du MNLA, aucun d’entre eux n’a exprimé explicitement des revendications légitimes. Pourtant, ce sont de tels groupes qui bénéficient de l’écoute des médias et font l’objet d’attentions particulières de certains États qui les reçoivent ou leur envoient des mici domini. Les actes de compréhension posés par certains Etats à l’endroit de ces groupes terroristes depuis leur apparition fulgurante dans le conflit opposant l’Azawad et le Mali sont troublants et laissent croire que le discours de la communauté internationale sur la lutte anti terroriste ne traduit nullement une volonté politique réelle de circonscrire le terrorisme ainsi que les comportements mafieux et illicites dans la sous région…

Dès lors, il parait tout à fait compréhensible que le MNLA ait décidé de ne pas combattre tout seul le terrorisme dans la zone tant que certains préalables ne sont pas remplis. Le MNLA considère qu’affronter militairement les groupes terroristes est à sa portée. En revanche, il estime qu’il ne pourrait le faire tant que, en amont, ne sont pas résolues les interférences politiques toxiques de certains États dans la prolifération et la montée en puissance des groupes islamo-narco-terroristes. Cet aspect est de la seule responsabilité des grandes puissances qui manifesteraient ainsi leur ferme volonté de combattre le terrorisme sur le territoire de l’Azawad pour le grand bien commun de la sous région et du monde libre.

De ce point de vue, la déclaration d’indépendance de l’Azawad ne devrait en aucun cas représenter un obstacle à la coopération entre le MNLA et la communauté internationale.



- Relevé des principales décisions :
- Réaffirmation de l’absence de tout lien avec des groupes islamistes et/ou narco-terroristes ;
- Le MNLA rappelle que le régime politique défini pour l’Azawad est celui de l’État de droit avec une stricte séparation de la religion et de l’État ;
- Mise en place de la commission d’approfondissement de la plate-forme politique de règlement du conflit opposant l’Azawad au Mali ;
- Le chargé de communication du MNLA assure la diffusion des communiqués du mouvement après validation du comité de validation ;
- Rappel à l’ordre de quelques responsables du mouvement qui ont pris des positions publiques s’écartant de la ligne directrice définie par le MNLA à savoir l’indépendance de l’Azawad ;
- (Re)mobilisation des forces combattantes ;
- Campagnes d’information et de sensibilisation des communautés.



- Questions à l’étude :
- Séparation organique entre les instances du MNLA et le Conseil transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA) : la configuration actuelle fait que les membres des différentes instances du MNLA sont aussi membres de l’exécutif de l’Azawad. Cette situation rend impossible un minimum de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion de la vie du mouvement et du CTEA ;
- Restructuration du CTEA afin de l’adapter au nouveau contexte et le rendre plus opérationnel ;
- Organisation dans les meilleurs délais d’un congrès général de l’Azawad.


Le MNLA profite de cette occasion pour renouveler ses remerciements au Président du Burkina-Faso, au Gouvernement burkinabé ainsi qu’à la facilitation du Gouvernement fédéral suisse.
Il associe à ces remerciements toutes les femmes et hommes épris de paix et de justice qui ont toujours apporté leur appui et leur sympathie au peuple de l’Azawad.


Le MNLA

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