Djibril Bassolé : «Ansar Dine confirme son engagement à négocier la paix»
L’émissaire burkinabè de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Djibril Bassolé, a effectué une visite inédite mardi 7 août dans le nord du Mali, à Gao et Kidal, deux villes tenues par les islamistes d’Ansar Dine et du Mujao. Il s’est notamment entretenu en tête-à-tête avec Iyad Ag Ghali, le chef du mouvement Ansar Dine. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères est rentré le soir même à Ouagadougou. Il s’est brièvement exprimé devant la presse à l’aéroport.
Prôner le dialogue, reprendre contact avec les acteurs de la crise malienne qui s’étaient déplacés à Ouagadougou, ces derniers mois et s’étaient dits prêts au dialogue justement, c’était l’un des objectifs de cette visite, confiait hier soir le médiateur Djibril Bassolé. Revenu dans la soirée à Ouagadougou, il a jugé sa rencontre avec le chef d’Ansar Dine à Kidal plutôt utile : « Iyad Ag Ghali a confirmé leur engagement à trouver une formule négociée de paix », a confié Djibril Bassolé à RFI.
Notre journaliste a demandé quelles étaient les modalités d’un dialogue : « L’une de ces modalités, c’est la préparation : les mesures concrètes de concertation, les réunions, les congrès, que tiendront ces partis en vue de s’armer pour le dialogue direct. Naturellement, du côté de Bamako aussi nous attendons la mise en place du gouvernement d’union nationale, et la mise en place de cette structure chargée d’engager le dialogue avec les mouvements armés du nord du Mali. Le chemin est balisé pour la paix. Je ne dirais pas qu’il n’y pas de difficulté, qu’il n’y a pas d’obstacles, mais nous prenons tous, je crois, l’engagement de vaincre ces difficultés. Et la visite d’aujourd’hui a pu permettre, en tout cas, d’obtenir cet engagement à aller vers une solution négociée. »
La Cédéao solidaire des populations dans l’épreuve
Djibril Bassolé explique aussi, qu’avec le chef d’Ansar Dine, il a beaucoup été question de l’idéologie islamiste du mouvement. Le ministre a répété que la médiation tenait à ce que les groupes armés du nord du Mali se démarquent des terroristes : « Il faut espérer qu’à l’issue des consultations, les mouvements armés, en particulier Ansar Dine, va choisir l’option de s’engager dans le processus de paix, donc de se démarquer de tout ce qui peut être action terroriste ou soutien à un groupe terroriste. »
A Gao, le médiateur burkinabè n’a d’ailleurs pas rencontré de personnalité du Mujao, ce groupe dissident d’al-Qaïda au Maghreb islamique officiellement jugé infréquentable par la Cédéao.
En revanche, Djibril Bassolé a visité l’hôpital, a vu des responsables de la société civile, et a appelé à la fin des exactions liées à l’application de la charia. C’était le deuxième objectif de cette visite, a explique Djibril Bassolé : manifester la solidarité de la Cédéao aux populations de ces localités qui vivent une épreuve.
Le Burkinabè Djibril Bassolé, représentant de la Cédéao, a rencontré Iyad Ag Ghali, le chef du mouvement islamiste Ansar Dine, à Kidal.
AFP PHOTO / RPMARIC HIEN
Par RFI
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