La médiation de la CEDEAO : une posture ambiguë et troublante
La plupart des observateurs de la Sous-Région savaient déjà, c'est un secret de polichinelle, que des pays du champ entretiennent des relations troubles avec les groupes terroristes et mafieux qui sévissent dans l'AZAWAD depuis des années.
Les rôles sous-traités par ces groupes terroristes et mafieux sont de divers ordres. La redistribution des rançons, le prélèvement et l'affectation des redevances sur le trafic de la drogue, des armes, des migrations, la dissuasion des investisseurs et touristes en brandissant la menace de prises d'otages et autres sabotages sur les sites, représentent de substantielles rentes dont ne profitent pas seulement que les narco terroristes.
Le Mali et certains de ses voisins, dont les accointances avérées avec tous ces criminels s'activent à Gao, Tombouctou, Kidal, depuis le déclenchement des hostilités par le MNLA suite aux répétitives provocations de l'Etat malien.
A présent, apparaissent, au grand jour, les grandes manœuvres de certains Etats, empêtrés dans leurs relations troubles avec les groupes islamo-narco-terroristes, pour sauvegarder et perpétuer leurs intérêts dans l'AZAWAD.
La démarche actuelle consistant à prendre langue avec tous les « groupes armés », sous couvert d'un dialogue inclusif, est une tentative de « réhabiliter » Ansar Eddine, dont tout le monde sait les accointances et l'engagement indéfectible avec AQMI, afin de permettre à cette organisation d'adouber les deux autres que l'on ne peut directement associer.
Faudra-t-il rappeler qu'aucun de ces groupes, qui sont de plus en plus fréquentables pour la médiation, n'a jamais déclaré la guerre au Mali, encore moins posé clairement des revendications. Ils sont tous venus porter secours au Mali, en faisant subitement irruption dans l'AZAWAD, dans le sillage des offensives du MNLA contre les forces armées maliennes, avec le seul but de mettre en échec la lutte d'indépendance du Peuple de l'AZAWAD. Ces groupe obscurantistes exécutent des plans de mentors malintentionnés et se positionnent comme des alliés en service commandé pour le Mali.
Les initiatives de la médiation de la CEDEAO depuis quelques mois et particulièrement, la démarche spécifique du mardi 7 août 2012 (déplacement du ministre burkinabé des affaires et étrangères à Gao et Kidal) est troublante, ambiguë et suscite de nombreuses interrogations.
La médiation est-elle plutôt en train de blanchir des groupes islamo-narco-terroristes, pour perpétuer des pratiques mafieuses et terroristes, comme à l'époque du régime ATT (Amadou Toumani Touré), pour le grand bonheur de certain Etats du champ.
Des Etats qui fournissent à des terroristes autant d'appuis au grand jour, à Gao, Kidal et Tombouctou.
Qu'y a-t-il à recevoir, discuter et négocier avec des islamo-narco-terroristes détenant des otages, lapidant, flagellant, amputant des citoyens et détruisant les monuments millénaires d'une civilisation autochtone ?
Cette offensive n'aurait-elle, en définitive, pour seul but que de rendre fréquentables aux yeux de la communauté internationale, ces groupes islamo-narco-terroristes ?
Il n'est pas normal que ces mêmes pays, reçoivent, discutent et négocient (quoi ? ) avec ces terroristes, dans le seul but de les rendre fréquentables aux yeux de la communauté internationale.
Il est immoral et choquant dans le drame qui se joue au Sahel de constater que pour l'instant les seules sympathies et empathies exprimées, mais aussi soutiens logistiques, ne vont qu'aux groupes terroristes !!!
Décidément la défense des droits de l'homme, la quête de la démocratie, de l'état de droit, de la laïcité, n'ont pas cours dans l'environnement de l'AZAWAD.
L'engagement pris par le MNLA de bouter hors de l'AZAWAD, le terrorisme et les mafias, s'est donc retourné contre lui.
La communauté internationale devra faire preuve de vigilance, sortir de sa torpeur, afin de prévenir le génocide qui se profile à l'horizon contre le Peuple de l'AZAWAD.
Fait à Nouakchott, le 9 août 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA)
Chargé des relations extérieures et de la coopération internationale
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